Chapitre 1 Maxime regardait alternativement ... les gens bien Ă©levĂ©s savent aussitĂŽt faire de ces phrases qu'il faudrait appeler des phrases de sortie. » Situation et contexte Portrait du cĂ©lĂšbre HonorĂ© de Balzac, l'un des Ă©crivains les plus cĂ©lĂšbres du 19Ăšme siĂšcle. AprĂšs avoir passĂ© plusieurs jours au cĂŽtĂ© des pensionnaires de la pension Vauquer, EugĂšne de Rastignac, jeune ambitieux tout droit venu de Province, compte bien connaĂźtre la gloire et la richesse grĂące Ă son beau minois et ses traits d'esprit. Issu dâune vieille famille aristocratique dĂ©sormais appauvrie, EugĂšne incarne la figure du jeune ambitieux dĂ©cidĂ© Ă faire carriĂšre et fortune Ă Paris. Ă un bal organisĂ© par sa cousine, Mme de BeausĂ©ant, il est prĂ©sentĂ© Ă la sĂ©duisante Mme de Restaud, qui nâest autre que la fille ingrate de lâinfortunĂ© pĂšre Goriot, voisin de pension dâEugĂšne. Toutefois, ce secret reste bien gardĂ© et EugĂšne n'a pas la moindre idĂ©e de cette identitĂ© cachĂ©e. Fort de cette soirĂ©e rĂ©ussie, EugĂšne dĂ©cide de rendre une visite de politesse Ă la belle comtesse le lendemain du bal. Plein dâespoir amoureux et ambitieux, le jeune homme espĂšre charmer cette jeune femme pour parvenir Ă ses buts ultimes. Seulement, EugĂšne ne se doutait pas d'un lĂ©ger dĂ©tail lâamant en titre, Maxime de Trailles, est dĂ©jĂ lĂ . Ainsi, cet extrait peut ĂȘtre analysĂ© sous trois angles diffĂ©rents Le premier consiste Ă Ă©tudier la place d'EugĂšne dans ce terzo incomodo ». Cette expression italienne, traduite par tiers personne qui incommode » dans la Chartreuse de Parme de Stendhal, souligne la position dĂ©licate dans laquelle se retrouve notre personnage. De cette position va naĂźtre un vrai rapport de rivalitĂ© entre les deux hommes. EugĂšne, espĂ©rant briller par son caractĂšre et sa beautĂ©, ne compte pas se laisser intimider par la richesse et l'apparence irrĂ©prochable de son concurrent. C'est pourquoi, au final, cette scĂšne permet Ă EugĂšne de rĂ©vĂ©ler son caractĂšre proprement hĂ©roĂŻque. Peu importe la condition sociale, peu importe l'apparence et la dĂ©monstration de richesse ce qui compte, c'est de parvenir Ă rĂ©duire la position de force de Maxime de Trailles. GrĂące Ă sa fine intelligence, EugĂšne peut prĂ©tendre Ă atteindre ses objectifs de vie. Les meilleurs professeurs de Français disponibles4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !C'est partiI- Une scĂšne de terzo incomodo EugĂšne de Rastignac, ce tiers prĂ©sent qui incommode... A. Le terzo incomodo en quoi EugĂšne est-il ici prĂ©sentĂ© comme un inconnu dont la prĂ©sence n'est pas dĂ©sirĂ©e ? DĂšs le dĂ©but de cet extrait, Balzac place EugĂšne de Rastignac en situation d'infĂ©rioritĂ©. Il est qualifiĂ© par son rival, Maxime de Trailles, d' intrus ». Ce terme a pour effet d'augmenter le sentiment d'Ă©trangetĂ© d'EugĂšne, qui n'a visiblement rien Ă faire dans le salon de Mme de Restaud. RabaissĂ© une nouvelle fois par le double qualificatif petit drĂŽle », EugĂšne est ridiculisĂ© par les mots. Le voilĂ en position de faiblesse, considĂ©rĂ© comme un bouffon et un moins que rien par ce surprenant rival. Ma chĂšre, j'espĂšre que tu vas mettre ce petit drĂŽle Ă la porte ! Les Classiques Hachette, Lui qui Ă©tait venu pour sĂ©duire cette jeune femme rencontrĂ© la veille au soir, ne s'attendait certainement pas Ă se voir ĂȘtre traitĂ© de cette façon. En s'introduisant, sans le savoir, entre une femme et son amant, il crĂ©e une situation de malaise entre les diffĂ©rents protagonistes. Les termes sont violents, bruts, voire dĂ©shumanisants Maxime parle d'EugĂšne comme d'une bĂȘte ou d'un insecte que l'on aimerait Ă©craser. Il exige de le voir dĂ©camper » sur le champ, ce qui appuie son statut d'amant autoritaire et dominant. Ce qui le gĂšne » verbe rĂ©pĂ©tĂ© Ă deux reprises, doit disparaĂźtre. B. Une scĂšne de violence sociale Toutefois, il est impossible de congĂ©dier EugĂšne de cette maniĂšre. Pour quelle raison ? Ă cause du vernis social, des conventions propres Ă la comĂ©die humaine si bien dĂ©peinte par Balzac. Comment procĂ©der pour que cet invitĂ© non dĂ©sirĂ© puisse disposer ? En essayant de lui faire comprendre quâil gĂšne sans pour autant passer par le discours direct. Une subtilitĂ© de langage qui permet d'Ă©viter toute forme d'impolitesse... DĂšs lors, les personnages utilisent la communication non verbale et, en particulier, le regard Maxime regardait ... dâune maniĂšre assez significative pour faire dĂ©camper lâintrus Les Classiques Hachette, Ici, le regard est une arme. La traduction de ce regard par le narrateur est violente, il s'agit de mettre Ă la porte » rien qu'en regardant le sujet non dĂ©sirĂ©. Ce phĂ©nomĂšne est particuliĂšrement dĂ©valorisant, humiliant socialement pour EugĂšne, qui ne maĂźtrise pas encore ce code de regards. Du cĂŽtĂ© de la comtesse, tout est bon pour pouvoir fuir cette situation malheureuse et honteuse. ConfrontĂ©e Ă cette incomprĂ©hension, elle a recours Ă un geste grossier, peu reprĂ©sentatif des moeurs nobles Sans attendre la rĂ©ponse d'EugĂšne, Madame de Restaud se sauva comme Ă tire-d'aile dans l'autre salon en laissant flotter les pans de son peignoir qui se roulaient et se dĂ©roulaient de maniĂšre Ă lui donner l'apparence d'un papillon ; et Maxime la suivit. Les Classiques Hachette, PremiĂšrement, elle n'a pas la dĂ©licatesse d'attendre la rĂ©ponse dâEugĂšne », ce que tout hĂŽte doit impĂ©rativement s'obliger de faire. Secondement, elle se sauve comme Ă tire-dâaile », le verbe et son complĂ©ment soulignant lâidĂ©e de fuite et dâextrĂȘme rapiditĂ©. Ainsi, tout est fait pour faire comprendre Ă EugĂšne qu'il n'a pas sa place ici, sans le lui dire explicitement, bien Ă©videmment. ScĂšne tirĂ©e du film de François Truffaut, "Les quatre cents coups", 1959. Se plonger dans l'oeuvre de Balzac pour comprendre les moeurs sociales du 19Ăšme siĂšcle... C. Une scĂšne comique L'Ă©lĂ©ment comique de la scĂšne provient de l'incomprĂ©hension d'EugĂšne qui apparaĂźt au dĂ©but du texte comme une sorte de Candide, un peu naĂŻf et peu au courant des us et coutumes des nobles parisiens. Au-delĂ de l'incomprĂ©hension provoquĂ©e par la situation, EugĂšne est risible parce qu'il ne se doute Ă aucun instant de la nature de la relation entre Maxime de Trailles et Mme de Restaud. Pourtant, le visage de la comtesse dit tous les secrets d'une femme sans qu'elle s'en doute ». Mais EugĂšne, peut-ĂȘtre trop perturbĂ© par l'arrivĂ©e soudaine de ce mystĂ©rieux personnage, n'y prĂȘte pas attention et ne peut, en somme, se douter de ce qui l'attend. Comment progresser en cour de francais ? II- Un rapport triangulaire qui engendre jalousie et confrontation A. Une jalousie problĂ©matique Comme nous le soulignions prĂ©cĂ©demment, EugĂšne ne semble pas se douter de ce que reprĂ©sente Maxime de Trailles pour Mme de Restaud, rencontrĂ©e la veille au bal et semblant ĂȘtre tout Ă fait libre. Il faut attendre la fin de l'extrait pour qu'EugĂšne identifie Maxime comme lâamant et se lâattribue comme rival ». Comment se fait-il, dans ce cas, qu'une rivalitĂ© prĂ©domine dĂšs le dĂ©but de l'extrait ? On pourrait penser qu'il s'agit d'une jalousie vis Ă vis de Mme de Restaud, ce dandy » pouvant probablement voler le coeur de celle qui intĂ©resse EugĂšne de Rastignac. Mais il n'en est rien pour EugĂšne, la jalousie naĂźt de la comparaison avec cet inconnu qu'il mĂ©prise et dĂ©teste dĂšs le premier instant Rastignac se sentit une haine violente pour ce jeune homme Les Classiques Hachette, Bien avant dâavoir compris qui il Ă©tait, EugĂšne ressent pour lui une haine violente », presque instinctive et incontrĂŽlable. Son objectif ? GĂȘner le dandy ... au risque de dĂ©plaire Ă Mme de Restaud ». Nous comprenons donc que cette jalousie nâa pas pour origine la possession de la femme mais la fiertĂ© d'une Ăąme en recherche de reconnaissance sociale. B. La dĂ©valorisation de la femme Anastasie de Restaud, jeune femme mariĂ©e mais malheureuse en amour, cherche Ă fuir la morositĂ© de sa relation avec le marquis d'Ajuda-Pinto, pour qui elle n'Ă©prouve que peu d'attirance et de sentiments. Elle n'a d'yeux que pour ce cher Maxime de Trailles, jeune homme Ă©lĂ©gant et fortunĂ©, qui fait naĂźtre en elle des Ă©motions nouvelles. Dans cet extrait, la prĂ©sence de la femme est trĂšs effacĂ©e. Les mentions la caractĂ©risant la font apparaĂźtre comme une femme soumise » Ă lâamant, incapable de se contrĂŽler et de contrĂŽler ses Ă©motions, en tĂ©moigne ce visage tellement expressif qu'il dit tout. La femme est prĂ©sentĂ©e comme lĂąche et assujettie Ă son cher et tendre. Face Ă la difficultĂ© que prĂ©sente l'inconfortable situation, elle prĂ©fĂšre se sauver plutĂŽt que d'affronter la rĂ©alitĂ©. Pour la caractĂ©riser, Balzac utilise l'image d'un grand papillon, en apparence flatteur, mais qui renforce en rĂ©alitĂ© les mentions de coquetterie et de lĂ©gĂšretĂ©. Enfin, les deux hommes font peu de cas dâelle et ne se soucient pas vraiment de sa prĂ©sence EugĂšne prend le risque de lui " dĂ©plaire ", ce qui confirme que sa jalousie n'est pas dirigĂ©e envers elle. Au fond, gagner le duel face Ă Maxime de Trailles lui importe plus que de possĂ©der le coeur de la jeune demoiselle... Maxime, quant Ă lui, lui adresse des regards Ă la signification cavaliĂšre et peu galante. Il ne s'encombre pas de politesses pour lui parler, ce qui tĂ©moigne le peu de considĂ©ration qu'il a envers elle. C. La fascination pour le rival D'abord les beaux cheveux blonds et bien frisĂ©s de Maxime lui apprirent combien les siens Ă©taient horribles. Puis Maxime avait des bottes fines et propres, tandis que les siennes, malgrĂ© le soin qu'il avait pris en marchant, s'Ă©taient empreintes d'une lĂ©gĂšre teinte de boue. Enfin Maxime portait une redingote qui lui serrait Ă©lĂ©gamment la taille et le faisait ressembler Ă une jolie femme, tandis qu'EugĂšne avait Ă deux heures et demie un habit noir. Les Classiques Hachette, Comme le met en lumiĂšre ce passage, la haine » de Rastignac pour Maxime est liĂ©e principalement Ă son aspect physique. Rastignac se livre Ă une comparaison qui ne lui donne pas lâavantage. La comparaison fait ressortir la supĂ©rioritĂ© de Maxime de Trailles en critĂšres de beautĂ©. On notera la fĂ©minisation des critĂšres de beautĂ© masculin le faisait ressembler Ă une jolie femme» et en critĂšres sociaux, avec l'exemple des bottes fines et propres » faisant comprendre que Maxime nâest pas un piĂ©ton qui crotte ses bottes contrairement Ă EugĂšne, l'amant de Mme de Restaud se dĂ©place Ă cheval. Enfin, la redingote riding-coat montre quâil a les moyens dâavoir une tenue pour chaque circonstance de la journĂ©e, ce qui n'est pas le cas d'EugĂšne. De plus, ce nâest pas Maxime quâEugĂšne veut gĂȘner, mais le dandy », ce personnage du XIXe siĂšcle qui se doit de consacrer sa vie au raffinement et Ă lâĂ©lĂ©gance. L'exemple parfait du dandy est, pour Balzac, George Bryan Brummel. Le dandy, sâil incarne lâesprit du siĂšcle, reste un personnage nĂ©gatif, capable de ruiner des orphelins », qui incarne le caractĂšre superficiel de la sociĂ©tĂ© de la Restauration et un dĂ©tournement des valeurs. III- La Naissance dâun grand homme A. Le dandy comme modĂšle EugĂšne reconnaĂźt en Maxime un modĂšle de beautĂ© sociale, Ă laquelle il faut ressembler pour rĂ©ussir. L'Ă©tymologie du prĂ©nom dĂ©montre mĂȘme un caractĂšre puissant puisque Maximus » signifie le trĂšs grand » en latin. La mise de Maxime de Trailles est un Ă©lĂ©ment de supĂ©rioritĂ©. Ici, l'amant d'Anastasie donne une leçon de style Ă EugĂšne. Ă savoir que friser ses cheveux, Ă l'Ă©poque, Ă©tait un luxe Ă imiter pour paraĂźtre bien installĂ©. Ainsi, le dandy est celui qu'EugĂšne admire autant qu'il hait. Ce tiraillement se fait ressentir dans la comparaison qu'il dresse en lui et l'autre entre envie et jalousie, admiration et dĂ©testation, fascination et aversion. Au fond de lui, EugĂšne n'a qu'un rĂȘve devenir un dandy et ressembler Ă Maxime. B. Lâintelligence dâEugĂšne Mais le dandy, pour Balzac, est assez simple d'esprit. Il prĂ©fĂšre se satisfaire de la lĂ©gĂšretĂ© de l'existence et ne se soucie que de l'apparence. La richesse est superficielle elle ne se constate que physiquement, l'esprit Ă©tant emprunt de considĂ©rations mondaines et creuses. EugĂšne lui, qui tire une leçon du dandy, est dotĂ© d'une intelligence quasi-innĂ©e, relevant de l'instinct. Le verbe sentir » confirme cette idĂ©e, il est un observateur intuitif hors pair. Pour en revenir Ă l'Ă©tymologie des prĂ©noms, le sien signifie dâailleurs le bien-nĂ© », celui qui dispose par la naissance dâavantages. EugĂšne Ă©tait noble, bien-nĂ© socialement. Mais la RĂ©volution est passĂ©e par lĂ et a mise Ă mal la fortune de sa famille. EugĂšne a surtout pour lui l'esprit et l'intelligence. Il est le spirituel enfant », celui qui peut tenir un discours plus profond et plus sensĂ©. C. Le hĂ©ros ReprĂ©sentation du jeune Rastignac, galvanisĂ© par l'envie de rĂ©ussite et l'ambition. Enfant ! Oui, vous ĂȘtes un enfant, dit-elle en rĂ©primant quelques larmes vous aimeriez sincĂšrement, vous ! Les Classiques Hachette, En effet, EugĂšne n'en est qu'au dĂ©but de son parcours initiatique. Il nâest pour lâinstant quâun enfant ». et câest pourquoi il reçoit une leçon. Mais le jeune Rastignac a, pour lui, de lâintelligence et dâautres caractĂ©ristiques hĂ©roĂŻques. Sa formation dĂ©bute mais ses sentiments tĂ©moignent d'une valeur hĂ©roĂŻque incomparable il est ambitieux, il veut triompher » de Maxime, câest-Ă -dire le vaincre mais sans s'en tenir Ă une banale victoire. Il veut rendre ce triomphe Ă©clatant. Etymologiquement, le triomphe est le dĂ©filĂ© du gĂ©nĂ©ral vainqueur Ă travers Rome, prĂ©cĂ©dĂ© des vaincus rĂ©duits en esclavage et du butin. VoilĂ le souhait le plus cher d'EugĂšne rĂ©duire Maxime Ă une condition encore plus infĂ©rieure que celle de l'intrus. Maxime doit devenir esclave et se soumettre Ă la grandeur du jeune Rastignac. Enfin, EugĂšne tĂ©moigne d'une certaine audace ». Il n'a pas peur de dĂ©fier le monde et les conventions, son courage lui permet d'affronter bien des obstacles. Il est portĂ© par l'ambition et ne reculera devant rien son dĂ©sir de succĂšs est plus fort que tout. Conclusion Pour conclure, cette scĂšne montre en quoi la jalousie amoureuse nâest quâune façon de masquer lâenvie et lâambition sociale. Elle est intĂ©ressante aussi par la critique sociale qui apparaĂźt en filigrane la sociĂ©tĂ© de la Restauration dĂ©tourne les valeurs et est d'une superficialitĂ© sans nom. De son cĂŽtĂ©, EugĂšne incarne parfaitement ce hĂ©ros en devenir, qui va concilier lâapparence hĂ©roĂŻque et la force profonde, cette Ă©nergie si admirĂ©e par Balzac. Le temps de faire ses preuves est arrivĂ© ! Tableau qui reprend le schĂ©ma narratif du PĂšre Goriot. Une aide pour se repĂ©rer dans le temps et dans l'espace Faubourg Saint-MarceauChaussĂ©e-d'AntinFaubourg Saint-Germain fin novembre 1819 » Situation initiale Pension Vauquer. 7 pensionnaires dont Goriot, Vautrin et Rastignac. Rastignac, 22 ans. Bachelier en lettres et en droit depuis un an Ă Paris. DĂ©cide de rĂ©ussir par les femmes. Comtesse de Restaud et Baronne de de BeausĂ©ant et Duchesse de Langeais. quelques jours plus tard » modificateur DĂ©couverte des mystĂšres Goriot et Vautrin. Rencontre avec A. de Restaud lors d'un bal chez Mme de BausĂ©ant. le lendemain » s'institue dĂ©fenseur du PĂšre Goriot dont Mme de BausĂ©ant lui a appris le Ă©conduit de chez les de BausĂ©ant initiatrice des mystĂšres parisiens A. de Restaud et D. de Nucingen sont des demoiselles Goriot. fin de la premiĂšre semaine de dĂ©cembre » Vautrin pense que l'argent est source de rĂ©ussite. Il propose Ă EugĂšne d'Ă©pouser Victorine Taillefer qu'il rendra riche en tuant son frĂšre. Rencontre avec D. de Nucingen lors d'une sortie aux Italiens avec Mme de BausĂ©ant. Delphine lui rĂ©vĂšle la vie des femmes de Paris un luxe extĂ©rieur, des soucis cruels dans l'Ăąme ». EugĂšne donnĂ© pour amant de Delphine lors du bal de la duchesse de Carigliano. 12 fĂ©vrier 1820 se rapproche de Victorine et devient le dĂ©biteur de Vautrin. 14 fĂ©vrier 1820 et Mlle Michonneau trahissent VautrinLe pĂšre Goriot installe Rastignac rue d'Artois. 15 fĂ©vrier 1820 de Vautrin, aussi appelĂ© Trompe-la-Mort. Mort en duel du fils rue d'Artois avec Delphine. 16 fĂ©vrier 1820 au bal de la vicomtesse de BeausĂ©ant, quittĂ©e par son amant, le marquis d'Ajuda-Pinto. 17 fĂ©vrier 1820 du pĂšre Goriot. DĂ©but de l'agonie du pĂšre des soeurs Goriot. 18 fĂ©vrier 1820 du pĂšre Goriot. 19 fĂ©vrier 1820 du pĂšre Goriot se poursuit. Bal chez la vicomtesse de BeausĂ©ant. 20 fĂ©vrier 1820 finale Mort du pĂšre de BeausĂ©ant se retire en Normandie. Mme de Langeais se retire au couvent. 21 fĂ©vrier 1820 du pĂšre de Rastignac Ă Paris Ă nous deux maintenant ! ». Il se rend dĂ©jeuner chez Delphine.
Jeme le rappelle, comme si câĂ©tait dâhier. Il arriva dâun pas lourd Ă la porte de lâauberge, suivi de sa cantine charriĂ©e sur une brouette. CâĂ©tait un grand gaillard solide, aux cheveux trĂšs bruns tordus en une queue poisseuse qui retombait sur le collet dâun habit bleu malpropre ; il avait les mains couturĂ©es de cicatrices, les ongles noirs et dĂ©chiquetĂ©s, et SECTION 1 Un capitaine de vingt ans - La justice du roi DUE DATE Thursday, November 14th, 2013 WINDOW DATE Sunday, November 17th, 2013 LE RESUME DE CHAPITRE Dans vos rĂ©sumĂ© de chapitre, vous devez inclure ces points importants. 1. Lâintrigue 2. Le symbolisme 3. Le dĂ©veloppement du personnage 4. 2 citations important et expliquez pourquoi ils sont importants Ses citations ne doivent pas ĂȘtre plus courtes que œ page. LâĂ©valuation Lâintrigue vous avez donnĂ© un rĂ©sumĂ© du chapitre avec tous les informations dans les chapitre. Le symbolisme vous avez dĂ©crit le bon symbolisme du chapitre avec un analyse. Le dĂ©veloppement du personnage vous avez dĂ©crit un dĂ©veloppement du personnage en dĂ©tail. 2 citations important vous avez trouvĂ© des citations qui a dĂ©montrĂ© une Ă©vĂ©nement important dans le chapitre et lâexplication Ă©tait dĂ©taillĂ© et correcte. LĂle MystĂ©rieuse est un r oman de Jules Verne (1828-1905), publiĂ© Ă Paris dans le Magasin dâĂ©ducation et de rĂ©crĂ©ation du 1er janvier 1874 au 15 dĂ©cembre 1875, et en volume chez"Il Ă©tait une fois un vieux couple heureux" de M. Khair-Eddine RĂ©sumĂ© des Chapitres Chapitre 1 Un vieux couple dans un village reculĂ© Le vieux couple, BouchaĂŻb et sa femme, menait une vie dans un village montagneux au Sud du pays. AprĂšs plusieurs pĂ©riples au Nord et dans une partie de l'Europe, Bouchaib revient Ă son village natal. C'est un bon croyant et fin lettrĂ© qui possĂ©dait Ă Mazagan une Ă©choppe lui permettant de vivre Ă l'aise dans ce village reculĂ©. Les deux vieux vivaient en bons termes avec la nature hostile et les voisins. Et mĂȘme s'ils n'avaient pas d'enfants, ils n'Ă©prouvaient aucune amertume. Chapitre 2 Un homme d'honneur En sa qualitĂ© de policier du village, le Vieux reçut, du temps de la colonisation, un Mokhazni venu chercher des rĂ©sistants en fuite. Il le rabroua en lui signifiant sĂšchement que les fuyards n'Ă©taient pas au village, et en informa les concernĂ©s qui continuĂšrent Ă vivre en toute quiĂ©tude. AprĂšs s'ĂȘtre dĂ©lectĂ© de ce souvenir qui lui Ă©tait cher, BouchaĂŻb alla tendre un piĂšge pour attraper des liĂšvres. Le lendemain, il en rapporta deux et somma sa femme d'offrir un peu de viande Ă une vieille voisine. Avant de dormir, il dit Ă sa femme que le lendemain, deux bĆufs seraient sacrifiĂ©s Ă la mosquĂ©e, et lui parla d'un rĂȘve qui hantait ses nuits. Chapitre 3 Le rĂȘve lancinant Cette nuit-lĂ , le sommeil du Vieux est troublĂ© par le mĂȘme rĂȘve il tombait du haut d'un amandier qu'il grimpait. Le matin, il se rendit, en compagnie du boucher et d'un vieillard vĂ©nĂ©rable, Ă "la MosquĂ©e haute" oĂč rĂ©gnait une ambiance de fĂȘte qui se dĂ©roulait dans un rituel mĂ©morable. Chapitre 4 Le souvenir douloureux de l'occupation françaiseEn buvant le thĂ© et en fumant, il se rappela l'histoire du Maroc sous l'occupation française et les circonstances qui l'avaient conduit Ă s'installer dĂ©finitivement dans le village il avait fui les villes meurtriĂšres et misĂ©rables pour s'Ă©tablir dans le giron des montagnes oĂč rĂ©gnaient la quiĂ©tude et la sĂ©curitĂ©. BouchaĂŻb parla Ă sa vieille Ă©pouse du passĂ© colonial en en faisant le procĂšs. AprĂšs, il s'endormit pour f aire la sieste; mais ne tarda pas Ă se rĂ©veiller en sursaut Ă cause du rĂȘve qui le persĂ©cutait. Il se remit Ă fumer et Ă boire le thĂ© en contemplant la montagne oĂč la chasse du mouflon Ă©tait une entreprise Ă haut risque pour des chasseurs peu aguerris. Et de se rappeler ses anciennes parties de chasse en compagnie d'amis, dont certains avaient Ă©tĂ© des bandits qui pillaient les campagnes, AprĂšs le retour de la Vieille, qui Ă©tait allĂ©e donner Ă manger et Ă boire aux bĂȘtes quâelle affectait, il lui parla d'une scolopendre mille-pattes venimeux des rĂ©gions mĂ©diterranĂ©ennes et tropicales, dont la premiĂšre paire de pattes est transformĂ©e en crochets Ă venin logeant dans les fentes du plafond et d'un serpent dans le rĂ©duit de l'Ăąne, en affirmant qu'ils ne reprĂ©sentaient aucun danger pour eux. Ils conversĂšrent un long moment des rapports entre les bĂȘtes et les hommes et de leur familiaritĂ© avec les bĂȘtes. La femme en vint Ă se dĂ©soler de l'absence de progĂ©niture, mais son mari la consola en lui citant les noms de prophĂštes et de rois qui n'avaient pas d'enfants. Chapitre 5 La modernitĂ© envahissante Les deux vieux assistaient Ă la modernitĂ© envahissante qui gagnait du terrain chaque jour. La premiĂšre maison de bĂ©ton, dont le propriĂ©taire est un Casablancais, apparut Ă proximitĂ© du cimetiĂšre, au lendemain de l'indĂ©pendance. Des pistes furent amĂ©nagĂ©es et des voitures les sillonnĂšrent. Les anciennes maisons se ruinaient graduellement, surtout celles qui trĂŽnaient au sommet de la montagne. Des pompes d'eau firent irruption dans le village; les bruits des radios dĂ©chirĂšrent le silence des lieux. Le Vieux resta le gardien de la tradition. Chapitre 6 La mĂ©moire saccagĂ©e par les mercantilistes La modernitĂ© et la tradition cohabitaient bon grĂ© mal grĂ©. Les villageois continuaient Ă cultiver leurs terres et Ă se rendre au souk hebdomadaire en vue de s'approvisionner en produits modernes. Mais la femme de BouchaĂŻb rechignait toujours Ă aller Ă la minoterie installĂ©e dans le village pour faire moudre ses cĂ©rĂ©ales; elle utilisait toujours sa meule. Et elle veillait pieusement Ă ses bijoux en argent qu'elle prĂ©fĂ©rait Ă ceux en or. Le couple dĂ©plora le pillage du patrimoine archĂ©ologique, des bijoux ancestraux et des articles en bois porteurs d'histoire, par les trafiquants de tous acabits qui les revendaient Ă des Ă©trangers. Et le Vieux de mettre sa femme en garde contre les camelots rapaces qui rĂŽdent dans les villages. BouchaĂŻb et sa femme Ă©taient affligĂ©s par ces changements rapides qui annonçaient la ruine des valeurs ancestrales la dĂ©pravation des jeunes Ă cause de la ville, le culte de l'argent, la rapacitĂ© qui mettait Ă mal les relations familiales et humaines, l'irrespect des coutumes. Ils stigmatisaient notamment 1'alcool et ses retombĂ©es dĂ©sastreux sur les jeunes. AprĂšs cette conversation sur les temps ingrats, BouchaĂŻb rĂ©vĂ©la Ă sa femme quâil Ă©tait en train d'Ă©crire des poĂšmes. Chapitre 7 Le tremblement de terre entre explication scientifique et mĂ©taphysique Un jour, Ă la fin de l'Ă©tĂ©, aprĂšs de bonnes rĂ©coltes, BouchaĂŻb fumait alors que sa femme prĂ©parait le tajine. Un chat roux et une mule avaient remplacĂ© le chat noir et l'Ăąne morts depuis quelques temps. Le nouveau fĂ©lin disparut vite aprĂšs avoir goĂ»tĂ© Ă peine sa pitance. La nuit, le couple sentit un tremblement de terre. Le lendemain les deux Vieux apprirent que la ville d'Agadir avait Ă©tĂ© complĂštement dĂ©truite. Les habitants du village, pris de panique, firent montre d'une grande piĂ©tĂ©. D'aucuns virent un chĂątiment divin, contrairement Ă BouchaĂŻb qui expliqua scientifiquement ce cataclysme naturel. AprĂšs une longue attente, les paysans se rĂ©jouirent des pluies torrentielles qui s'abattirent sur leur village. Ces paysans, qui peinaient beaucoup pour subsister, prĂ©fĂ©raient rester dans leur terroir que d'aller chercher une illusoire fortune dans les villes pestilentielles au Nord du pays, oĂč les parvenus sont arrogants et avares. Dans ces villes rĂ©gnaient la pauvretĂ©, la mendicitĂ© et l'indiffĂ©rence Ă l'Ă©gard du prochain. Chapitre 8 L'Europe et la ville corrompent les cĆurs et les mĆurs Le Vieux restait attachĂ© Ă son village; il refusait catĂ©goriquement de le quitter pour s'installer dans les ghettos de la ville, Ă l'instar des jeunes Ă©blouis par la vie moderne. Ces derniers, ingrats Ă la terre qui les a nourris, Ă©migrent pour exercer de sots mĂ©tiers dans des conditions dĂ©plorables. La plupart de ceux qui ont Ă©migrĂ© vers l'Europe ne sont pas mieux lotis ils vivotent dans l'humiliation. Leurs enfants, nĂ©s en terre d'exil sont dĂ©pravĂ©s; ils ne respectent pas les vivants et profanent les tombes des ancĂȘtres. Chapitre 9 L'histoire du saint mĂ©connu L'hiver Ă©tait rude; les habitants du village restaient tapis dans leurs demeures. Le couple conversa du nouveau fqih, jeune homme venu de l'institut de Taroudant en remplacement de l'ancien maĂźtre d'Ă©cole mis en retraite. Pendant que la femme prĂ©parait, comme d'habitude, le tajine, le Vieux Ă©crivait l'histoire Ă©pique d'un saint mĂ©connu, Il lut Ă voix haute un fragment du poĂšme qu'il avait composĂ©. Son Ă©pouse le trouva fascinant. Chapitre 10 EnvolĂ©e lyrique Ă propos de l'orange Le Vieux se rĂ©jouit de l'avĂšnement de la verdure printaniĂšre aprĂšs les averses de l'hiver, ce qui permit au couple de manger des fruits et des lĂ©gumes frais. Un matin ensoleillĂ© oĂč les villageois Ă©taient gais, BouchaĂŻb sortit son attirail d'Ă©criture. En sirotant le thĂ© Ă l'absinthe, il pensa aux vieilles filles qui ne trouvaient pas de maris. Il conclut que le sort de ces derniĂšres est mieux que celui des femmes mariĂ©es, battues par leurs Ă©poux et affaiblies par les multiples grossesses. Il continua l'Ă©criture quand sa femme, qui revenait de l'extĂ©rieur, lui apporta des oranges. Il n'en mangea pas, Ă©tant occupĂ© par l'inspiration. Mais lorsqu'il rĂ©digea plusieurs pages, il dĂ©gusta une orange en dĂ©bitant un discours poĂ©tique sur ce fruit. AprĂšs le repas, un plat decouscous aux navets, il parla Ă sa femme du Mokaddem, un ancien trafiquant, et s'endormit. Chapitre 11 Les touristes Le Vieux continuait l'Ă©criture de la vie du saint mĂ©connu tout en initiant sa femme aux mystĂšres du monde. Le lendemain, un guide touristique vint le voir pour louer sa mule et des Ăąnes cinq touristes amĂ©ricains voulaient faire une randonnĂ©e dans la montagne. Lâun d'eux Ă©tait un Ă©tudiant qui faisait une recherche sur les coutumes de la rĂ©gion; les autres des contestataires de la politique belliqueuse de leur pays. BouchaĂŻb invita les visiteurs Ă prendre du thĂ©, mais il refusa de louer sa monture. PressĂ©s, le guide et les touristes s'excusĂšrent et partirent. Chapitre 12 L'Ă©criture Les touristes partis, le Vieux descendit dans le jardin oĂč il observa le chat aux aguets pour attraper un oiseau. AprĂšs avoir prĂ©parĂ© le thĂ©, il se mit Ă Ă©crire. Au dĂ©jeuner, il informa sa femme de la visite du guide. Ce dernier ne tarda pas Ă rĂ©apparaĂźtre pour lui dire qu'il n'avait pas trouvĂ© de bĂȘtes de location les villageois en avaient besoin pour leurs travaux de champ. Chapitre 13 La circoncision Deux jours plus tard, Salem, un jeune Noir, vint inviter le Vieux Ă la fĂȘte de circoncision des deux garçons de l'adjudant. Il se rendit Ă la demeure de son hĂŽte qui le reçut chaleureusement. La circoncision des deux enfants effrayĂ©s terminĂ©s, les invitĂ©s conversĂšrent autour de ce rite et de lâexcision dans certains pays africains. AprĂšs ils allĂšrent manger du couscous aux tripes, et partirent. Chapitre 14 Le transistor japonais Le Vieux vitupĂ©ra contre les riches qui s'Ă©taient installĂ©s dans le village, et condamne leurs vices, leur engouement pour la modernitĂ© fallacieuse et leurs fortunes bĂąties grĂące au vol. Sa colĂšre s'apaisa Ă la vue des amandiers fleuris. Ce matin -lĂ de fĂ©vrier, il alla Ă la minoterie en vue de rĂ©cupĂ©rer un colis en provenance de l'Hexagone. De retour chez lui, il y trouva, outre le thĂ© et le tabac que lui envoyait rĂ©guliĂšrement chaque trimestre un ami rĂ©sidant en France, un transistor japonais et une robe française pour la Vieille. AussitĂŽt, il se mit Ă Ă©couter les paroles d'Ahwach. Son Ă©pouse apprĂ©cia beaucoup ces chants berbĂšres. Chapitre 15 Les ennuis d'Amzil Le Vieux fit venir Amzil pour qu'il ferre la meule. Le travail achevĂ©, il invita le marĂ©chal-ferrant Ă prendre un verre de thĂ©. Ce dernier lui conta ses ennuis Ă cause de l'accouchement difficile de sa femme, et lui parla de la bienfaisance de Haj LahcĂšne qui l'avait aidĂ©, Chapitre 16 la modernitĂ© a ruinĂ© le marĂ©chal-ferrant Au dĂźner, BouchaĂŻb relata Ă sa femme la mĂ©saventure d'Amzil et ne manqua pas de louer la gĂ©nĂ©rositĂ© et la noblesse de Haj LahcĂšne. Il se dĂ©sola Ă cause de la ruine du marĂ©chal-ferrant provoquĂ©e par l'industrie moderne et la concurrence des produits Ă©trangers que les gens se procuraient volontiers. Avant de dormir, le Vieux Ă©couta Ă la radio l'Ahwach. Chapitre 17 L'attrait de la modernitĂ© Depuis l'agrandissement du magasin du village, les gens n'allaient que rarement au souk hebdomadaire; mĂȘme le Vieux dĂ©rogeait Ă cette tradition. Ce jour-lĂ , il fut au magasin dans le but de faire des emplettes il voulait se procurer des objets modernes, dont un rĂ©chaud Ă gaz. Chapitre 18 Le Vieux, fidĂšle aux traditions Lorsque le patron du magasin lui conseilla de se procurer des engrais, BouchaĂŻb s'indigna et refusa net. Il acheta un cuissot de chevreau et des plants puis revint chez lui. AprĂšs avoir plantĂ© les herbes achetĂ©es au magasin, il se remit Ă Ă©crire l'histoire du saint, avec l'espoir qu'un jour quelqu'un dĂ©couvrirait le manuscrit et le publierait. Chapitre 19 Ăcrire contre l'oubli Les propriĂ©taires vendirent leur troupeau de chĂšvres et de brebis; ils n'en voulaient plus. LâaĂŻeule, doyenne de la rĂ©gion, refusait cependant de quitter la demeure dĂ©labrĂ©e oĂč elle vĂ©gĂ©tait en compagnie de son fils dĂ©muni. Le Vieux vouait un grand respect Ă cette vieille femme. Il Ă©tait affligĂ© Ă l'idĂ©e qu'aprĂšs la mort de la doyenne, le fils, reniĂ© par ses frĂšres, vende la demeure qui serait dĂ©molie. BouchaĂŻb dĂ©plora la vente du troupeau, dernier symbole de la rĂ©gion gagnĂ©e par une modernitĂ© frĂ©nĂ©tique. Le troupeau lui rappelait l'AncĂȘtre venu du Sahara pour s'installer dans la rĂ©gion. Câest pour prĂ©server ce patrimoine que le Vieux Ă©crivait. Chapitre 20 De beaux poĂšmes La medersa, attenante Ă un sanctuaire, Ă©tait dirigĂ©e par un jeune imam lettrĂ©. Le Vieux, qui lui avait confiĂ© depuis quelques jours une partie de son manuscrit, se rendit ce matin-lĂ Ă l'Ă©cole pour le voir. Ce dernier fit des Ă©loges enthousiasmĂ©s aux poĂšmes, et promit Ă l'auteur d'Ćuvrer pour leur publication. De retour Ă la maison, sa femme lui fit savoir que H'mad leur avait apportĂ© deux perdreaux, et rĂ©vĂ©la son intention de faire moudre son orge Ă la minoterie. Le Vieux lui donna raison en expliquant qu'il y avait de bonnes et de mauvaises choses dans la modernitĂ©. Chapitre 21 La publication de l'Ćuvre du Vieux Au grand Ă©tonnement de son Ă©pouse, le Vieux se rĂ©veilla au milieu de la nuit pour se mettre Ă Ă©crire. Il la rassura en disant que l'Ă©criture le rajeunissait. AprĂšs quelques semaines de travail, il acheva son Ćuvre et fut voir l'imam Ă la medersa. Ce dernier la fit calligraphier par l'un de ses disciples et garda Ă la bibliothĂšque la belle calligraphie dans l'espoir qu'un mĂ©cĂšne veuille l'imprimer. Un mois plus tard, un professeur Ă l'institut de Taroudant ouvrit une souscription, et le livre vit le jour. Mais bien que les medias aient ignorĂ© cette Ćuvre, un chantre manifesta son dĂ©sir de mettre l'histoire en chanson. Le Vieux refusa; mais sur insistance de l'Ă©diteur et de l'imam, il finit par accepter cette offre. Ainsi, l'auteur gagna de l'argent dont il offrit une partie Ă l'imam pour la rĂ©fection de la medersa. Chapitre 22 Diffusion audiovisuelle des poĂšmes Le Vieux accepta la diffusion audiovisuelle de son livre, car de la sorte les analphabĂštes y auraient accĂšs. Cependant, il prĂ©fĂ©rait des lecteurs lettrĂ©s capables d'apprĂ©cier la beautĂ© de son Ćuvre. Sa femme fut contente quand on le qualifia Ă la radio d'Agadir de grand poĂšte. BouchaĂŻb lui promit d'acheter un lecteur de cassettes afin qu'elle puisse Ă©couter ses poĂšmes qui seraient enregistrĂ©s sur 23 Le poĂšme Tislit Ouaman Quelques jours plus tard, le Vieux acheta au magasin un lecteur, des cassettes de Haj BelaĂŻd et une lampe Ă gaz. Lorsqu'il fut de retour Ă la maison, il confia Ă son Ă©pouse son intention d'Ă©crire un poĂšme intitulĂ© Tislit Ouaman. En sa qualitĂ© de poĂšte devin, il exprima sa crainte d'une imminente sĂ©cheresse qui aurait des effets dĂ©sastreux. Chapitre 24 L'incendie du verger Un jour, BouchaĂŻb assista Ă l'incendie du verger d'Oumouh. Le lendemain, il apprit qu'on avait trouvĂ© dans le verger des canettes de biĂšre et des mĂ©gots. Il Ă©tait sĂ»r que Oumouh serait dĂ©dommagĂ© par les parvenus dont les fils dĂ©pravĂ©s avaient provoquĂ© l'incendie. Le couple conversa longuement de la famille dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e d'Oumouh, aprĂšs quoi BouchaĂŻb continua Ă Ă©crire son poĂšme en fumant et en sirotant le thĂ©. Chapitre 25 La visite de l'ami de France Un matin, Radwane, le vieil ami de France, vint aprĂšs trente ans d'exil, rendre visite au Vieux. Le visiteur dit qu'on parlait Ă Paris de son livre. Il dĂ©plora les conditions de vie des Ă©migrĂ©s dans l'Hexagone, notamment Ă cause de la montĂ©e du fascisme et du racisme. Les deux hommes en vinrent Ă deviser de la modernitĂ© fallacieuse du village oĂč rĂšgnent la misĂšre et le culte de l'argent. Au moment oĂč ils parlaient de l'Ăąne et de la mule, le Vieux et le visiteur entendirent un coup de feu. L'hĂŽte expliqua que c'Ă©tait H'mad qui chassait les perdreaux. Dix minutes plus tard, le braconnier apporta six volatiles ensanglantĂ©s. Le dĂ©jeuner terminĂ©, Radwane dit au Vieux qu'il devait partir Ă Agadir oĂč il avait rendez-vous avec des personnes importantes il comptait acheter une ferme d'agrumes et installer une usine de production de jus d'orange. AprĂšs les salutations d'usage, le visiteur partit et le Vieux s'endormit. Chapitre 26 La sĂ©cheresse Cet hiver-lĂ , la saison s'annonçait mal Ă cause des pluies qui tardaient Ă venir. C'Ă©tait la sĂ©cheresse. Les bĂȘtes crevaient de faim et de soif. Et bien que les autoritĂ©s aient dĂ©crĂ©tĂ© qu'on ne sacrifierait pas de moutons Ă l'occasion de l'AĂŻd El Kabir, certaines gens Ă©gorgĂšrent des ovins. Dans les bidonvilles, Ă©clata une Ă©meute qui fut rĂ©primĂ©e dans le sang. C'est alors que l'Ătat se mit Ă construire des barrages. Au village, les effets de la sĂ©cheresse ne se faisaient pas sentir avec acuitĂ©. La vieille dit Ă son mari que ce quâil avait prĂ©dit dans son poĂšme Tislit Ouaman, se rĂ©alisa. Et de lui demander des livres pour leur vieille voisine lettrĂ©e. Le vieux apprit Ă sa femme Ă faire fonctionner le magnĂ©tophone pour qu'elle puisse Ă©couter ses poĂšmes mis en chanson par un raĂŻs. Dans ces poĂšmes, il parlait de l'amour, de la beautĂ© et de la nature. En buvant le thĂ©, le Vieux contemplait la montagne et rĂ©flĂ©chissait aux changements que le temps apportait. Il se souvint de Khoubbane qui lui apportait ses porte-plumes, ses crayons et ses cahiers. C'Ă©tait un homme qui aimait sa femme d'un amour profond. Chapitre 27 L'espoir La deuxiĂšme annĂ©e de sĂ©cheresse Ă©tait plus terrible, Les bourgades furent dĂ©sertĂ©es par les habitants. Cependant le Vieux ne s'inquiĂ©tait pas pour son village, Il stigmatisait ceux qui Ă©migrent pour s'entasser dans les ghettos des villes, et les parvenus indiffĂ©rents au sort des dĂ©munis. En dĂ©pit du malheur, BouchaĂŻb restait confiant dans l'avenir.
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