Dansles plis sinueux des vieilles capitales, Où tout, même l'horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obéissant à mes humeurs fatales Des êtres singuliers, décrépits et charmants. Ces monstres disloqués furent jadis des femmes, Éponine ou Laïs ! Monstres brisés, bossus Ou tordus, aimons-les ! ce sont encor des âmes. Charles Baudelaire Les petites

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Dansles plis sinueux des vieilles capitales Où tout, même l’horreur tourne aux enchantements, Je guette, obéissant à mes humeurs fatales, Des êtres singuliers, décrépits et charmants. (« Les Petites Vieilles ») Voici le soir charmant, ami du criminel, Il vient comme un complice, à pas de loup ; le ciel Se ferme lentement comme une grande alcôve, Et l’homme

1 776 pages, un monstre » aux dires de son éditrice, deux millions de signes » le roman de Sylvie Taussig, Dans les plis sinueux des vieilles capitales, est décrit comme le pavé de la rentrée », foulé, pas vraiment pénétré. L’objet intrigue par quelle inconscience un éditeur peut-il proposer, en plein déferlement de la rentrée littéraire, ce bloc compact équivalant, en volume et longueur, à près de sept romans ? C’est le pari que l’obstacle lui-même, par sa démesure, deviendra l’argument lapidaire qui convaincra le lecteur d’y entrer. Pavé », donc. Mais cela ne saurait suffire.

7Et, à plusieurs reprises, la voirie sera évoquée de façon métaphorique, tels les « plis sinueux des vieilles capitales » des « Petites Vieilles » (I, 89), ou le « labyrinthe fangeux » du « Vin des chiffonniers » (I, 106).. 8 La rue et le boulevard sont à l’évidence peu visibles dans cette poésie. Or, l’invisibilité d’un élément ne signifie pas pour autant son absence
Les Fleurs du mal Seconde édition retour à l'accueil de l'oeuvre retour au choix de l'oeuvre À Victor Hugo I Dans les plis sinueux des vieilles capitales, Où tout, même l'horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obéissant à mes humeurs fatales, Des êtres singuliers, décrépits et charmants. Ces monstres disloqués furent jadis des femmes, Éponyme ou Laïs ! Monstres brisés, bossus Ou tordus, aimons-les ! Ce sont encor des âmes. Sous des jupons troués et sous de froids tissus Ils rampent, flagellés par les bises iniques, Frémissant au fracas roulant des omnibus, Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques, Un petit sac brodé de fleurs ou de rébus ; Ils trottent, tout pareils à des marionnettes ; Se traînent, comme font les animaux blessés, Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes Où se pend un Démon sans pitié ! Tout cassés Qu'ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille, Luisants comme ces trous où l'eau dort dans la nuit ; Ils ont les yeux divins de la petite fille Qui s'étonne et qui rit à tout ce qui reluit. - Avez-vous observé que maints cercueils de vieilles Sont presque aussi petits que celui d'un enfant ? La mort savante met dans ces bières pareilles Un symbole d'un goût bizarre et captivant, Et lorsque j'entrevois un fantôme débile Traversant de Paris le fourmillant tableau, Il me semble toujours que cet être fragile S'en va tout doucement vers un nouveau berceau ; À moins que, méditant sur la géométrie, Je ne cherche, à l'aspect de ces membres discords, Combien de fois il faut que l'ouvrier varie La forme d'une boîte où l'on met tous ces corps. - Ces yeux sont des puits faits d'un million de larmes, Des creusets qu'un métal refroidi pailleta... Ces yeux mystérieux ont d'invincibles charmes Pour celui que l'austère Infortune allaita ! II De Frascati défunt Vestale enamourée ; Prêtresse de Thalie, hélas ! Dont le souffleur Enterré sait le nom ; célèbre évaporée Que Tivoli jadis ombragea dans sa fleur, Toutes m'enivrent ! Mais parmi ces êtres frêles Il en est qui, faisant de la douleur un miel, Ont dit au Dévouement qui leur prêtait ses ailes Hippogriffe puissant, mène-moi jusqu'au ciel ! L'une, par sa patrie au malheur exercée, L'autre, que son époux surchargea de douleurs, L'autre, par son enfant Madone transpercée, Toutes auraient pu faire un fleuve avec leurs pleurs ! III Ah ! Que j'en ai suivi de ces petites vieilles ! Une, entre autres, à l'heure où le soleil tombant Ensanglante le ciel de blessures vermeilles, Pensive, s'asseyait à l'écart sur un banc, Pour entendre un de ces concerts, riches de cuivre, Dont les soldats parfois inondent nos jardins, Et qui, dans ces soirs d'or où l'on se sent revivre, Versent quelque héroïsme au cœur des citadins. Celle-là, droite encor, fière et sentant la règle, Humait avidement ce chant vif et guerrier ; Son œil parfois s'ouvrait comme œil d'un vieil aigle ; Son front de marbre avait l'air fait pour le laurier ! IV Telles vous cheminez, stoïques et sans plaintes, À travers le chaos des vivantes cités, Mères au cœur saignant, courtisanes ou saintes, Dont autrefois les noms par tous étaient cités. Vous qui fûtes la grâce ou qui fûtes la gloire, Nul ne vous reconnaît ! Un ivrogne incivil Vous insulte en passant d'un amour dérisoire ; Sur vos talons gambade un enfant lâche et vil. Honteuses d'exister, ombres ratatinées, Peureuses, le dos bas, vous côtoyez les murs ; Et nul ne vous salue, étranges destinées ! Débris d'humanité pour l'éternité mûrs ! Mais moi, moi qui de loin tendrement vous surveille, Œil inquiet, fixé sur vos pas incertains, Tout comme si j'étais votre père, ô merveille ! Je goûte à votre insu des plaisirs clandestins Je vois s'épanouir vos passions novices ; Sombres ou lumineux, je vis vos jours perdus ; Mon cœur multiplié jouit de tous vos vices ! Mon âme resplendit de toutes vos vertus ! Ruines ! Ma famille ! Ô cerveaux congénères ! Je vous fais chaque soir un solennel adieu ! Où serez-vous demain, Èves octogénaires, Sur qui pèse la griffe effroyable de Dieu ? Le mal se fait sans effort, naturellement, par fatalité ; le bien est toujours le produit d'un art. - Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui. - La femme est naturelle, c'est-à-dire abominable. - Le mal se fait sans effort, naturellement, par fatalité ; le bien est toujours le produit d'un art. - Donnez moi la force et le courage de contempler mon cœur et mon corps sans dégoût. - Cependant, je laisserai ces pages, — parce que je veux dater ma colère. - Soyez naïfs, et vous serez nécessairement utiles ou agréables à quelques-uns. - Donnez moi la force et le courage de contempler mon cœur et mon corps sans dégoût. - Donnez moi la force et le courage de contempler mon cœur et mon corps sans dégoût. - Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille ! - Il y a, dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l'une vers Dieu, l'autre vers Satan. L'invocation à Dieu, ou spiritualité, est un désir de monter en grade; celle de Satan, ou animalité, est une joie de Salon de 1845 Le Salon de 1846 Le Salon de 1859 La Fanfarlo Les Fleurs du mal, premi?re ?dition 1857 Les Fleurs du mal, seconde ?dition 1861 Le Spleen de Paris Mon coeur mis ? nu Les Paradis artificiels Comment on paie ses dettes quand on a du g?nie Conseils aux jeunes litt?rateurs Les Drames et les romans honn?tes Peintres et aquafortistes Morale du joujou Madame Bovary par Gustave Flaubert Du Vin et du Haschisch Fus?es Le mus?e classique du bazar Bonne-Nouvelle Exposition universelle Les Mis?rables par Victor Hugo Richard Wagner et Tannh?user ? Paris Le peintre de la vie moderne Choix de maximes consolantes sur l'amour L'?cole pa?enne Les fleurs du mal, fleurs maladives, la fleur du mal, fleurs du mal de Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal Le Spleen de Paris, Les Petits po?mes en prose,po?sie en prose, recueil majeur. Le Spleen de Paris
1776 pages, un « monstre » aux dires de son éditrice, « deux millions de signes » : le roman de Sylvie Taussig, Dans les plis sinueux des vieilles capitales, est décrit comme le «
IJ'ai toujours voulu voir du pays, et la vie Que mène un voyageur m'a toujours fait envie. Je me suis dit cent fois qu'un demi-siècle entier Dans le même logis, dans le même quartier ; Que dix ans de travail, dix ans de patience A lire les docteurs et creuser leur science, Ne valent pas six mois par voie et par chemin, Six mois de vie errante, un bâton à la main. - Eh bien ! me voici prêt, ma valise est remplie ; Où vais-je ! - En Italie. - Ah, fi donc ! l'Italie ! Voyage de badauds, de beaux fils à gants blancs. Qui vont là par ennui, par ton, comme à Coblentz, En poste, au grand galop, traversant Rome entière, Et regardent ton ciel, Naples, par la portière. - Mais ce que je veux, moi, voir avant de mourir, Où je veux à souhait rêver, chanter, courir. C'est l'Espagne, ô mon cœur ! c'est l'hôtesse des Maures, Avec ses orangers et ses frais sycomores, Ses fleuves, ses rochers à pic, et ses sentiers Où s'entendent, la nuit, les chants des muletiers ; L'Espagne d'autrefois, seul débris qui surnage Du colosse englouti qui fut le moyen âge ; L'Espagne et ses couvents, et ses vieilles cités Toutes ceintes de murs que l'âge a respectés ; Madrid. Léon, Burgos, Grenade et cette ville Si belle, qu'il n'en est qu'une au monde. Séville ! La ville des amants, la ville des jaloux, Fière du beau printemps de son ciel andalou, Qui, sous ses longs arceaux de blanches colonnades, S'endort comme une vierge, au bruit des sérénades. Jusqu'à tant que pour moi le jour se soit levé Où je pourrai te voir et baiser ton pavé, Séville ! c'est au sein de cette autre patrie Que je veux, mes amis, mettre, ma rêverie ; C'est là que j'enverrai mon âme et chercherai De doux récits d'amour que je vous Séville autrefois pour la date il n'importe, Près du Guadalquivir, la chronique rapporte Qu'une dame vivait, qui passait saintement Ses jours dans la prière et le recueillement Ses charmes avaient su captiver la tendresse De l'alcade, et c'était, comme on dit, sa maîtresse ; Ce qui n'empêchait pas que son nom fût cité Comme un exemple à tous d'austère piété. Car elle méditait souvent les évangiles, Jeûnait exactement quatre-temps et vigiles. Communiait à Pâque, et croyait fermement Que c'est péché mortel d'avoir plus d'un amant A la fois. Ainsi donc, en personne discrète. Elle vivait au fond d'une obscure retraite, Toute seule et n'ayant de gens dans sa maison Qu'une duègne au-delà de l'arrière-saison, Qu'on disait avoir eu, quand elle était jolie. Ses erreurs de jeunesse, et ses jours de folie. Voyant venir les ans, et les amans partir, En femme raisonnable elle avait cru sentir Qu'en son âme, un beau jour, était soudain venue Une vocation jusqu'alors inconnue ; Au monde, qui fuyait, elle avait dit adieu, Et pour ses vieux péchés s'était vouée à fois, au milieu d'une de ces soirées Que prodigue le ciel à ces douces contrées, Le bras nonchalamment jeté sur son chevet, Paquita c'est le nom de la dame rêvait Son œil s'était voilé, silencieux et triste ; Et tout près d'elle, au pied du lit, sa camariste Disait dévotement, un rosaire à la main, Ses prières du soir dans le rite romain. Voici que dans la rue, au pied de la fenêtre, Un bruit se fit entendre ; elle crut reconnaître Un pas d'homme, prêta l'oreille ; en ce moment Une voix s'éleva qui chantait doucement Merveille de l'Andalousie. Étoile qu'un ange a choisie Entre celles du firmament, Ne me fuis pas ainsi ; demeure, Si tu ne veux pas que je meure De désespoir, en te nommant !J'ai visité les Asturies, Aguilar aux plaines fleuries, Tordesillas aux vieux manoirs J'ai parcouru les deux Castilles. Et j'ai bien vu sous les mantilles De grands yeux et des sourcils noirs Mais, ô lumière de ma vie, Dans Barcelone ou Ségovie, Dans Girone au ciel embaumé, Dans la Navarre ou la Galice, Je n'ai rien vu qui ne pâlisse Devant les yeux qui m'ont charmé ! »Quand la nuit est bien noire, et que toute la terre, Comme de son manteau, se voile de mystère, Vous est-il arrivé parfois, tout en rêvant, D'ouïr des sons lointains apportés par le vent ? Comme alors la musique est plus douce ! Il vous semble Que le ciel a des voix qui se parlent ensemble, Et que ce sont les saints qui commencent en chœur Des chants qu'une autre voix achève dans le cœur. - A ces sons imprévus, tout émue et saisie, La dame osa lever un coin de jalousie Avec précaution, et juste pour pouvoir Découvrir qui c'était, mais sans se laisser voir. En ce moment la lune éclatante et sereine Parut au front des cieux comme une souveraine ; A ses pâles rayons un regard avait lui, Elle le reconnut, et dit C'est encor lui ! » C'était don Gabriel, que par toute la ville On disait le plus beau cavalier de Séville ; Bien fait, de belle taille et de bonne façon ; Intrépide écuyer et ferme sur l'arçon, Guidant son andalou avec grâce et souplesse, Et de plus gentilhomme et de haute noblesse ; Ce que sachant très bien, et comme, en s'en allant, Son bonhomme de père avait eu le talent De lui laisser comptant ce qu'il faut de richesses Pour payer la vertu de plus de cent duchesses, Il allait tête haute, en homme intelligent Du prix de la noblesse unie avec l'argent. Mais quand le temps d'aimer, car enfin, quoi qu'on dit, Il faut tous en passer par cette maladie, Qui plus tôt, qui plus **** ; quand ce temps fut venu, Et qu'un trouble arriva jusqu'alors inconnu, Soudain il devint sombre au fond de sa pensée Une image de femme un jour était passée ; Il la cherchait partout. Seul, il venait s'asseoir Sous les arbres touffus d'Alaméda, le soir. A cette heure d'amour où la terre embrasée Voit son sein rafraîchir sous des pleurs de rosée. Un jour qu'il était là, triste, allant sans savoir Où se portaient ses pas, et regardant sans voir, Une femme passa vision imprévue. Qu'il reconnut soudain sans l'avoir jamais vue ! C'était la Paquita c'était elle ! elle avait Ces yeux qu'il lui voyait, la nuit, quand il rêvait. Le souris, la démarche et la taille inclinée De l'apparition qu'il avait devinée. Il est de ces moments qui décident des jours D'un homme ! Depuis lors il la suivait toujours, Partout, et c'était lui dont la voix douce et tendre Avait trouvé les chants qu'elle venait d' don Gabriel se fit aimer, comment Il entra dans ce cœur tout plein d'un autre amant, Je n'en parlerai pas, lecteur, ne sachant guère, Depuis qu'on fait l'amour, de chose plus vulgaire ; Donc, je vous en fais grâce, et dirai seulement, Pour vous faire arriver plus vite au dénouement. Que la dame à son tour. - car il n'est pas possible Que femme à tant d'amour garde une âme insensible, - Après avoir en vain rappelé sa vertu. Avoir prié longtemps, et longtemps combattu. N'y pouvant plus tenir, sans doute, et dominée Par ce pouvoir secret qu'on nomme destinée, Ne se contraignit plus, et cessa d'écouter Un reste de remords qui voulait l'arrêter Si bien qu'un beau matin, au détour d'une allée, Gabriel vit venir une duègne voilée, D'un air mystérieux l'aborder en chemin, Regarder autour d'elle, et lui prendre la main En disant Une sage et discrète personne, Que l'on ne peut nommer ici, mais qu'on soupçonne Vous être bien connue et vous toucher de près, Mon noble cavalier, me charge tout exprès De vous faire savoir que toute la soirée Elle reste au logis, et serait honorée De pouvoir vous apprendre, elle-même, combien A votre seigneurie elle voudrait de bien. »Banquiers, agents de change, épiciers et notaires, Percepteurs, contrôleurs, sous-chefs de ministères Boutiquiers, électeurs, vous tous, grands et petits. Dans les soins d'ici-bas lourdement abrutis, N'est-il pas vrai pourtant que, dans cette matière, Où s'agite en tous sens votre existence entière. Vous n'avez pu flétrir votre âme, et la fermer Si bien, qu'il n'y demeure un souvenir d'aimer ? Oh ! qui ne s'est, au moins une fois dans sa vie, D'une extase d'amour senti l'âme ravie ! Quel cœur, si desséché qu'il soit, et si glacé, Vers un monde nouveau ne s'est point élancé ? Quel homme n'a pas vu s'élever dans les nues Des chœurs mystérieux de vierges demi-nues ; Et lorsqu'il a senti tressaillir une main, Et qu'une voix aimée a dit tout bas Demain », Oh ! qui n'a pas connu cette fièvre brûlante, Ces imprécations à l'aiguille trop lente, Et cette impatience à ne pouvoir tenir En place, et comme un jour a de mal à finir ! - Hélas ! pourquoi faut-il que le ciel nous envie Ces instants de bonheur, si rares dans la vie, Et qu'une heure d'amour, trop prompte à s'effacer, Soit si longue à venir, et si courte à passer !Après un jour, après un siècle entier d'attente, Gabriel, l'œil en feu, la gorge haletante, Arrive ; on l'attendait. Il la vit, - et pensa Mourir dans le baiser dont elle l' nature parfois a d'étranges mystères !VDerrière le satin des rideaux solitaires Que s'est-il donc passé d'inouï ? Je ne sais On entend des soupirs péniblement poussés. Et soudain Paquita s'écriant Honte et rage ! Sainte mère de Dieu ! c'est ainsi qu'on m'outrage ! Quoi ! ces yeux, cette bouche et cette gorge-là, N'ont de ce beau seigneur obtenu que cela ! Il vient dire qu'il m'aime ! et quand je m'abandonne Aux serments qu'il me fait, grand Dieu ! que je me donne, Que je risque pour lui mon âme, et je la mets En passe d'être un jour damnée à tout jamais, 'Voilà ma récompense ! Ah ! pour que tu réveilles Ce corps tout épuisé de luxure et de veilles, Ma pauvre Paquita, tu n'es pas belle assez ! Car, ne m'abusez pas, maintenant je le sais. Sorti d'un autre lit, vous venez dans le nôtre Porter des bras meurtris sous les baisers d'une autre Elle doit s'estimer heureuse, Dieu merci. De vous avoir pu mettre en l'état que voici. Celle-là ! car sans doute elle est belle, et je pense Qu'elle est femme à valoir qu'on se mette en dépense ! Je voudrais la connaître, et lui demanderais De m'enseigner un peu ses merveilleux secrets. Au moins, vous n'avez pas si peu d'intelligence De croire que ceci restera sans vengeance. Mon illustre seigneur ! Ah ! l'aimable roué ! Vous apprendrez à qui vous vous êtes joué ! Çà, vite en bas du lit, qu'on s'habille, et qu'on sorte ! Certes, j'espère bien vous traiter de la sorte Que vous me connaissiez, et de quel châtiment La Paquita punit l'outrage d'un amant ! »Elle parlait ainsi lorsque, tout effarée, La suivante accourut A la porte d'entrée, L'alcade et trois amis, qu'il amenait souper, Dit-elle, sont en bas qui viennent de frapper ! - Bien ! dit la Paquita ; c'est le ciel qui l'envoie ! - Ah ! señora ! pour vous, gardez que l'on me voie ! - Au contraire, dit l'autre. Allez ouvrir ! merci. Mon Dieu ; je t'appelais, Vengeance ; te voici ! » Et sitôt que la duègne en bas fut descendue, La dame de crier A moi ! je suis perdue ! Au viol ! je me meurs ! au secours ! au secours ! Au meurtre ! à l'assassin ! Ah ! mon seigneur, accours ! » Tout en disant cela, furieuse, éperdue, Au cou de Gabriel elle s'était pendue. Le serrait avec rage, et semblait repousser Ses deux bras qu'elle avait contraints à l'embrasser ; Et lui, troublé, la tête encor tout étourdie, Se prêtait à ce jeu d'horrible comédie, Sans deviner, hélas ! que, pour son châtiment, C'était faire un prétexte et servir d'instrument !L'alcade cependant, à ces cris de détresse, Accourt en toute hâte auprès de sa maîtresse Seigneur ! c'est le bon Dieu qui vous amène ici ; Vengez-vous, vengez-moi ! Cet homme que voici, Pour me déshonorer, ce soir, dans ma demeure... - Femme, n'achevez pas, dit l'alcade ; qu'il meure ! - Qu'il meure ; reprit-elle. - Oui ; mais je ne veux pas Lui taire de ma main un si noble trépas ; Çà, messieurs, qu'on l'emmène, et que chacun pâlisse En sachant à la fois le crime et le supplice ! » Gabriel, cependant, s'étant un peu remis. Tenta de résister ; mais pour quatre ennemis, Hélas ! il était seul, et sa valeur trompée Demanda vainement secours à son épée ; Elle s'était brisée en sa main il fallut Se rendre, et se soumettre à tout ce qu'on la haute cour on instruisit l'affaire ; Le procès alla vite, et quoi que pussent faire Ses amis, ses parents et leur vaste crédit. Qu'au promoteur fiscal don Gabriel eût dit C'est un horrible piège où l'on veut me surprendre. Un crime ! je suis noble, et je dois vous apprendre, Seigneur, qu'on n'a jamais trouvé dans ma maison De rouille sur l'épée ou de tache au blason ! Seigneur, c'est cette femme elle-même, j'en jure Par ce Christ qui m'entend et punit le parjure. Qui m'avait introduit dans son appartement ; Et comment voulez-vous qu'à pareille heure ?... - Il ment ! Disait la Paquita ; d'ailleurs la chose est claire. J'ai mes témoins il faut une peine exemplaire. Car je vous l'ai promis, et qu'un juste trépas Me venge d'un affront que vous n'ignorez pas ! »VIOr, s'il faut maintenant, lecteur, qu'on vous apprenne - La fin de tout ceci, par la cour souveraine Il fut jugé coupable à l'unanimité ; Et comme il était noble, il fut décapité.

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A Victor les plis sinueux des vieilles capitales, Où tout, même l’horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obéissant à mes humeurs fatales, Des êtres singuliers, décrépits et monstres disloqués furent jadis des femmes, Éponine ou Laïs ! Monstres brisés, bossusOu tordus, aimons-les ! ce sont encor des des jupons troués et sous de froids tissusIls rampent, flagellés par les bises iniques, Frémissant au fracas roulant des omnibus, Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques, Un petit sac brodé de fleurs ou de rébus ;Ils trottent, tout pareils à des marionnettes ;Se traînent, comme font les animaux blessés, Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettesOù se pend un Démon sans pitié ! Tout cassésQu’ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille, Luisants comme ces trous où l’eau dort dans la nuit ;Ils ont les yeux divins de la petite filleQui s’étonne et qui rit à tout ce qui reluit.— Avez-vous observé que maints cercueils de vieillesSont presque aussi petits que celui d’un enfant ?La Mort savante met dans ces bières pareillesUn symbole d’un goût bizarre et captivant, Et lorsque j’entrevois un fantôme débileTraversant de Paris le fourmillant tableau, Il me semble toujours que cet être fragileS’en va tout doucement vers un nouveau berceau ;À moins que, méditant sur la géométrie, Je ne cherche, à l’aspect de ces membres discords, Combien de fois il faut que l’ouvrier varieLa forme de la boîte où l’on met tous ces corps.— Ces yeux sont des puits faits d’un million de larmes, Des creusets qu’un métal refroidi pailleta…Ces yeux mystérieux ont d’invincibles charmesPour celui que l’austère Infortune allaita !IIDe Frascati défunt Vestale enamourée ;Prêtresse de Thalie, hélas ! dont le souffleurEnterré sait le nom ; célèbre évaporéeQue Tivoli jadis ombragea dans sa fleur, Toutes m’enivrent ! mais parmi ces êtres frêlesIl en est qui, faisant de la douleur un miel, Ont dit au Dévouement qui leur prêtait ses ailes Hippogriffe puissant, mène-moi jusqu’au ciel !L’une, par sa patrie au malheur exercée, L’autre, que son époux surchargea de douleurs, L’autre, par son enfant Madone transpercée, Toutes auraient pu faire un fleuve avec leurs pleurs !IIIAh ! que j’en ai suivi de ces petites vieilles !Une, entre autres, à l’heure où le soleil tombantEnsanglante le ciel de blessures vermeilles, Pensive, s’asseyait à l’écart sur un banc,Pour entendre un de ces concerts, riches de cuivre, Dont les soldats parfois inondent nos jardins, Et qui, dans ces soirs d’or où l’on se sent revivre, Versent quelque héroïsme au cœur des droite encor, fière et sentant la règle, Humait avidement ce chant vif et guerrier ;Son œil parfois s’ouvrait comme l’œil d’un vieil aigle ;Son front de marbre avait l’air fait pour le laurier !IVTelles vous cheminez, stoïques et sans plaintes, À travers le chaos des vivantes cités, Mères au cœur saignant, courtisanes ou saintes, Dont autrefois les noms par tous étaient qui fûtes la grâce ou qui fûtes la gloire, Nul ne vous reconnaît ! un ivrogne incivilVous insulte en passant d’un amour dérisoire ;Sur vos talons gambade un enfant lâche et d’exister, ombres ratatinées, Peureuses, le dos bas, vous côtoyez les murs ;Et nul ne vous salue, étranges destinées !Débris d’humanité pour l’éternité mûrs !Mais moi, moi qui de loin tendrement vous surveille, L’œil inquiet, fixé sur vos pas incertains, Tout comme si j’étais votre père, ô merveille !Je goûte à votre insu des plaisirs clandestins Je vois s’épanouir vos passions novices ;Sombres ou lumineux, je vis vos jours perdus ;Mon cœur multiplié jouit de tous vos vices !Mon âme resplendit de toutes vos vertus !Ruines ! ma famille ! ô cerveaux congénères !Je vous fais chaque soir un solennel adieu !Où serez-vous demain, Èves octogénaires, Sur qui pèse la griffe effroyable de Dieu ?***
Dansles plis sinueux des vieilles capitales, Où tout, même l’horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obéissant à mes humeurs fatales, Des êtres singuliers, décrépits et charmants. Ces monstres disloqués furent jadis des femmes, Éponine ou Laïs ! – Monstres brisés, bossus Ou tordus, aimons-les ! ce sont encor des âmes. Sous des jupons troués et

À Victor Hugo. IDans les plis sinueux des vieilles capitales,Où tout, même l’horreur, tourne aux enchantements,Je guette, obéissant à mes humeurs fatales,Des êtres singuliers, décrépits et monstres disloqués furent jadis des femmes,Éponine ou Laïs ! Monstres brisés, bossusOu tordus, aimons-les ! ce sont encor des des jupons troués et sous de froids tissusIls rampent, flagellés par les bises iniques,Frémissant au fracas roulant des omnibus,Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques,Un petit sac brodé de fleurs ou de rébus ;Ils trottent, tout pareils à des marionnettes ;Se traînent, comme font les animaux blessés,Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettesOù se pend un Démon sans pitié ! Tout cassésQu’ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille,Luisants comme ces trous où l’eau dort dans la nuit ;Ils ont les yeux divins de la petite filleQui s’étonne et qui rit à tout ce qui Avez-vous observé que maints cercueils de vieillesSont presque aussi petits que celui d’un enfant ?La Mort savante met dans ces bières pareillesUn symbole d’un goût bizarre et captivant,Et lorsque j’entrevois un fantôme débileTraversant de Paris le fourmillant tableau,Il me semble toujours que cet être fragileS’en va tout doucement vers un nouveau berceau ;À moins que, méditant sur la géométrie,Je ne cherche, à l’aspect de ces membres discords,Combien de fois il faut que l’ouvrier varieLa forme de la boîte où l’on met tous ces Ces yeux sont des puits faits d’un million de larmes,Des creusets qu’un métal refroidi pailleta ...Ces yeux mystérieux ont d’invincibles charmesPour celui que l’austère Infortune allaita ! IIDe Frascati défunt Vestale enamourée ;Prêtresse de Thalie, hélas ! dont le souffleurEnterré sait le nom ; célèbre évaporéeQue Tivoli jadis ombragea dans sa fleur,Toutes m’enivrent ; mais parmi ces êtres frêlesIl en est qui, faisant de la douleur un miel,Ont dit au Dévouement qui leur prêtait ses ailes Hippogriffe puissant, mène-moi jusqu’au ciel !L’une, par sa patrie au malheur exercée,L’autre, que son époux surchargea de douleurs,L’autre, par son enfant Madone transpercée,Toutes auraient pu faire un fleuve avec leurs pleurs ! IIIAh ! que j’en ai suivi de ces petites vieilles !Une, entre autres, à l’heure où le soleil tombantEnsanglante le ciel de blessures vermeilles,Pensive, s’asseyait à l’écart sur un banc,Pour entendre un de ces concerts, riches de cuivre,Dont les soldats parfois inondent nos jardins,Et qui, dans ces soirs d’or où l’on se sent revivre,Versent quelque héroïsme au cœur des droite encor, fière et sentant la règle,Humait avidement ce chant vif et guerrier ;Son œil parfois s’ouvrait comme l’œil d’un vieil aigle ;Son front de marbre avait l’air fait pour le laurier ! IVTelles vous cheminez, stoïques et sans plaintes,À travers le chaos des vivantes cités,Mères au cœur saignant, courtisanes ou saintes,Dont autrefois les noms par tous étaient qui fûtes la grâce ou qui fûtes la gloire,Nul ne vous reconnaît ! un ivrogne incivilVous insulte en passant d’un amour dérisoire ;Sur vos talons gambade un enfant lâche et d’exister, ombres ratatinées,Peureuses, le dos bas, vous côtoyez les murs ;Et nul ne vous salue, étranges destinées !Débris d’humanité pour l’éternité mûrs !Mais moi, moi qui de loin tendrement vous surveille,L’œil inquiet, fixé sur vos pas incertains,Tout comme si j’étais votre père, ô merveille !Je goûte à votre insu des plaisirs clandestins Je vois s’épanouir vos passions novices ;Sombres ou lumineux, je vis vos jours perdus ;Mon cœur multiplié jouit de tous vos vices !Mon âme resplendit de toutes vos vertus !Ruines ! ma famille ! ô cerveaux congénères !Je vous fais chaque soir un solennel adieu !Où serez-vous demain, Èves octogénaires,Sur qui pèse la griffe effroyable de Dieu ?

Ladevise d'Alain Paucard pourrait se trouver dans la vieille chanson si déchirante : "Ah ! qu'il était beau mon village, mon Paris, notre Paris". Elle est aussi dans Baudelaire. C'est bien de Paris que celui-ci parle en évoquant : "les plis sinueux des vieilles capitales où tout, même l'horreur, mène à l'enchantement". Paucard, en égrenant nostalgiquement les rengaines À Victor Hugo I Dans les plis sinueux des vieilles capitales, Où tout, même l'horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obéissant à mes humeurs fatales, Des êtres singuliers, décrépits et charmants. Ces monstres disloqués furent jadis des femmes, Éponyme ou Laïs ! Monstres brisés, bossus Ou tordus, aimons-les ! Ce sont encor des âmes. Sous des jupons troués et sous de froids tissus Ils rampent, flagellés par les bises iniques, Frémissant au fracas roulant des omnibus, Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques, Un petit sac brodé de fleurs ou de rébus ; Ils trottent, tout pareils à des marionnettes ; Se traînent, comme font les animaux blessés, Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes Où se pend un Démon sans pitié ! Tout cassés Qu'ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille, Luisants comme ces trous où l'eau dort dans la nuit ; Ils ont les yeux divins de la petite fille Qui s'étonne et qui rit à tout ce qui reluit. - Avez-vous observé que maints cercueils de vieilles Sont presque aussi petits que celui d'un enfant ? La mort savante met dans ces bières pareilles Un symbole d'un goût bizarre et captivant, Et lorsque j'entrevois un fantôme débile Traversant de Paris le fourmillant tableau, Il me semble toujours que cet être fragile S'en va tout doucement vers un nouveau berceau ; À moins que, méditant sur la géométrie, Je ne cherche, à l'aspect de ces membres discords, Combien de fois il faut que l'ouvrier varie La forme d'une boîte où l'on met tous ces corps. - Ces yeux sont des puits faits d'un million de larmes, Des creusets qu'un métal refroidi pailleta... Ces yeux mystérieux ont d'invincibles charmes Pour celui que l'austère Infortune allaita ! II De Frascati défunt Vestale enamourée ; Prêtresse de Thalie, hélas ! Dont le souffleur Enterré sait le nom ; célèbre évaporée Que Tivoli jadis ombragea dans sa fleur, Toutes m'enivrent ! Mais parmi ces êtres frêles Il en est qui, faisant de la douleur un miel, Ont dit au Dévouement qui leur prêtait ses ailes Hippogriffe puissant, mène-moi jusqu'au ciel ! L'une, par sa patrie au malheur exercée, L'autre, que son époux surchargea de douleurs, L'autre, par son enfant Madone transpercée, Toutes auraient pu faire un fleuve avec leurs pleurs ! III Ah ! Que j'en ai suivi de ces petites vieilles ! Une, entre autres, à l'heure où le soleil tombant Ensanglante le ciel de blessures vermeilles, Pensive, s'asseyait à l'écart sur un banc, Pour entendre un de ces concerts, riches de cuivre, Dont les soldats parfois inondent nos jardins, Et qui, dans ces soirs d'or où l'on se sent revivre, Versent quelque héroïsme au cœur des citadins. Celle-là, droite encor, fière et sentant la règle, Humait avidement ce chant vif et guerrier ; Son œil parfois s'ouvrait comme œil d'un vieil aigle ; Son front de marbre avait l'air fait pour le laurier ! IV Telles vous cheminez, stoïques et sans plaintes, À travers le chaos des vivantes cités, Mères au cœur saignant, courtisanes ou saintes, Dont autrefois les noms par tous étaient cités. Vous qui fûtes la grâce ou qui fûtes la gloire, Nul ne vous reconnaît ! Un ivrogne incivil Vous insulte en passant d'un amour dérisoire ; Sur vos talons gambade un enfant lâche et vil. Honteuses d'exister, ombres ratatinées, Peureuses, le dos bas, vous côtoyez les murs ; Et nul ne vous salue, étranges destinées ! Débris d'humanité pour l'éternité mûrs ! Mais moi, moi qui de loin tendrement vous surveille, Œil inquiet, fixé sur vos pas incertains, Tout comme si j'étais votre père, ô merveille ! Je goûte à votre insu des plaisirs clandestins Je vois s'épanouir vos passions novices ; Sombres ou lumineux, je vis vos jours perdus ; Mon cœur multiplié jouit de tous vos vices ! Mon âme resplendit de toutes vos vertus ! Ruines ! Ma famille ! Ô cerveaux congénères ! Je vous fais chaque soir un solennel adieu ! Où serez-vous demain, Èves octogénaires, Sur qui pèse la griffe effroyable de Dieu ? Dansles plis sinueux des vieilles capitales de Taussig, Sylvie sur ISBN 10 : 2351761715 - ISBN 13 : 9782351761717 - GALAADE EDITION - 2012 - Couverture souple
Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisAussi parisien que Baudelaire et, la plupart du temps, aussi désargenté, mais moins pathétique et pas du tout dandy ; aussi difficile que Mallarmé quant à l'utilisation du vocabulaire, aussi convaincu de la supériorité de la poésie, toutefois moins ambitieux de pensée, mais plus communicatif, plus attiré par le tumulte des sentiments, que l'auteur du Coup de dés jugeait indiscrets ; aussi déchiré, aussi vagabond que Verlaine, mais moins dissolu, Léon-Paul Fargue est de la même race que ses trois grands devanciers et doit être placé sur le même rang. Du premier, il tenait le goût des marches solitaires dans les plis sinueux des vieilles capitales. Comme Mallarmé, il partait de ce principe qu'il faut parler autrement que les journaux » et entendait se présenter, dans le moindre texte, lavé de toute banalité. Enfin, semblable en cela à Verlaine, qu'il connut également, il était sensible à l'inflexion des voix chères qui se sont tues » et se demandait souvent ce qu'il avait fait de sa originalité fut d'apporter des valeurs poétiques nouvelles en certains aspects de la durée infinie la rêverie, la couleur, le souvenir, les règnes, les bruits de la terre et la solitude de l'homme devant le destin. D'offrir en même temps au vers et à la phrase une saveur à laquelle on goûtait pour la première fois, aux analogies et métaphores un agrément, mais surtout une vérité, et comme une nécessité sans exemple littéraire, du moins de cette qualité. De plus, et cela compte particulièrement dans son cas, il était tel sur le papier qu'à la bouche », si bien que ses propos non moins que ses œuvres provoquèrent, dès ses débuts, l'enthousiasme des plus fantaisiste sérieuxLéon-Paul Fargue est né à Paris, de Marie Aussudre et de Léon Fargue, ingénieur, qui ne devait le reconnaître que seize ans plus tard ; ce dont il souffrira sa vie durant. Presque toutes ses démarches seront guidées du subconscient par cette frustration, qui fournira la matière de maint récit. Mais il n'oubliera pas non plus ce que son père, instruit de tout et tendre, lui fit visiter, écouter et feuilleter. D'abord placé à l'institution de jeunes gens de la rue Montaigne, il fit ses études au collège Rollin, dont le professeur d'anglais était précisément Mallarmé, puis au lycée Janson de Sailly, où enseignait le pittoresque Émile Faguet. Bachelier ès lettres, mais ne sachant encore s'il choisirait de continuer ses études, de peindre ou de versifier, Fargue commença par se plonger en d'immenses lectures d'où il émergea pourvu d'une mémoire extraordinairement riche et d'un esprit d'observation d'une grande justesse et d'une drôlerie qui souvent stupéfiait autant qu'elle amusait. À vingt ans, il était déjà en relations parfois très amicales avec Claudel, Valéry et Gide, Debussy, Florent Schmitt, Henri de Régnier, Albert Thibaudet, Pierre Bonnard, Maurice Denis. Dès ce moment, en compagnie d'Alfred Jarry, son ancien condisciple, il vit autant la nuit que le jour. Tous deux s'éprennent à l'envi des merveilles de la belle époque, à commencer par la tour Eiffel, à continuer par les fiacres et le métro ; ensemble ils exploitent les trésors du verbe et s'entichent de haute caricature littéraire. En 1907, Jarry meurt à trente-quatre ans, sans avoir pu réaliser toutes ses immenses promesses satiriques. Demeuré seul, Fargue fait son entrée dans le monde en fantaisiste sérieux et entreprend ses fameuses pérégrinations dans les milieux les plus étrangers les uns aux autres. Tancrède, le premier texte signé de lui, paraît dans la revue Pan en 1895, en volume en 1911. Poèmes et Pour la Musique 1912 font sa réputation d'écrivain. En 1924, il devient directeur de la revue Commerce ; en 1932, le prix de la Renaissance lui est décerné et il entre à l'académie Mallarmé. À partir de 1943, frappé d'hémiplégie et marié à domicile avec la fille du critique Ernest-Charles, il reçoit chez lui, le dimanche, à son chevet, des écrivains, des peintres, des amis et continue d'être le causeur joyeux, d'une invention et d'une générosité toujours renouvelées, qu'il avait été pour tous les publics. Il meurt à Paris en 2 3 4 5 …pour nos abonnés, l’article se compose de 3 pagesÉcrit par homme de lettresClassificationLittératuresÉcrivainsÉcrivains européensÉcrivains de langue françaiseÉcrivains françaisAutres références FARGUE LÉON-PAUL 1876-1947 » est également traité dans COMMERCE, revue littéraireÉcrit par Jacques JOUET • 562 mots La revue Commerce , Cahiers trimestriels publiés par les soins de Paul Valéry, Léon-Paul Fargue, Valery Larbaud », donna vingt-neuf livraisons, de 1924 à 1932. Cette revue littéraire naît à l'ombre de la princesse de Bassiano et de ses proches. Outre les trois phares » susnommés, Commerce comptera quelques autres collaborateurs influents Saint-John Perse, Giuseppe Ungaretti, Bernard Groethu […] Lire la suiteRecevez les offres exclusives Universalis
Toutd’abord, la rencontre entre le poète et les petites vieilles se fait dans la ville, espace problématique, entre laideur et envoûtement : « Dans les plis sinueux des vieilles capitales, / Où tout, même l’horreur, tourne aux enchantements » v.1 et 2. Complaisance et hypocrisie sont mises en lumière dans la deuxième strophe. La femme aimée est comparée
EAN 139782351761717 TitreDANS LES PLIS SINUEUX DES VIEILLES CAPITALES AuteurTAUSSIG SYLVIE EditeurGALAADE EDITION CollectionLITT FRANCAISE PrésentationBroché Epaisseur48 mm Largeur136 mm Hauteur186 mm kg
\n \n\n dans les plis sinueux des vieilles capitales
sbXM.
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