Lanuit, dans la maison d'arrĂȘt de Fresnes, chaque division, environ 600 prisonniers, est confiĂ©e Ă  huit surveillants. Les syndicats dĂ©noncent notamment un problĂšme d'effectifs. Ouvrir une Ă©cole, c’est fermer une prison », disait Victor Hugo
pourtant, si la dĂ©tention est effectivement un mal, c’est bien Ă©videmment un mal nĂ©cessaire, du moins dans certaines situations. Depuis de nombreuses annĂ©es, les rapports, les dĂ©cisions de justice, les articles de presse se multiplient pour dĂ©noncer les conditions de dĂ©tention en France[1]. Pourtant, rien n’est fait ou si peu, du moins pas suffisamment
 Comment expliquer les problĂšmes inhĂ©rents Ă  la prison et leur gravitĂ© ? À ma petite Ă©chelle de maĂźtre de confĂ©rences des universitĂ©s, j’organise rĂ©guliĂšrement des visites dans les maisons d’arrĂȘt qui acceptent de tels Ă©vĂšnements. J’immortalise d’ailleurs rĂ©guliĂšrement ces Ă©vĂšnements en publiant, sur mon blog[2], les tĂ©moignages des Ă©tudiants sur cette expĂ©rience assez unique. J’ai Ă©galement Ă©tĂ© un temps assesseur en commission de discipline dans une maison d’arrĂȘt, mais ça, c’est une autre histoire
 Bref, rĂ©guliĂšrement, je contacte les directeurs des maisons d’arrĂȘt et j’organise ces rencontres. J’ai ainsi eu la chance d’organiser quelques visites Ă  la maison d’arrĂȘt de Fresnes, dont la derniĂšre en 2015, ce qui nous avait permis d’échanger avec le directeur de l’établissement pĂ©nitentiaire de l’époque, notamment sur la surpopulation carcĂ©rale, les conditions de dĂ©tention et la dĂ©radicalisation. Avant cette discussion, un surveillant nous avait emmenĂ©s visiter »[3] les lieux. Ce qui marque le plus souvent les novices, c’est le bruit permanent, lancinant
 Un Ɠil plus expĂ©rimentĂ© constate aussi que, parfois, certains quartiers sont soigneusement Ă©vitĂ©s et que, si l’attention des Ă©tudiants est attirĂ©e sur la magnifique cour de promenade rĂ©alisĂ©e grĂące Ă  l’aide de l’association Ensemble contre la rĂ©cidive », ils ne voient pas une autre cour situĂ©e juste derriĂšre eux, oĂč pullulent les rats et la vermine. Deux phĂ©nomĂšnes peuvent ĂȘtre dĂ©noncĂ©s concernant spĂ©cifiquement cette maison d’arrĂȘt la vĂ©tustĂ© des lieux et la surpopulation carcĂ©rale. La prison date de 1898, comment la rĂ©nover alors mĂȘme que les dĂ©tenus sont dĂ©jĂ  largement entassĂ©s ? C’est donc sans surprise que j’ai assistĂ© Ă  la grogne, Ă  la contestation, Ă  la dĂ©nonciation, Ă  l’exaspĂ©ration quant aux conditions de dĂ©tention Ă  Fresnes qui se dĂ©gradent graduellement
 Cet Ă©tĂ© a d’ailleurs connu la fin – provisoire ? – de l’épilogue juridictionnel qui a conduit le Conseil d’État Ă  rejeter les prĂ©tentions de l’Observatoire international des prisons[4] et ce, tout en permettant d’attirer l’attention sur une situation particuliĂšrement prĂ©occupante. Les prĂ©mices Dans cette affaire, tout dĂ©bute par l’ordonnance du 6 octobre 2016, par laquelle le tribunal administratif de Melun a enjoint Ă  l’État de poursuivre son effort, par tous les moyens utiles, pour Ă©liminer la vermine dans la maison d’arrĂȘt de Fresnes[5]. L’État avait reconnu cet Ă©tat de fait tout en affirmant agir dĂ©jĂ  suffisamment pour rĂ©duire les nuisibles Ă  une population acceptable. Le reprĂ©sentant de la Chancellerie ajoutait nĂ©anmoins qu’il serait vain d’espĂ©rer assainir la prison, car la vermine est inhĂ©rente aux vieilles constructions et que dĂ©ratiser une maison d’arrĂȘt surpeuplĂ©e, c’est compliquĂ©. Selon le tribunal, il y a lieu d’enjoindre Ă  l’administration de poursuivre, dans les meilleurs dĂ©lais, toutes les mesures nĂ©cessaires pour bĂ©tonner les zones sableuses de l’établissement et de reboucher les Ă©gouts par lesquels les rats peuvent s’infiltrer au sein de l’établissement et d’intensifier l’action de dĂ©ratisation, notamment dans les parties de l’immeuble oĂč la concentration des rongeurs est maximale ; que l’établissement pĂ©nitentiaire informera l’agence rĂ©gionale de santĂ© du rĂ©sultat de ces actions »[6]. Quelques semaines plus tard, des recommandations relatives Ă  la maison d’arrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes Val-de-Marne ont Ă©tĂ© publiĂ©es par la ContrĂŽleuse gĂ©nĂ©rale des lieux de privation de libertĂ© au Journal Officiel, le 14 dĂ©cembre 2016, en application de la procĂ©dure d’urgence[7]. Les douze contrĂŽleurs font Ă©tat de violations graves des droits fondamentaux, notamment au regard de l’obligation incombant aux autoritĂ©s publiques de prĂ©server les personnes dĂ©tenues de tout traitement inhumain et dĂ©gradant. Pour la seule maison d’arrĂȘt des hommes, le taux d’occupation moyen est de 188 %. Par ailleurs, les locaux sont inadaptĂ©s et les conditions d’hygiĂšne dĂ©sastreuses. Cette situation a rapidement pris une tournure contentieuse avec une nouvelle saisine, par la Section française de l’Observatoire international des prisons, du juge des rĂ©fĂ©rĂ©s du tribunal administratif de Melun[8] afin qu’il ordonne aux autoritĂ©s pĂ©nitentiaires et judiciaires de nombreuses obligations de faire, parmi lesquelles – mettre fin Ă  l’encellulement Ă  trois afin de garantir Ă  chaque dĂ©tenu un minimum de 4 mÂČ d’espace vital dans les cellules collectives ; – d’allouer aux services judiciaires et pĂ©nitentiaires de Fresnes les moyens financiers, humains et matĂ©riels et de prendre toutes mesures de rĂ©organisation des services permettant le dĂ©veloppement des amĂ©nagements de peine et de mesures alternatives Ă  l’incarcĂ©ration au bĂ©nĂ©fice des personnes prĂ©venues et condamnĂ©es afin de lutter efficacement et durablement contre la sur-occupation de la maison d’arrĂȘt de Fresnes ; – de prendre immĂ©diatement des mesures dĂ©cisives pour mettre un terme dĂ©finitif Ă  la prĂ©sence des animaux et insectes nuisibles dans l’établissement 
 Par une ordonnance n° 1703085 du 28 avril 2017, le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s du tribunal administratif de Melun a partiellement fait droit aux demandes prĂ©sentĂ©es par la Section française de l’Observatoire international des prisons et rejetĂ© le surplus de ses conclusions. Un arrĂȘt mi-figue mi-raisin La Section française de l’Observatoire international des prisons a alors demandĂ© au juge des rĂ©fĂ©rĂ©s du Conseil d’État 1° d’annuler cette ordonnance en tant qu’elle n’a pas fait droit Ă  certaines de ses demandes ; 2° de dĂ©livrer de nouvelles injonctions Ă  l’administration En effet, les conditions d’incarcĂ©ration seraient de nature Ă  porter une atteinte grave et manifestement illĂ©gale aux droits fondamentaux des personnes dĂ©tenues, et notamment Ă  leur droit de ne pas subir des traitements inhumains et dĂ©gradants, garanti par l’article 3 de la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertĂ©s fondamentales. Deux normes, l’une gĂ©nĂ©rale, Ă  savoir l’article 3 CESDH, et l’autre spĂ©ciale, issue de l’article 22 de la loi du 24 novembre 2009 pĂ©nitentiaire[9] consacrent la dignitĂ© du dĂ©tenu. À cette occasion, le Conseil d’État a affirmĂ© Eu Ă©gard Ă  la vulnĂ©rabilitĂ© des dĂ©tenus et Ă  leur situation d’entiĂšre dĂ©pendance vis-Ă -vis de l’administration, il appartient Ă  celle-ci [
] de prendre les mesures propres Ă  protĂ©ger leur vie ainsi qu’à leur Ă©viter tout traitement inhumain ou dĂ©gradant afin de garantir le respect effectif des exigences dĂ©coulant des principes rappelĂ©s notamment par les articles 2 et 3 de la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertĂ©s fondamentales. » Plus encore, [l]orsque la carence de l’autoritĂ© publique crĂ©e un danger caractĂ©risĂ© et imminent pour la vie des personnes ou les expose Ă  ĂȘtre soumises, de maniĂšre caractĂ©risĂ©e, Ă  un traitement inhumain ou dĂ©gradant, portant ainsi une atteinte grave et manifestement illĂ©gale Ă  ces libertĂ©s fondamentales, et que la situation permet de prendre utilement des mesures de sauvegarde dans un dĂ©lai de quarante-huit heures, le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s peut, au titre de la procĂ©dure particuliĂšre prĂ©vue par l’article L. 521-2, prescrire toutes les mesures de nature Ă  faire cesser la situation rĂ©sultant de cette carence »[10]. Ces mesures doivent en principe prĂ©senter un caractĂšre provisoire, sauf lorsqu’ aucune mesure de cette nature n’est susceptible de sauvegarder l’exercice effectif de la libertĂ© fondamentale Ă  laquelle il est portĂ© atteinte. Le juge du rĂ©fĂ©rĂ© libertĂ© peut Ă©galement dĂ©cider de dĂ©terminer Ă  brĂšve Ă©chĂ©ance, dans une dĂ©cision ultĂ©rieure, les mesures complĂ©mentaires qui s’imposent et peuvent ĂȘtre trĂšs rapidement mises en Ɠuvre. Dans tous les cas, l’intervention du juge du rĂ©fĂ©rĂ© libertĂ© est subordonnĂ©e au constat que la situation litigieuse lui permette de prendre utilement et Ă  trĂšs bref dĂ©lai les mesures de sauvegarde nĂ©cessaires. Ainsi, il n’appartient pas au Conseil d’État, dans le cadre d’un rĂ©fĂ©rĂ© libertĂ©, d’ordonner des mesures d’ordre structurel, insusceptibles d’ĂȘtre mises en Ɠuvre et d’avoir des effets Ă  bref dĂ©lai. S’agissant des conditions de dĂ©tention en cellule, le Conseil d’État relĂšve l’existence d’un taux d’occupation de plus de 200 %, impliquant des encellulements Ă  trois, la prĂ©sence de nuisibles, ainsi que le manque de luminositĂ© et l’humiditĂ© des cellules. Il estime que ces conditions de dĂ©tention sont de nature Ă  porter atteinte Ă  la vie privĂ©e des dĂ©tenus et de les exposer Ă  des traitements inhumains et dĂ©gradants. Toutefois, il juge que l’existence d’une atteinte grave et manifestement illĂ©gale Ă  des libertĂ©s fondamentales doit s’apprĂ©cier en tenant compte des moyens de l’autoritĂ© administrative compĂ©tente et des mesures qu’elle a, le cas Ă©chĂ©ant, dĂ©jĂ  prises. Il relĂšve notamment qu’en l’espĂšce, l’administration n’a pas la maĂźtrise du nombre de mises sous Ă©crou, qui dĂ©pendent de l’autoritĂ© judiciaire, et qu’elle a dĂ©jĂ  engagĂ© des mesures de dĂ©sinsectisation et de renouvellement du mobilier. Dans ces conditions, il juge qu’aucune atteinte grave et manifestement illĂ©gale Ă  une libertĂ© fondamentale ne peut ĂȘtre retenue. Tout en prononçant cette dĂ©cision, le Conseil d’État se rĂ©serve le droit d’intervenir ultĂ©rieurement pour dĂ©livrer des injonctions Ă  l’État, l’avertissement semble solennel et devrait ouvrir la voie Ă  de nouveaux recours concernant d’autres maisons d’arrĂȘts, Fresnes n’étant pas isolĂ©e
 Les solutions envisageables Le fait d’exposer de la sorte des dĂ©tenus Ă  des conditions de dĂ©tention portant manifestement atteinte Ă  leur dignitĂ© pourrait-il justifier la saisine d’une juridiction pĂ©nale ? La rĂ©ponse est nĂ©gative et ce, au moins pour deux raisons juridiques. Tout d’abord, l’infraction constituĂ©e par des conditions d’hĂ©bergement contraires Ă  la dignitĂ© humaine, telle que prĂ©vue par le code pĂ©nal[11], est d’interprĂ©tation stricte. Les lois rĂ©priment le fait de soumettre une personne Ă  des conditions d’hĂ©bergement incompatibles avec la dignitĂ© humaine et induisent comme contrepartie Ă  l’hĂ©bergement, une forme d’exploitation de la personne hĂ©bergĂ©e en vue d’un certain en
\n maison d arrĂȘt de fresnes permis de visite
3avenue de la Division Leclerc BP 103 94 267 Fresnes Cedex TĂ©l : 01 46 15 91 00 Fax : 01 47 02 25 40 Retour Ă  la carte de France . Liste des articles. 13 janvier 2022. Yvelines (Bois d'Arcy) Etablissement pĂ©nitentiaire - maison d'arrĂȘt. 20 octobre 2021. Versailles Etablissement pĂ©nitentiaire - maison d'arrĂȘt. 30 avril 2021. Fresnes Etablissement pĂ©nitentiaire - maison SociĂ©tĂ© Le directeur de la maison d'arrĂȘt de Fresnes avait instituĂ© un rĂ©gime de fouilles corporelles intĂ©grales systĂ©matiques pour tous les dĂ©tenus s'Ă©tant rendu au parloir. Le tribunal administratif de Melun Seine-et-Marne a suspendu vendredi 29 mars la fouille corporelle intĂ©grale pour les dĂ©tenus accĂ©dant au parloir, instituĂ©e par le directeur de la prison de Fresnes Val-de-Marne, selon une dĂ©cision obtenue par l'AFP. Le juge du tribunal administratif avait Ă©tĂ© saisi d'un rĂ©fĂ©rĂ©-libertĂ© par la section française de l'Observatoire international des prisons OIP, qui avait dĂ©jĂ  obtenu une premiĂšre dĂ©cision favorable devant la mĂȘme juridiction en juillet 2012. Dans une note datĂ©e du 24 dĂ©cembre 2012, le directeur de la maison d'arrĂȘt de Fresnes avait instituĂ© un rĂ©gime de fouilles corporelles intĂ©grales systĂ©matiques pour tous les dĂ©tenus s'Ă©tant rendu au parloir. Le juge a notamment relevĂ© que "l'administration n'avait fait Ă©tat d'aucun Ă©vĂ©nement particulier ... de nature Ă  faire prĂ©sumer un risque pour la sĂ©curitĂ© des personnes ou le maintien du bon ordre dans l'Ă©tablissement". Il a Ă©galement notĂ© que "l'application systĂ©matique d'un tel rĂ©gime aux dĂ©tenus de Fresnes lors de chaque visite qu'ils reçoivent constitue une atteinte grave et manifestement illĂ©gale Ă  la libertĂ© fondamentale" de ces dĂ©tenus. La dĂ©cision de juillet concernait une premiĂšre note du directeur de l'Ă©tablissement, en date du 5 juin. Le Monde avec AFP Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. Lescours de promenade de la maison d’arrĂȘt de Fresnes ©GrĂ©goire Korganow/CGLPL Dans la salle de crise . RĂ©unis dans la « salle de crise » de Fresnes, on s’installe pour une vĂ©ritable confrontation : le requĂ©rant et la ActualitĂ© pĂ©nale et procĂ©dure pĂ©naleLe permis de communiquer de l’avocat pĂ©naliste, Crim. 10 Mars 2020, N° Code de procĂ©dure pĂ©nale en son Article R57-6-5 permet Ă  tout avocat dont le client est incarcĂ©rĂ© d’obtenir un permis de communiquer » avec son client, ce permis, l’avocat ne peut pas visiter son client en une sorte de permis de visite » de l’ droit pĂ©nal dispose prĂ©cisĂ©mment que Le permis de communiquer est dĂ©livrĂ© aux avocats, pour les condamnĂ©s, par le juge de l’application des peines ou son greffier pour l’application des articles 712-6, 712-7 et 712-8 et, pour les prĂ©venus, par le magistrat saisi du dossier de la les autres cas, il est dĂ©livrĂ© par le chef de l’établissement pĂ©nitentiaire. »Dans un arrĂȘt du 10 Mars 2020 N° la chambre criminelle de la Cour de cassation va venir prĂ©ciser La personne mise en examen dont l’avocat ne s’est pas prĂ©sentĂ© au dĂ©bat contradictoire diffĂ©rĂ© devant le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention, au motif qu’il n’avait pas Ă©tĂ© destinataire du permis de communiquer sollicitĂ©, ne saurait invoquer une atteinte aux droits de la dĂ©fense, dĂšs lors qu’il appartenait Ă  ce conseil, s’il estimait n’ĂȘtre pas en mesure d’effectuer les dĂ©marches nĂ©cessaires pour retirer ce permis dĂ©livrĂ© le lendemain du jour oĂč il avait Ă©tĂ© sollicitĂ© et s’entretenir, en temps utile, avec son client avant la tenue du dĂ©bat contradictoire diffĂ©rĂ©, de solliciter un report de celui-ci, encore possible avant l’expiration du dĂ©lai prĂ©vu Ă  l’article 145 du code de procĂ©dure pĂ©nale ».Autrement dit, la chambre criminelle va apporter la prĂ©cision suivante c’est Ă  l’avocat de faire la dĂ©marche de rĂ©cupĂ©rer son permis de communiquer, et l’avocat en droit pĂ©nal ne peut pas se prĂ©valoir de l’absence de communication du permis comme une atteinte aux droits de la dĂ©fense, s’il ne s’est pas lui-mĂȘme soucier de parer Ă  cette impossibilitĂ© pratique de procĂ©der Ă  la diligence nĂ©cessaire, qui lui incombe, Ă  10 Mars 2020, N° AurĂ©lia Khalil, Avocat pĂ©naliste Ă  Marseille, et Docteur en droit pĂ©nal, vous prĂ©sente les actualitĂ©s rĂ©centes en droit 9La visite virtuelle de la maison d’arrĂȘt de la SantĂ© se prĂ©sente sous la forme d’une vue aĂ©rienne de l’établissement. 9 À droite de l’écran, le visiteur peut Ă©galement accĂ©der Ă  des vues aĂ©riennes de la SantĂ© de 1949 Ă  2015 et des plans du bĂątiment datant de 1871. Le visiteur a accĂšs Ă  quatre interfaces : les sous-sols, le rez-de-chaussĂ©e, les Ă©tages et les combles RĂ©sumĂ© Index Plan Notes de l'auteur Texte Bibliographie Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s La maison d’arrĂȘt de Fresnes, point nodal du dispositif de rĂ©pression en mĂ©tropole, devient au cours du conflit, sous l’effet des politiques de regroupement de l’administration pĂ©nitentiaire comme de la systĂ©matisation des dĂ©cisions d’incarcĂ©ration prises par les tribunaux parisiens, une prison majoritairement algĂ©rienne. Elle permet donc de saisir avec prĂ©cision les moments de bascule de la question carcĂ©rale au cours de la guerre, d’autant qu’elle donne lieu Ă  la production d’une masse documentaire importante, largement conservĂ©e, contrairement aux autres prisons de mĂ©tropole. Fresnes est ainsi le lieu oĂč se joue, en grande partie, la question du statut des dĂ©tenus et leur rapport au pouvoir, tant français qu’algĂ©rien. Au cƓur des grandes grĂšves de la faim de l’étĂ© 1959, le groupe des dĂ©tenus s’y structure de façon trĂšs solide autour des deux organisations politiques qui sont les leurs, le FLN et le MNA. Cet article pose enfin la question de la politisation des dĂ©tenus, de leur Ă©ventuelle capacitĂ© d’action collective, et des conditions de possibilitĂ© de la poursuite d’une activitĂ© politique derriĂšre les barreaux. During the Algerian War of Independence, Fresnes Prison, crux of the range of repressive measures in France, becomes essentially an Algerian prison, because of the French correctional administration’s policy of grouping together Algerian inmates, and because of Parisian courts’ across-the-board rulings of imprisonment. Fresnes helps us locate the precise turning points of the penitentiary issue during the war, particularly as it has produced a massive amount of archival material which, unlike most French prisons, has been largely preserved. Therefore, primarily at Fresnes does the problem arise about the prisoners’ status and their relationship both to French authorities and Algerian nationalist parties. The inmates strongly close ranks around two existing nationalist organizations, the National Liberation Front FLN and the National Algerian Movement MNA, and Fresnes becomes the origin of widespread hunger strikes during the summer of 1959. Finally, this essay broaches the subject of prisoner politicization and capacity for group action, and the conditions of their potentially pursuing a measure of political activity behind de page EntrĂ©es d'index Haut de page Notes de l'auteur * Fresnes, prison algĂ©rienne » est une expression tirĂ©e de l’ouvrage que Christian Carlier consacre Ă  Fresnes en 1990. De nouvelles sources permettent aujourd’hui de revisiter autant que d’actualiser cette formule. Texte intĂ©gral 1 . Notamment grĂące aux travaux de MichĂšle Perrot, FrĂ©dĂ©ric Chauvaud, Jean-Claude Vimont ou Jacques-G ... 1L’incarcĂ©ration des militants de l’indĂ©pendance algĂ©rienne est au croisement d’une triple historiographie, mais reste malgrĂ© tout un sujet relativement neuf. Si les lieux de dĂ©tention du XIXe siĂšcle sont dans l’ensemble bien connus1, l’histoire de la prison post-1945 reste encore peu traitĂ©e par les historiens Bellanger, 2007 ou la conclusion de Vimont, 1994 comme par les juristes Loiseau, 1981, ne fit pas d’émule. Les prisons de Fresnes elles-mĂȘmes n’ont, du fait de la raretĂ© des sources disponibles jusque rĂ©cemment, fait l’objet que d’une courte Ă©tude, malheureusement peu rĂ©fĂ©rencĂ©e et souvent allusive, particuliĂšrement concernant la pĂ©riode de la guerre d’indĂ©pendance algĂ©rienne Spire, dans Carlier et al., 1990, ou de passages souvent trĂšs circonstanciels, au sein d’un propos plus gĂ©nĂ©ral tenu par d’anciens membres de la FĂ©dĂ©ration de France du Front de LibĂ©ration Nationale FLN c’est notamment le cas de l’un de ses principaux responsables, Ali Haroun Haroun, 1986. Quelques pages y sont Ă©galement consacrĂ©es dans le premier ouvrage sur les porteurs de valises Hamon et Rotman, 1979, dĂ©crivant la dĂ©tention Ă  Fresnes Ă  la fin de la pĂ©riode. Enfin, des travaux plus ciblĂ©s concernent la maison d’arrĂȘt proprement dite, mais se limitent pour la plupart Ă  la pĂ©riode de la Seconde Guerre mondiale Wasserman et al., 1995. 2De mĂȘme, la question de la politisation des dĂ©tenus et des mouvements de rĂ©sistance carcĂ©rale qu’ils ont pu impulser, tout comme celle des usages de l’incarcĂ©ration Ă  des fins de rĂ©pression politique, reste trop rarement posĂ©e dans le cadre français ArtiĂšres et al., 2004. Elle l’a plus souvent Ă©tĂ© pour des luttes plus rĂ©centes et menĂ©es sous d’autres cieux sur l’Irlande, Granger, 2001, ou Purbrick, 2014, sur l’Allemagne de la Fraction armĂ©e rouge, Linhardt, 2004 et sur le Black Panther Party aux États-Unis, Rolland-Diamond, 2016. Enfin, les travaux menĂ©s sur la guerre d’indĂ©pendance algĂ©rienne n’ont jusqu’ici que peu abordĂ© la question carcĂ©rale, Ă  l’exception notamment des travaux de Marc AndrĂ© sur la prison lyonnaise de Montluc AndrĂ©, 2016 et 2018. L’internement en camps a Ă©tĂ©, lui, plus largement explorĂ© ThĂ©nault, 2008 et 2012, Grosjean, 2014, mais relĂšve d’autres logiques. 2 . TrĂšs rĂ©cemment collectĂ© et encore en cours d’inventaire, il est conservĂ© aux archives dĂ©partement ... 3 . Un instrument de recherche trĂšs complet est en cours d’élaboration. 4 . L’administration centrale ayant traitĂ© directement un certain nombre de dossiers sensibles dont l ... 3Au sein de cette trame historiographique encore relativement lĂąche, le cas des prisons de Fresnes mĂ©rite une attention toute particuliĂšre. En effet, il bĂ©nĂ©ficie de l’apparition rĂ©cente d’un fonds d’archives riche et atypique2. AbandonnĂ© jusqu’à une date rĂ©cente au fond d’un placard de la maison d’arrĂȘt oĂč il fut recueilli par les archivistes attentifs des Archives dĂ©partementales du Val-de-Marne AD94, il n’a pas fait l’objet des Ă©liminations nombreuses ayant amputĂ© les archives des autres lieux de dĂ©tention de mĂ©tropole, qui ne conservent – souvent mal d’ailleurs – que ce que rend obligatoire la lĂ©gislation registres d’écrou et quelques dossiers individuels de dĂ©tenus. On y trouve ainsi de nombreuses et prĂ©cieuses piĂšces tĂ©moignant du quotidien de la prison, disparues ailleurs notes de services, cahiers journaliers de surveillants, multiples documents statistiques, Ce fonds vient complĂ©ter les documents dĂ©jĂ  disponibles aux Archives Nationales4 et en affine considĂ©rablement la connaissance. 5 . Elle est le seul Ă©tablissement Ă  y dĂ©passer le seuil des mille places thĂ©oriques et le surpeuplem ... 6 . Zeggagh Mohand, 2012, Prisonniers politiques FLN en France pendant la guerre d’AlgĂ©rie, 1954-1962... 7 . Ahmed Doum, 2012, De la Casbah d’Alger Ă  la prison de Fresnes, 1945-1962, Alger, Casbah Éd 8 . Voir notamment Charby Jacques, 1961, L’AlgĂ©rie en prison, Paris, Éd. de Minuit, 110 p. et Rispal ... 9 . Voir notamment Lemoisson Lucien, 2009, ItinĂ©raire d’un pĂ©nitentiaire sous les Trente Glorieuses, ... 10 . A. D., M. H., M. G., M. S. M., S. O. Y. 11 . B. D., M. B. 12 . B. D. 13 . A. D. 14 . M. S. M., S. O. Y. 15 . D. M. 4Par ailleurs, Fresnes Ă©tant la prison la plus peuplĂ©e de mĂ©tropole5 – on bĂ©nĂ©ficie aujourd’hui de la publication de souvenirs d’anciens dĂ©tenus, AlgĂ©riens deux ouvrages, rĂ©digĂ©s par Mohand Zeggagh6 et Ahmed Doum7 sont particuliĂšrement complets Ă  cet Ă©gard et surtout mĂ©tropolitains8, mais aussi d’anciens employĂ©s de la prison9, ainsi que de la possibilitĂ© accrue de retrouver d’anciens dĂ©tenus Ă  mĂȘme d’éclairer le vĂ©cu quotidien Ă  Fresnes durant ces annĂ©es de guerre. Nous avons ainsi pu mener une sĂ©rie d’entretiens Ă  Alger comme Ă  Paris, avec huit anciens dĂ©tenus sept membres du FLN, occupant des places diverses au sein de l’organisation qu’il s’agisse de politiques stricto sensu10 ou de membres des groupes combattants11 comme au sein de sa hiĂ©rarchie, Ă  l’extĂ©rieur du militant de terrain12 au cadre dirigeant13 comme en dĂ©tention membre du comitĂ© de dĂ©tention, responsable de l’enseignement14, etc., ainsi qu’un mĂ©tropolitain membre des rĂ©seaux de soutien au FLN15. Ces diffĂ©rentes sources permettent d’éviter d’écrire une histoire de la dĂ©tention qui ne verrait les dĂ©tenus qu’au prisme surplombant et aride d’une lecture, fĂ»t-ce Ă  rebours, des archives pĂ©nitentiaires. 5Les Ă©tablissements pĂ©nitentiaires de Fresnes sont un point nodal du dispositif de rĂ©pression, tant Ă  l’échelle de la rĂ©gion parisienne que par le jeu des transferts incessants de dĂ©tenus, Ă  l’échelle plus large du territoire français. Aux prises avec un conflit dont l’AlgĂ©rie constitue le cƓur, le cas Fresnes » permet d’envisager la multiplicitĂ© des Ă©chelles, de la cellule aux cabinets ministĂ©riels, et le foisonnement des acteurs qui s’y croisent sans forcĂ©ment s’y rencontrer, imposant un regard mobile envisageant Ă  la fois les dĂ©cisions politiques et administratives centrales et les rĂ©alitĂ©s concrĂštes des lieux de dĂ©tention. 6Ainsi, aprĂšs avoir prĂ©cisĂ© le statut particulier des Ă©tablissements pĂ©niten-tiaires de Fresnes au sein du dispositif de rĂ©pression mis en Ɠuvre Ă  l’encontre des militants algĂ©riens de l’indĂ©pendance, cause directe de profondes difficultĂ©s de fonctionnement et d’une importation en dĂ©tention de la violence extĂ©rieure, on s’attardera sur le moment particulier que constituent les grandes grĂšves de la faim de l’étĂ© 1959. Il s’agira alors de comprendre qui, des dĂ©tenus ou de leur organisation, tente, et de quelle maniĂšre, de politiser la question carcĂ©rale et de faire des prisons l’un des lieux de la lutte. Fresnes, prison exceptionnelle ou emblĂ©matique ? Une maison d’arrĂȘt surpeuplĂ©e 16 . Les dĂ©tenus algĂ©riens incarcĂ©rĂ©s pour des faits en lien avec le combat pour l’indĂ©pendance en son ... 17 . 1 342 places sont recensĂ©es au 1er juin 1959. Direction de l’administration pĂ©nitentiaire DAP, ... 7Maison d’arrĂȘt ordinaire au sein du vaste ensemble carcĂ©ral des Établissements pĂ©nitentiaires de Fresnes comprenant Ă©galement un hĂŽpital pĂ©niten-tiaire, une maison d’éducation surveillĂ©e pour mineurï€źeï€źs et le Centre national d’orientation destinĂ© Ă  l’évaluation des dĂ©tenus condamnĂ©s Ă  de longues peines avant leur affectation en centrale16, Fresnes frappe par son immensitĂ© elle est, jusqu’à la construction de Fleury-MĂ©rogis, le seul lieu de dĂ©tention du territoire mĂ©tropolitain dĂ©passant le seuil des mille places17. Son statut de maison d’arrĂȘt comme sa proximitĂ© des tribunaux parisiens dĂ©terminent la composition de sa population et expliquent Ă  la fois sa surpopulation gĂ©nĂ©rale – la criminalitĂ© n’échappant pas Ă  la macrocĂ©phalie parisienne – et la surreprĂ©sentation des dĂ©tenus politiques algĂ©riens au sein de ses effectifs, Paris et ses environs constituant l’un des terrains privilĂ©giĂ©s du conflit en mĂ©tropole. PrĂ©venus et condamnĂ©s Ă  de courtes peines ou en appel s’y mĂȘlent dans un mouvement permanent d’entrĂ©es, sorties et extractions temporaires. 18 . Les archives de Jean-Jacques de Felice montrent ainsi des visites parfois trĂšs frĂ©quentes Ă  Fresn ... 8Par ailleurs, sa fonction d’hĂŽpital gĂ©nĂ©ral des prisons fait de Fresnes un lieu de contacts privilĂ©giĂ©s entre dĂ©tenus incarcĂ©rĂ©s dans des prisons diffĂ©rentes. L’hĂŽpital, rĂ©ellement consacrĂ© aux dĂ©tenus malades, et l’infirmerie psychiatrique annexe IA, oĂč sont regroupĂ©s Ă  compter de fin 1956 nombre de cadres dirigeants de la FĂ©dĂ©ration de France du FLN, permettent de mettre en relation des dĂ©tenus venus de diffĂ©rents points du territoire, et constituent ainsi un important canal de circulation de l’information, qui vient s’ajouter Ă  celui que constituent les avocats18. 19 . Recensement des dĂ©tenus dont la nature d’inculpation laisse supposer que l’arrestation a un cer ... 20 . AD 94, 564W 20, dossier FLN 1956 ». 21 . Cf. notamment la circulaire du garde des Sceaux aux procureurs gĂ©nĂ©raux au sujet de la rĂ©pression ... 9Les dĂ©tenus politiques algĂ©riens font trĂšs tĂŽt l’objet d’un recensement spĂ©cifique, effectuĂ© par les diffĂ©rentes prisons Ă  la demande de l’administration pĂ©nitentiaire, qui souhaite dĂšs 1956 bĂ©nĂ©ficier d’un tableau prĂ©cis de la rĂ©partition de ces prisonniers particuliers. Ce recensement systĂ©matique permet de savoir que dĂšs juin 1956, 21 AlgĂ©riens inculpĂ©s pour reconstitution de ligue dissoute, entrave Ă  la libertĂ© du travail ou atteinte Ă  la sĂ©curitĂ© extĂ©rieure de l’État, sont incarcĂ©rĂ©s Ă  Fresnes19. Ils le sont alors sous le rĂ©gime du droit commun et rien, hormis l’attention spĂ©cifique que leur porte l’administration pĂ©nitentiaire en raison du motif de leur incarcĂ©ration, ne les distingue des autres prisonniers. Pourtant, au terme d’une sĂ©rie de grĂšves de la faim, ils obtiennent en dĂ©cembre 195620 un rĂ©gime de dĂ©tention lĂ©gĂšrement amĂ©liorĂ©, dit rĂ©gime A », les distinguant des dĂ©tenus de droit commun. L’administration pĂ©nitentiaire, pour les dĂ©signer, emploie alors le terme de catĂ©gorie A », entĂ©rinant la dimension politique de leur incarcĂ©ration. Les effectifs de dĂ©tenus considĂ©rĂ©s comme politiques ne cessent ensuite de grimper, au grĂ© de l’intensification de la rĂ©pression21, jusqu’à saturer la prison. 22 . Deux feuillets manquent Ă  cette liasse, correspondant aux mois d’avril 1958 et 1959, expliquant l ... 10Une liasse de statistiques manuscrites, relevĂ©es au jour le jour de fin 1957 Ă  fin 195922 permet de mesurer Ă  quel point ce sont les dĂ©tenus de la catĂ©gorie A, faisant l’objet d’un dĂ©compte particulier, qui causent la saturation de la prison ; les effectifs de prisonniers de droit commun, AlgĂ©riens comme mĂ©tropolitains, restent en effet dans l’ensemble stables. 23 . Lettre du sous-directeur de Fresnes au cabinet du garde des Sceaux, 30 aoĂ»t 1957. AD94, 564W 20. 11Les effectifs de la maison d’arrĂȘt de Fresnes explosent donc, au point que dĂšs aoĂ»t 1957, le directeur considĂšre la situation comme critique, notamment aprĂšs plusieurs violentes Ă©chauffourĂ©es entre dĂ©tenus de tendance politique opposĂ©e23. RĂ©partition des effectifs des prisons de Fresnes octobre 1957 – dĂ©cembre 1959 AD94, 564W 20 et 564W22 24 . Lettre des dĂ©tenus du 2e Ă©tage de la 3e division au directeur de Fresnes, 16 janvier 1959. AD94, ... 25 . Lettre de Jean Albert-Weill, mĂ©decin pĂ©nitentiaire, au directeur de Fresnes, 15 mai 1960. AD94, 5 ... 26 . Certificat mĂ©dical signĂ© par un interne de l’hĂŽpital de Fresnes, 4 avril 1960. AD94, 564W 22. 27 . Cette saturation atteint un tel point que le 6 mai 1961, le directeur rĂ©gional DR des services ... 12Le surpeuplement de Fresnes cause par ailleurs toute une sĂ©rie de difficultĂ©s concrĂštes retards dans le traitement des demandes des dĂ©tenus, cafĂ© et nourriture arrivant froids dans les cellules, quadruplement de cellules thĂ©oriquement individuelles entraĂźnant une grĂšve de la faim de protestation, Il pose Ă©galement problĂšme en termes de santĂ© l’hĂŽpital de la prison est surchargĂ©, d’autant qu’y sont soignĂ©s les dĂ©tenus transfĂ©rĂ©s de la SantĂ©, faisant craindre des contagions de nature diverse, y compris politique25, et occasionnant le retour en dĂ©tention de dĂ©tenus toujours malades, ou n’ayant pu bĂ©nĂ©ficier de l’intĂ©gralitĂ© des soins requis par leur condition26. Les mesures ponctuelles de dĂ©sencombrement vers d’autres prisons prises tout au long de la pĂ©riode restent sans effet devant les nouvelles arrivĂ©es, d’autant qu’elles se heurtent Ă  une saturation gĂ©nĂ©rale des lieux de dĂ©tention de la rĂ©gion pĂ©nitentiaire de Paris27. La spĂ©cialisation progressive des prisons de Fresnes 28 . AN, 19960279/62, n° 826. 29 . AD94, 565W 10, dossier 1958 ». 30 . Note du directeur de l’administration pĂ©nitentiaire DrAP au DR de Paris, 30 novembre 1958. AD94 ... 31 . Pour de plus amples dĂ©veloppements concernant le statut juridique des AlgĂ©riens mis en regard de ... 13Si dans un premier temps la maison d’arrĂȘt enferme, suivant sa vocation, des dĂ©tenus de toute sorte placĂ©s sous mandat de dĂ©pĂŽt par les juridictions parisiennes, elle fait rapidement l’objet d’une sĂ©rie de dĂ©cisions de regroupement mettant Ă  mal sa fonction premiĂšre. DĂšs janvier 1958 en effet, devant l’afflux de prisonniers transfĂ©rĂ©s d’AlgĂ©rie, oĂč l’intensitĂ© de la rĂ©pression a depuis 1955 dĂ©jĂ  placĂ© en Ă©tat de saturation l’ensemble des structures carcĂ©rales, l’administration pĂ©nitentiaire doit repenser la rĂ©partition des dĂ©tenus sur le territoire mĂ©tropolitain28. Ainsi en novembre, dans un contexte d’agitation redoutĂ©e de la part des nord-africains en prison29, dĂ©cision est prise de rassembler Ă  Fresnes tous les dĂ©tenus algĂ©riens du dĂ©partement de la Seine, sans distinction du motif d’incarcĂ©ration politiques et droit-commun algĂ©riens se trouvent ainsi rĂ©unis sur une simple base ethnique que rien ne vient Ă©tayer juridiquement30. Il ne s’agit pas d’une considĂ©ration liĂ©e Ă  leur statut de citoyens diminuĂ©s, puisque les autres dĂ©tenus issus des colonies françaises – au-delĂ  de la spĂ©cificitĂ© algĂ©rienne – ne sont pas soumis au mĂȘme traitement31. Ce rassemblement est d’autant plus simple Ă  opĂ©rer pour l’administration pĂ©nitentiaire que jusqu’en aoĂ»t 1959, elle n’attribue que trĂšs parcimonieusement un rĂ©gime de dĂ©tention amĂ©liorĂ©, dit rĂ©gime A » aux dĂ©tenus qu’elle reconnaĂźt comme politiques. 32 . Note du DrAP au DR de Paris, 28 mai 1960. AD94, 564W 22. 33 . Pierre Orvain remplace Robert Schmelck en dĂ©cembre 1959. 14Ce fonctionnement prend fin en mai 1960, lorsqu’un nouveau plan de rĂ©partition est rendu nĂ©cessaire par l’afflux de nouveaux dĂ©tenus algĂ©riens. Cette fois, Fresnes se spĂ©cialise dans l’incarcĂ©ration de ceux que l’administration pĂ©nitentiaire identifie explicitement comme politiques – avec possibilitĂ© pour les rares dĂ©tenus europĂ©ens d’AlgĂ©rie membres du FLN ou pour les mĂ©tropolitains des rĂ©seaux de soutien sollicitant leur assimilation » aux AlgĂ©riens politiques de les y rejoindre et de partager leurs conditions de dĂ©tention – tandis que la SantĂ© ne reçoit plus que les droit-commun32. La prĂ©occupation ethnique s’est donc doublĂ©e d’une logique plus politique, Ă  la faveur d’un changement Ă  la tĂȘte de l’administration pĂ©nitentiaire33. 34 . Dans le cadre des nĂ©gociations, le directeur de Fresnes dresse un Ă©tat des condamnĂ©s dĂ©finitifs ... 15Enfin, en janvier 196234 se trouvent Ă  Fresnes 41 condamnĂ©s dĂ©finitifs Ă  perpĂ©tuitĂ© dont 7 condamnĂ©s par des juridictions algĂ©riennes, lesquels n’avaient aucune raison de s’y trouver. Leur prĂ©sence s’explique par la spĂ©cialisation de la prison dans l’incarcĂ©ration des politiques algĂ©riens, qu’il s’agisse de protĂ©ger les maisons centrales de dĂ©tenus considĂ©rĂ©s comme plus dangereux que les prisonniers qui s’y trouvent d’ordinaire, ou qu’il ne faille y voir qu’un effet de l’encombrement gĂ©nĂ©ralisĂ© des prisons de mĂ©tropole, rendant impossible le transfert des dĂ©tenus aprĂšs leur condamnation. On ne peut par ailleurs exclure que la logique d’une sĂ©paration ethnique des dĂ©tenus ait lĂ  encore prĂ©valu. La difficile cohabitation entre FLN et MNA 35 . Lettre de M. G. au nom des dĂ©tenus politiques du Front de LibĂ©ration Nationale et tous les dĂ©te ... 16Si le surpeuplement de Fresnes pose problĂšme en termes de sĂ©curitĂ©, le climat de violence est aussi dĂ» Ă  l’importation en dĂ©tention de l’affrontement entre FLN et l’organisation Ă  laquelle il dispute le contrĂŽle du courant nationaliste, le Mouvement National AlgĂ©rien MNA. Le FLN exprime en effet, en prison comme Ă  l’extĂ©rieur, une volontĂ© hĂ©gĂ©monique35 vivement contestĂ©e par le MNA, qui revendique l’hĂ©ritage historique de la lutte pour l’indĂ©pendance Sidi Moussa, 2019, rendant impossible la cohabitation des deux organisations. Les tensions violentes qui en rĂ©sultent s’expriment tout particuliĂšrement Ă  Fresnes en raison de la promiscuitĂ© induite par le surpeuplement durant les premiĂšres annĂ©es du conflit, des prisonniers appartenant aux deux organisations rivales se trouvent en effet dans des cellules voisines, voire rĂ©unis dans la mĂȘme cellule. 36 . Ahmed Doum, 2012, De la Casbah d’Alger Ă  la prison de Fresnes, 1945-1962, Alger, Casbah Éd., p. 1 ... 37 . Ibid. 38 . Entretien avec B. D., Alger, octobre 2011. 39 . Note de service du DrAP aux directeurs rĂ©gionaux des services pĂ©nitentiaires, 14 septembre 1957. ... 17Les tĂ©moignages de dĂ©tenus au sujet de cette coprĂ©sence des deux organisations oscillent entre indiffĂ©rence Ă  peine cordiale36, affrontement feutrĂ© entre dirigeants Ă  l’IA37 et franche hostilitĂ© entre militants de terrain38, tandis que l’administration pĂ©nitentiaire rappelle le danger reprĂ©sentĂ© par la coexistence dans les mĂȘmes Ă©tablissements de plusieurs groupes de dĂ©tenus nord-africains », nĂ©cessitant la fouille systĂ©matique des cellules et des prisonniers39. 40 . Lettres de dĂ©tenus adressĂ©es au directeur de Fresnes. AD94, 564W 20. 41 . Rapports de surveillants, 16 et 17 aoĂ»t 1957. AD 94, 564W 20. 42 . Rapports de surveillants, novembre 1957. AD94, 564W 20. 43 . Rapport du directeur de Fresnes Ă  la DAP, 2 janvier 1958. AN, 19960279/55. 18De rĂ©elles tensions entre FLN et MNA apparaissent Ă  Fresnes au cours de l’étĂ© 1957. De multiples plaintes adressĂ©es au directeur courant aoĂ»t par les prisonniers MNA40 font Ă©tat d’un sentiment de danger croissant. La direction dĂ©place certains dĂ©tenus, mais ces mutations d’une cellule Ă  l’autre ne suffisent pas Ă  rĂ©tablir le calme et le 16 aoĂ»t Ă©clate une violente rixe. Opposant une cinquantaine de dĂ©tenus pendant vingt minutes environ, Ă  coups de bouteilles de verre, tubes de mĂ©tal et planches de bois, elle fait plusieurs blessĂ©s et met hors d’usage huit cellules41. Le 10 novembre, des faits similaires se reproduisent42 puis, aprĂšs quelques mois d’incidents persistants, une nouvelle rixe de grande ampleur est dĂ©clenchĂ©e le 2 janvier 1958, opposant cette fois une centaine de dĂ©tenus. Deux pelotons de gendarmerie mobile doivent intervenir pour rĂ©tablir l’ordre, sept personnes sont blessĂ©es, dont l’une souffre d’une fracture du crĂąne43. 44 . Rapport du directeur de Fresnes au bureau de l’application des peines de la DAP, 15 janvier 1958. ... 45 . Lettre anonyme d’un dĂ©tenu membre du MNA Ă  l’attention du directeur de Fresnes, 23 juin 1958. AN, ... 46 . Entretien avec B. D., Alger, octobre 2011. 19À l’issue d’une annĂ©e 1957 particuliĂšrement tendue, les deux organisations sont sĂ©parĂ©es. Le FLN occupe l’intĂ©gralitĂ© de la deuxiĂšme division, tandis que le MNA est regroupĂ© en troisiĂšme division, qu’il partage avec les dĂ©tenus de droit commun44. Pour autant, les violences ne cessent pas insultes et bagarres persistent lorsque des militants des deux organisations se croisent, notamment chez le coiffeur de la prison45 ou lors d’une extraction vers le Palais de justice46. 47 . Direction de l’administration pĂ©nitentiaire. Rapports gĂ©nĂ©raux sur les exercices 1955 Ă  1958. 48 . Lettres de dĂ©tenus MNA au directeur de Fresnes, AD94 564W 21. 20Pourtant, si cette sĂ©paration apporte un certain apaisement, elle est mal acceptĂ©e par les dĂ©tenus du MNA dĂ©placĂ©s. Ils vivent leur transfert comme un violent dĂ©classement bien que sĂ©parĂ©s des dĂ©tenus de droit commun dans des cellules distinctes comme au cours des mouvements douches, promenades, etc., ils considĂšrent ce rapprochement avec des dĂ©tenus dont les politiques tiennent Ă  se distinguer Ă  toute force comme une assimilation humiliante. Par ailleurs, ils perdent nettement en confort, la troisiĂšme division n’ayant pas encore fait l’objet des travaux de rĂ©novation en cours dans le reste de la prison47, et si leur rĂ©gime de dĂ©tention est en thĂ©orie le mĂȘme, ils se disent lĂ©sĂ©s dans leurs conditions de dĂ©tention48 privation de douches, draps non changĂ©s, passages trop peu frĂ©quents chez le coiffeur, provocations quotidiennes de la part de certains surveillants » et condamnations abusives au mitard. Outre la rhĂ©torique ordinaire des dĂ©tenus politiques s’opposant Ă  la prison par tous moyens – en premier lieu, la contestation des conditions matĂ©rielles qui leur sont faites – le transfert en troisiĂšme division met les dĂ©tenus du MNA au contact de nouveaux surveillants encore peu au fait des prĂ©cautions nĂ©cessaires Ă  employer vis-Ă -vis de ces dĂ©tenus spĂ©cifiques. 49 . Note du DrAP au DR de Paris, 11 septembre 1957. AN, 19960279/55. 50 . Cinq plaintes adressĂ©es au garde des Sceaux par des dĂ©tenus suite Ă  la rixe du 2 janvier 1958. AN ... 51 . Plainte pour coups et blessures volontaires au procureur de la RĂ©publique de Paris, 10 avril 1959 ... 21Ce climat de violence gĂ©nĂ©ralisĂ©e aboutit enfin Ă  l’installation au sein de la prison de deux pelotons de gendarmes mobiles49. Cette dĂ©cision prise en urgence au mois de septembre ne met toutefois pas fin aux violences. Certaines interventions occasionnĂ©es par des mouvements de protestation ou des affrontements entre groupes rivaux se traduisent au contraire par davantage de blessĂ©s, les gendarmes Ă©tant accusĂ©s Ă  plusieurs reprises par les dĂ©tenus – y compris des mĂ©tropolitains de droit commun ayant assistĂ© aux faits – de faire preuve d’acharnement Ă  leur encontre50. Des certificats mĂ©dicaux en attestent ecchymoses, points de suture au cuir chevelu, traumatismes crĂąniens, fractures, tout comme des plaintes de dĂ©tenus faisant Ă©tat de coups de crosse, de nerfs de bƓuf » et de propos injurieux Sale race, va demander Ă  Ferhat Abbas de te libĂ©rer »51. Une prison sous pression 52 . Rapport du directeur de Fresnes au DrAP, 2 aoĂ»t 1961. AN 19960136/56, F64. 22À mesure que la violence du conflit algĂ©rien atteint la mĂ©tropole, les prisons se trouvent dans une situation de tension croissante. DĂšs 1960, le directeur de Fresnes demande Ă  plusieurs reprises un renfort du contingent de gendarmes. Il paraĂźt notamment s’attendre Ă  une tentative de sortie en force [des dĂ©tenus politiques algĂ©riens] sur un mot d’ordre venant de l’extĂ©rieur »52, qui ne fut pourtant jamais envisagĂ©e par des prisonniers n’en ayant pas les moyens logistiques. MĂȘme en admettant que l’auteur de ce rapport exagĂšre volontairement la dangerositĂ© des dĂ©tenus afin d’obtenir plus de moyens armĂ©s, cela tend Ă  prouver qu’il considĂšre que la situation Ă  Fresnes peut potentiellement lui Ă©chapper, et que sa mĂ©fiance est grande Ă  l’encontre d’un groupe FLN qu’il sait structurĂ© et organisĂ©. 53 . Tentative de prise du pouvoir Ă  Alger, le 21 avril 1961, par une partie de l’armĂ©e française, sou ... 54 . Entretiens avec M. S., Alger, avril 2012 ; S. O., Alger, octobre 2011 ; D. M., Paris, novembre 20 ... 55 . En 1960 et 1961, les fouilles de retour de parloir n’étaient plus appliquĂ©es pour les dĂ©tenus pol ... 56 . L’Organisation SpĂ©ciale, branche armĂ©e de la FĂ©dĂ©ration de France du FLN. À ce sujet, voir notamm ... 57 . Entretiens avec S. O., Alger, octobre 2011 et D. M., Paris, novembre 2018. 23Pour autant, la vĂ©ritable inquiĂ©tude en cette fin de conflit algĂ©rien semble plutĂŽt le fait des dĂ©tenus, notamment au moment du putsch des gĂ©nĂ©raux53. De multiples tĂ©moignages attestent en effet de la prĂ©sence d’armes en dĂ©tention, Ă  des fins d’autodĂ©fense54 six fusils mitrailleurs et au moins une arme de poing auraient ainsi Ă©tĂ© introduits en piĂšces dĂ©tachĂ©es par les avocats55, confiĂ©s Ă  des militants de l’Organisation SpĂ©ciale OS56 familiers du maniement des armes et stockĂ©s sous le plancher des cellules en deuxiĂšme division. Certaines de ces armes furent d’ailleurs dĂ©tournĂ©es Ă  leur propre profit par deux dĂ©tenus, Aboubaker BelkaĂŻd et Mahmoud Tlemceni, au cours d’une tentative d’évasion, contre l’avis du FLN57. 24Ainsi, les prisons de Fresnes permettent, au grĂ© des flux permanents d’entrĂ©es et de sorties des dĂ©tenus, de mesurer les temporalitĂ©s de la rĂ©pression en mĂ©tropole, et par les soubresauts violents qui s’y dĂ©roulent, d’éclairer sous un angle nouveau les modalitĂ©s de la rivalitĂ© entre FLN et MNA. Mais si Fresnes est exceptionnelle par ses dimensions comme par la composition de sa population pĂ©nale, elle l’est surtout par le niveau d’activitĂ© politique qui s’y dĂ©roule. Fresnes au cƓur de la bataille politique 25Devant le caractĂšre massif de l’incarcĂ©ration de ses militants, le FLN, plus encore que le MNA dont les forces vives s’érodent rapidement, se voit contraint d’inclure les prisons dans sa double stratĂ©gie de lutte contre le systĂšme colonial et d’hĂ©gĂ©monie sur la population algĂ©rienne Amiri, 2013, p. 262. Se produit ainsi un phĂ©nomĂšne de retournement de la prison. De simple lieu de rĂ©pression, elle tend Ă  devenir un espace de rĂ©sistance » ArtiĂšres et. al., 2004, autour d’un rĂ©pertoire d’action nouveau, Ă  l’efficacitĂ© certaine malgrĂ© les limites posĂ©es par la situation d’enfermement. Une nouvelle arĂšne du conflit Granger, 2001 ; Linhardt, 2004 ; Purbrick, 2014 s’ouvre dĂšs lors en prison, dont Fresnes constitue sans nul doute le cƓur le plus actif. Les grandes grĂšves de la faim de l’étĂ© 1959 58 . AD 94, 564W 20 et Doum Ahmed, 2012, p. 147. 59 . 45 dĂ©tenus font grĂšve en mars 1957 en guise de protestation de l’assassinat Ă  la prison d’Alger ... 60 . Mention manuscrite du surveillant-chef en marge d’une lettre des dĂ©tenus algĂ©riens de la prison ... 26La grĂšve de la faim collective est une pratique profondĂ©ment ancrĂ©e dans le rĂ©pertoire d’action des militants algĂ©riens de l’indĂ©pendance. À Fresnes, dĂšs novembre 1956, des grĂšves impliquent plusieurs dizaines de dĂ©tenus, chacun rĂ©clamant pour lui-mĂȘme un rĂ©gime amĂ©liorĂ© motivĂ© par la nature politique de son incarcĂ©ration58. Mais rapidement, le recours Ă  la grĂšve de la faim prend un tour plus explicitement politique, destinĂ© tant Ă  marquer une identitĂ© face Ă  l’administration pĂ©nitentiaire qu’à souder et mobiliser les dĂ©tenus autour de mots d’ordre collectifs59. Pour autant, il arrive que ces mouvements concertĂ©s ne prennent pas au sein de la population pĂ©nale ainsi en 195760, malgrĂ© l’envoi Ă  la direction de la prison de multiples courriers de revendication, les surveillants ne constatent aucun refus lors de la distribution des repas. Ainsi, entre la cour de promenade, oĂč les mots d’ordre circulent, et la cellule oĂč chacun est enfermĂ©, les attitudes peuvent-elles ne pas ĂȘtre les mĂȘmes, du moins dans ces premiĂšres annĂ©es, lorsque le contrĂŽle des dĂ©tenus par leur organisation reste limitĂ©. Quoi qu’il en soit, dĂšs 1958, la pratique de la grĂšve de la faim est devenue un mode de revendication usuel des dĂ©tenus, trĂšs rĂ©pandu Ă  Fresnes. C’est, de tous les moyens d’instaurer le rapport de force avec l’administration pĂ©nitentiaire, le seul qui ne puisse leur attirer de sanction. DĂ©munie face aux dĂ©tenus cessant de s’alimenter, elle doit en effet avant tout prĂ©server leur santĂ© et ne peut leur infliger de rĂ©elles sanctions disciplinaires. 61 . Rapport du CD de Fresnes Ă  la fĂ©dĂ©ration de France du FLN, 24 mai 1959. CitĂ© dans Haroun Ali, 198 ... 62 . Les comitĂ©s de dĂ©tention sont composĂ©s de dĂ©tenus dans un premier temps nommĂ©s par la direction d ... 63 . Lettre du CD de Fresnes au garde des Sceaux, 18 juin 1959. CitĂ©e dans Kessel Patrick et Pirelli G ... 27C’est dans ce contexte que prennent place les deux longues grĂšves de la faim de l’étĂ© 1959, au sujet desquelles les archives de Fresnes s’avĂšrent paradoxalement dĂ©cevantes en raison du transfert rapide de la gestion de crise Ă  l’administration centrale. AprĂšs un net durcissement de la discipline au printemps 195961, alors que la majoritĂ© des dĂ©tenus FLN et MNA ne sont pas encore reconnus comme relevant de la catĂ©gorie A et sont donc soumis au rĂ©gime du droit commun, un projet de grĂšve locale est rĂ©cupĂ©rĂ© par la fĂ©dĂ©ration de France du FLN, qui dĂ©cide de l’étendre Ă  toutes les dĂ©tentions. AprĂšs plusieurs mois de tergiversations, elle est dĂ©clenchĂ©e le 18 juin 1959. À cette occasion, le comitĂ© de dĂ©tention CD62 adresse Ă  Edmond Michelet ses revendications fin des brutalitĂ©s, rĂ©ception de journaux et de colis, salle pour les priĂšres en commun, sĂ©paration d’avec les droit-commun et possibilitĂ© d’organiser des cours au sein de la dĂ©tention63. 64 . Lettres de Mahmoud Tlemsani sic, 20 juillet 1959 et de Moussa KhebaĂŻli, 11 juillet 1959, citĂ©es ... 65 . Entretien avec B. D., Alger, octobre 2011. 66 . Roland Dumas, 1996, Le fil et la pelote, MĂ©moires, Paris, Plon, p. 112. 67 . Jean Albert-Weil, 1974, J’ai Ă©tĂ© seize ans mĂ©decin Ă  Fresnes, Paris, Fayard, p. 154. 28L’administration pĂ©nitentiaire tente de venir Ă  bout de cette grĂšve massivement suivie en se montrant intransigeante les meneurs sont dispersĂ©s dans d’autres prisons64 et l’eau est coupĂ©e dans les cellules65. Pour Roland Dumas, cette dĂ©cision lourde de consĂ©quences sur la santĂ© des grĂ©vistes est prise par Joseph Rovan, membre du cabinet Michelet, avec l’accord de ce dernier66, ce qui remettrait en cause l’image d’un ministre favorable aux AlgĂ©riens cependant, aucun document d’archive Ă  ce jour n’a permis de le confirmer. Selon le mĂ©decin de l’hĂŽpital de Fresnes, aucune mesure pour faire cesser la grĂšve [ne fut prise]. On ne demandait pas l’avis des mĂ©decins »67 cela tend Ă  confirmer que l’administration pĂ©nitentiaire aurait eu l’intention de laisser se dĂ©grader la situation pour venir Ă  bout des dĂ©tenus. 68 . Rapport de Bachir Kernane Ă  la fĂ©dĂ©ration de France, 21 aoĂ»t 1959, citĂ© dans Haroun Ali, 1986, p. ... 69 . Lettre de Bachir Kernane au garde des Sceaux, 17 juillet 1949, citĂ©e dans Kessel Patrick et Pirel ... 70 . Rapport de Bachir Kernane Ă  la fĂ©dĂ©ration de France du FLN, 21 aoĂ»t 1959, dĂ©jĂ  citĂ©. 71 . Entretien avec Ahmed Doum, Alger, octobre 2011, et Albert-Weil Jean, 1974, p. 162. 72 . Note de service du 4 aoĂ»t 1959. AN 19960279/60. 29Il faut attendre douze jours pour que des nĂ©gociations soient entamĂ©es, rĂ©unissant Ă  l’hĂŽpital de Fresnes Rabah Bitat, Mohamed Boudiaf et des reprĂ©sentants du garde des Sceaux. Elles aboutissent Ă  un accord fragile, qui ne tient que quelques jours. Tant du fait de l’attitude quelque peu arrogante [des dĂ©tenus] envers les agents de l’administration »68 que d’un incident impliquant un surveillant, la situation dĂ©gĂ©nĂšre et d’anciens grĂ©vistes sont passĂ©s Ă  tabac69, ce qui dĂ©clenche une seconde grĂšve de la faim, le 17 juillet, cette fois suivie par les ministres du Gouvernement provisoire de la RĂ©publique algĂ©rienne GPRA qui en renforcent la symbolique. L’administration pĂ©nitentiaire transfĂšre Ă  nouveau le CD70, mais tente Ă©galement de persuader les prisonniers de la dangerositĂ© de leur mouvement71, intervenant aprĂšs une premiĂšre longue grĂšve ayant mis les organismes Ă  rude Ă©preuve. AprĂšs six jours de nĂ©gociations, la circulaire Michelet » gĂ©nĂ©ralisant le rĂ©gime A » Ă  tous les dĂ©tenus incarcĂ©rĂ©s pour des faits en lien avec le combat pour l’indĂ©pendance algĂ©rienne est signĂ©e72. 73 . Lettre de Ferhat Abbas au pape Jean XXIII, reproduite dans le numĂ©ro 45 d’El Moudjahid, 6 juillet ... 30Cet Ă©pisode constitue une nette victoire du FLN, tant dans son combat face Ă  la France que dans sa volontĂ© de contrĂŽle hĂ©gĂ©monique des AlgĂ©riens en prison. L’administration pĂ©nitentiaire cĂšde largement, reconnaissant la spĂ©cificitĂ© de ces dĂ©tenus et leur accordant dĂ©sormais collectivement un rĂ©gime de dĂ©tention amĂ©nagĂ©, jusque-lĂ  octroyĂ© parcimonieusement, et de maniĂšre individuelle uniquement. De plus, ces deux grĂšves furent efficacement coordonnĂ©es d’une prison Ă  l’autre, au contraire de mouvements prĂ©cĂ©dents, restĂ©s sporadiques et locaux. Cette grĂšve permet enfin au FLN de mener une campagne d’opinion internationale en faveur de ses militants incarcĂ©rĂ©s73, et de gagner ainsi en crĂ©dibilitĂ© au dĂ©triment d’une France de plus en plus isolĂ©e, perçue comme engluĂ©e dans un traitement violent et inhumain de la question algĂ©rienne. Fresnes, Ă©picentre du combat carcĂ©ral Fresnes devient-elle un lieu de la prise de dĂ©cision pour le FLN ? 74 . Entretien avec Ahmed Doum, Alger, octobre 2011. 75 . Lettre de Mohamed Lebjaoui au directeur de Fresnes, 3 mai 1957. AD94, 564W 20. 76 . Note de service du directeur de Fresnes, 4 juin 1957. AD94, 564W 20. 77 . Note du directeur de Fresnes au DrAP, 18 avril 1957. AD94, 564W 20. 31La prĂ©sence Ă  l’IA de dirigeants du FLN fait de Fresnes un lieu particulier d’exercice d’une certaine forme d’activitĂ© politique passant outre l’enfermement. Cela suppose toutefois une capacitĂ© importante de communication, entre eux comme avec l’extĂ©rieur, qu’il leur aura fallu arracher progressivement Ă  l’administration pĂ©nitentiaire. Dans un premier temps, la communication se fait essentiellement lors des promenades, seul temps en commun74. Cela semble insuffisant puisqu’en mai 1957, les dirigeants du FLN demandent Ă  pouvoir se rĂ©unir en journĂ©e dans une cellule commune, au prĂ©texte d’étudier les langues Ă©trangĂšres75. Si cette demande n’est pas satisfaite, ils obtiennent un allongement des promenades, la possibilitĂ© de prendre leurs repas en commun et celle de recevoir leur famille dans leurs cellules, dont les portes restent ouvertes durant une partie de la journĂ©e. Au total, il leur est alors possible d’échanger librement six heures par jour76. En pĂ©riode de Ramadan, les portes des cellules restent mĂȘme ouvertes jusqu’à minuit afin que les deux repas de la journĂ©e puissent ĂȘtre pris en commun aprĂšs l’iftar77. 78 . Note du DrAP au DR de Paris, 17 mai 1957. AD94, 564W 20. 79 . Les registres de surveillance de la 6e division de la SantĂ© permettent de constater que les visit ... 32Le rĂŽle du collectif des avocats dans le lien entre les dĂ©tenus et leur organisation politique Ă  l’extĂ©rieur est bien connu Haroun, 1986 ; Amiri, 2013 ; ThĂ©nault, 2015. Les archives de Fresnes offrent toutefois de nouveaux dĂ©tails quant au maintien d’une activitĂ© politique clandestine. Les avocats obtiennent en effet des conditions de visite particuliĂšrement favorables Ă  compter de mai 1957. Ils peuvent dĂšs lors rencontrer collectivement les dĂ©tenus de l’IA78, et sont en capacitĂ© d’organiser ce qui pourrait s’apparenter Ă  de vĂ©ritables bureaux politiques, Ă  Fresnes tout comme Ă  la SantĂ©79, ainsi qu’évidemment la circulation d’informations et de consignes entre les deux prisons. 80 . Notes manuscrites en marge d’une demande de RDV adressĂ©e au directeur, 18 juin 1957. AD 94, 564W ... 81 . Rapport du directeur de Fresnes au cabinet du garde des Sceaux, 25 juin 1957. AD 94, 564W 20. 82 . Note du directeur de Fresnes au bureau de l’application des peines, 5 dĂ©cembre 1957. AD 94, 564W ... 83 . Rapport du surveillant-chef adjoint Boucard au directeur de Fresnes, 20 juin 1957. AD 94, 564W 20 84 . Rapport du directeur de Fresnes au DrAP, 26 juin 1957. AD 94, 564W 20. 85 . Lettre des dĂ©tenus politiques de l’IA au directeur de Fresnes, 9 septembre 1957. AD 94, 564W 20. 33La tentative de poursuivre une activitĂ© politique Ă  l’IA est corroborĂ©e par les dĂ©nonciations d’un dĂ©tenu qui y effectue un sĂ©jour de quelques mois en 1957. Il rapporte des faits allant de la circulation de tracts Ă  des correspondances clandestines, qualifiĂ©es de courantes »80. Les faits qu’il Ă©voque peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme crĂ©dibles, d’autant qu’il est violentĂ© lorsque ses codĂ©tenus comprennent qu’ils ont Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©s81, et doit ĂȘtre transfĂ©rĂ© pour sa protection dans un autre Ă©tablissement82. La direction de la prison soumet dĂšs lors les dĂ©tenus de l’IA Ă  une surveillance renforcĂ©e. Salah Louanchi fait ainsi l’objet d’un rapport disciplinaire, deux jours aprĂšs la dĂ©nonciation, pour avoir refusĂ© une fouille83, et une investigation complĂšte et trĂšs poussĂ©e » suit de peu cet incident, aboutissant Ă  la dĂ©couverte de correspondances clandestines, d’objets et de livres interdits, remis aux dĂ©tenus par des visiteurs reçus en cellule84. En consĂ©quence, les visiteurs sont dĂ©sormais soumis Ă  des fouilles systĂ©matiques, ce qui entraĂźne une vĂ©hĂ©mente protestation » des dĂ©tenus contre les brimades » infligĂ©es Ă  leurs proches85. 86 . Missive Ă©manant du 1er Ă©tage » de la deuxiĂšme division Ă  destination de l’IA, saisie le 9 avril ... 87 . Plusieurs tĂ©moignages Ă©voquent un certain isolement des dirigeants de l’IA dans leurs privilĂšges. ... 34Enfin, les dirigeants de l’IA n’hĂ©sitent pas Ă  mettre Ă  profit les contacts qu’ils peuvent avoir avec les dĂ©tenus ordinaires, souvent employĂ©s au service gĂ©nĂ©ral, pour faire circuler informations, argent, consignes ou objets vers la 2e division. Ainsi, les mots d’ordre tels ceux ayant menĂ© aux grĂšves de la faim de l’étĂ© 1959 ont vraisemblablement suivi ce circuit, d’autant que les dĂ©tenus de l’IA avaient tentĂ© quelques semaines plus tĂŽt d’obtenir de nouvelles cellules qui leur auraient permis de communiquer par la fenĂȘtre avec les dĂ©tenus en promenade. Les prisonniers de la 2e division cherchent Ă©galement Ă  transmettre Ă  leurs cadres des nouvelles de la dĂ©tention ordinaire, afin d’obtenir qui des cigarettes, qui un soutien Ă  leurs revendications86, et expriment frĂ©quemment le souhait d’une liaison renforcĂ©e entre deuxiĂšme division et IA87. 88 . Entretien avec A. D., Alger, octobre 2011. 89 . Ibid. 90 . Voir notamment le relevĂ© des communications tĂ©lĂ©phoniques des pensionnaires » du chĂąteau d’Auno ... 35Pour autant, au regard des archives comme du tĂ©moignage d’Ahmed Doum, il semble toutefois sage de ne pas surestimer la capacitĂ© d’action politique des dirigeants dĂ©tenus Ă  l’IA. En effet, s’ils obtiennent certains succĂšs entre les murs extension de l’influence du FLN Ă  la grande majoritĂ© des dĂ©tenus algĂ©riens de la prison, organisation de la dĂ©tention Ă  leur profit, capacitĂ© Ă  peser sur la direction, il n’en reste pas moins qu’enfermĂ©s et Ă©troitement surveillĂ©s, ils sont largement hors combat »88 politique durant la majeure partie du conflit. Si quelques Ă©crits clandestins purent ĂȘtre saisis, il s’agissait surtout d’affaires internes sans rĂ©elles implications dans le combat du FLN pour l’indĂ©pendance89. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les dirigeants de la fĂ©dĂ©ration de France dĂ©tenus Ă  l’infirmerie annexe semblent avoir Ă©tĂ© privĂ©s d’une capacitĂ© vĂ©ritablement dĂ©cisionnelle, contrairement aux grands » de la SantĂ©, qui une fois transfĂ©rĂ©s Ă  l’üle d’Aix puis aux chĂąteaux de Turquant et d’Aunoy furent consultĂ©s, notamment au moment des nĂ©gociations d’Évian, et restĂšrent en lien rĂ©gulier avec le GPRA. L’examen des visites reçues, notamment, montre une rĂ©elle diffĂ©rence dans la nature des interlocuteurs Ă  Fresnes, pas de traces des Ă©missaires du GPRA ou de visites diplomatiques, tandis que les ministres incarcĂ©rĂ©s sont en lien permanent, tĂ©lĂ©phonique ou par l’intermĂ©diaire de visites, avec Le Caire ou Tunis, oĂč se trouvent les instances du FLN, mais aussi avec Rabat ou New York90. D’autre part, les saisies de correspondances clandestines opĂ©rĂ©es par les surveillants relĂšvent davantage de trafics destinĂ©s Ă  amĂ©liorer un peu l’ordinaire ou de consignes locales que d’une rĂ©elle activitĂ© politique d’importance. 36À cet Ă©gard, l’incarcĂ©ration semble donc avoir au moins partiellement rempli son office Ă©loigner ces dĂ©tenus d’une militance efficace. Elle Ă©choua en revanche Ă  empĂȘcher la structuration d’un mouvement de rĂ©sistance carcĂ©rale et d’affirmation politique autant qu’identitaire par-delĂ  les murs des prisons, comme en tĂ©moignent les trois mouvements de grĂšve de la faim Ă©tendus Ă  l’échelle nationale juin et juillet 1959 puis novembre 1961. Fresnes constitue-t-elle un lieu de formation politique pour les militants ? 91 . Zeggagh Mohand, 2012, Prisonniers politiques FLN en France pendant la guerre d’AlgĂ©rie, 1954-1962... 92 . Bulletin d’information rĂ©digĂ© par un dĂ©tenu FLN, saisi par un surveillant le 20 octobre 1958. AD9 ... 37Il est d’usage en AlgĂ©rie de considĂ©rer91 que les prisons furent un lieu de formation politique pour les dĂ©tenus membres du FLN. Cette affirmation doit toutefois ĂȘtre nuancĂ©e, tant pour des raisons pratiques que pour des raisons politiques internes au FLN. Faire de la prison un vĂ©ritable lieu de formation politique suppose la possibilitĂ© de regroupements rĂ©guliers et frĂ©quents des dĂ©tenus. Or l’architecture de la prison est pensĂ©e pour Ă©viter toute forme de contacts entre eux. Fresnes constitue un modĂšle de prison cellulaire Carlier, 1998 et si Ă  l’époque du conflit algĂ©rien, la tendance est Ă  l’assouplissement de ces contraintes, la communication entre dĂ©tenus reste difficile. Les promenades s’effectuent par groupes d’une douzaine de prisonniers, dans des prĂ©aux exigus sĂ©parĂ©s l’un de l’autre par des grilles puis par des murs. La moindre information doit donc passer par un billet Ă©crit, transmis d’une cour ou d’une cellule Ă  l’autre. Les dĂ©tenus politiques algĂ©riens Ă©tant aux deux-tiers analphabĂštes Layani, Ă  paraĂźtre, ce canal de transmission perd cependant en efficacitĂ©. Un bulletin d’information saisi en 195892 permet toutefois de mesurer la capacitĂ© des dĂ©tenus Ă  se tenir informĂ©s de l’actualitĂ© internationale dĂ©colonisation de l’Afrique subsaharienne et situation au Liban et de la ligne du parti les griefs du FLN Ă  l’égard des positions du PCF sur l’AlgĂ©rie. 93 . Entretiens avec D. M., Paris, novembre 2018 et Mohamed S, Alger, avril 2012. 94 . Voir notamment le chapitre 21 de Hamon HervĂ© et Rotman Patrick, 1979, Les porteurs de valises, la ... 38À mesure de l’augmentation de leur effectif et suite aux mouvements de grĂšve de la faim de l’étĂ© 1959, les dĂ©tenus parviennent Ă  arracher de nouvelles possibilitĂ©s de communiquer. À partir de la gĂ©nĂ©ralisation du rĂ©gime A Ă  tous les dĂ©tenus politiques, les portes des cellules s’ouvrent plus facilement. Entre aoĂ»t 1959 et octobre 1961, une tolĂ©rance locale donne libre circulation aux membres du CD93, puis une circulaire du 10 octobre 1961 gĂ©nĂ©ralise l’ouverture des cellules en dehors de l’heure des repas, dont la distribution est faite par des droit-commun avec lesquels les politiques ne sont pas censĂ©s avoir de contacts. La deuxiĂšme division devient ainsi quasiment autogĂ©rĂ©e par le CD94, avec l’assentiment tacite du directeur de Fresnes, homme pragmatique ayant tout Ă  gagner Ă  favoriser un climat pacifique en dĂ©tention. 95 . Rapport d’enquĂȘte sur les conditions de dĂ©tention des prisonniers relevant de la catĂ©gorie A, jan ... 39L’organisation de cours permet aussi de diffuser mots d’ordres nationalistes, ligne politique et consignes. Bien qu’hautement suspectĂ©s, l’administration pĂ©nitentiaire ne les voit pas d’un Ɠil totalement nĂ©gatif la dĂ©tention doit viser Ă  l’amendement du condamnĂ© Amor, 1947, qui dans ce cas prĂ©cis passe par l’instruction, et les cours permettent d’éviter l’oisivetĂ© dangereuse Foucault, 1975, p. 73, a fortiori dans le cadre d’une dĂ©tention politique pour laquelle les prisonniers ne sont pas soumis au travail pĂ©nitentiaire. L’argument budgĂ©taire pĂšse Ă©galement ces cours sont dispensĂ©s par des dĂ©tenus et ne coĂ»tent donc rien Ă  une administration pĂ©nitentiaire en butte Ă  un budget trĂšs contraint. Ainsi, tous les dĂ©tenus instruits sont mis Ă  contribution et les soutiens mĂ©tropolitains au FLN, sociologiquement trĂšs diffĂ©rents de leurs camarades de dĂ©tention, sont particuliĂšrement impliquĂ©s dans ce dispositif du fait de leur niveau de formation supĂ©rieur Ă  celui des prisonniers algĂ©riens. MalgrĂ© leurs soupçons, les surveillants n’ont que peu de prise sur le contenu de l’enseignement il se tient dans une cellule fermĂ©e, Ă  peine rĂ©amĂ©nagĂ©e, et personne n’est spĂ©cifiquement affectĂ© Ă  leur surveillance. De plus, une partie de ces cours se donne en langue arabe, que les personnels de surveillance ne comprennent sauf exception pas95. 96 . Entretien avec S. O. Y., responsable de l’enseignement, Alger, octobre 2011. 97 . Entretien avec M. G., Alger, octobre 2011. 98 . Zeggagh Mohand, 2012, Prisonniers politiques FLN op. cit., p. 183. 99 . Entretien avec D. M., Paris, novembre 2018. 40Le contenu de ces cours ne fut que trĂšs marginalement politique, puisqu’il s’y agit essentiellement d’instruction primaire96, mĂȘme s’ils purent servir de lieu de transmission de consignes. On est donc loin d’universitĂ©s politiques ayant assurĂ© la formation des militants. Parmi les anciens dĂ©tenus que nous avons rencontrĂ©s, seul l’un Ă©voque assez vaguement la volontĂ© d’ inculquer la rĂ©volution »97. Tous les autres, ainsi que les auteurs des tĂ©moignages publiĂ©s, se limitent au besoin essentiel d’alphabĂ©tisation. Mohand Zeggagh va plus loin Ă  plusieurs reprises, il explique que le FLN ne s’est jamais vraiment souciĂ© de former les militants au plan politique98. Christian Carlier raconte mĂȘme – mais sans donner de source – que les cours d’Henri Curiel sur le Manifeste du Parti communiste ou la rĂ©forme agraire Ă  Cuba auraient Ă©tĂ© censurĂ©s » par le FLN, qui l’aurait cantonnĂ© Ă  des cours d’italien et de français Carlier et al., 1990. Il semble quoi qu’il en soit que les seuls cours ayant eu un tant soit peu de contenu militant aient Ă©tĂ© rapidement interrompus, sans doute pour Ă©viter de donner libre cours aux fortes divisions politiques qui fracturent le groupe des dĂ©tenus99. Ces rĂ©ticences expliquent sans doute la raretĂ© des considĂ©rations relevant d’une vĂ©ritable politisation dans le discours des anciens dĂ©tenus. 100 . Dessins confisquĂ©s lors de fouilles de cellules, non datĂ©s, non signĂ©s. AD 94, 564W21. 41De simples cours d’alphabĂ©tisation peuvent pourtant donner lieu Ă  une forme de mobilisation politique. En tĂ©moignent plusieurs dessins confisquĂ©s au cours d’une fouille de cellules MNA100 autour d’un motif en forme d’étoile, on peut lire en arabe comme en français les mots Al DjazaĂŻr » ou Vive le ZaĂŻm », les initiales de Messali Hadj, une sĂ©rie de lieux, de dates, de sigles d’organisations et de slogans. RĂ©alisĂ©s par des dĂ©tenus diffĂ©rents – certains sont signĂ©s – mais extrĂȘmement stĂ©rĂ©otypĂ©s, ils semblent se rattacher Ă  une forme d’exercice scolaire, visant Ă  la fois l’alphabĂ©tisation l’écriture y est maladroite, comme de la main d’un dĂ©butant mais aussi Ă  inculquer aux dĂ©tenus une vision commune de l’histoire par l’appropriation de grands repĂšres et Ă  ancrer l’espoir et la dĂ©finition de ce que devrait ĂȘtre l’AlgĂ©rie Ă  venir. 101 . Cf. notamment le compte-rendu du surveillant Louis B. au directeur de Fresnes, 26 aoĂ»t 1958. AD 9 ... 102 . Paroles de plusieurs chants nationalistes saisies en 2e division. AD 94, 564W 21. 103 . Entretien avec M. G., Alger, octobre 2011. 104 . Entretien avec M. B., Blida, octobre 2011. 105 . Entretien avec B. D., Alger, octobre 2011. 106 . Entretien avec S. O., Alger, octobre 2011. 107 . Rapport du surveillant Charles T. au directeur de Fresnes, 1er janvier 1960. AD 94, 564W 22. 42De mĂȘme, on peut percevoir une forme de mobilisation politique par l’usage des chants, entonnĂ©s dans les cours de promenade, Ă  l’occasion de divers Ă©vĂ©nements101. À Fresnes, plusieurs exemplaires de paroles de chants nationalistes furent ainsi saisis102. Cette pratique semble avoir revĂȘtu diverses significations provoquer l’institution carcĂ©rale et entretenir le rapport de force103, alerter les codĂ©tenus par-delĂ  les grilles et les portes104, simple pratique quotidienne identitaire et politique105, ou symbole d’une part de libertĂ© prĂ©servĂ©e en prison106. Pour autant, la pratique des chants collectifs ne semble pas avoir Ă©tĂ© si rĂ©guliĂšre durant les premiĂšres annĂ©es de la guerre l’interprĂ©tation du chant soi-disant national » par les dĂ©tenus du FLN les 27 dĂ©cembre et 1er janvier 1960 est signalĂ©e comme une premiĂšre107. 108 . Zeggagh Mohand, 2012, Prisonniers politiques FLN op. cit., p. 183. 109 . Compte rendu du surveillant-chef adjoint Pierre M. au directeur de Fresnes, 22 septembre 1959. AD ... 43Ainsi, si les prisons furent un lieu de politisation, ce fut sans doute autant malgrĂ© le FLN qu’à son instigation. Si rĂ©elle formation politique il y eut, ce fut surtout par la transmission d’expĂ©riences individuelles108, Ă  l’occasion des longues heures de discussion que laisse une dĂ©tention en cellules collectives, plus que par une rĂ©elle volontĂ© de l’organisation, qui semble avoir surtout conçu la prison comme un lieu d’encadrement politique plus que de formation intellectuelle militante. L’encadrement idĂ©ologique peut se mesurer Ă  l’aune de la rĂ©ception du discours sur l’autodĂ©termination, le 16 septembre 1959, telle que rapportĂ©e par un compte-rendu de surveillant. Il prĂ©cise que la position officielle » de Bachir Boumaza, porte-parole du comitĂ© de dĂ©tention, sur l’interprĂ©tation des propos du prĂ©sident de la RĂ©publique doit ĂȘtre celle de tous les dĂ©tenus FLN109. * 44Fresnes est donc un lieu reprĂ©sentatif de la dĂ©tention des AlgĂ©riens, du FLN plus que du MNA, effectifs obligent, mais qui revĂȘt Ă©galement une dimension exceptionnelle, tant par le nombre que par la diversitĂ© des militants qui s’y trouvent, du simple collecteur aux chefs de la fĂ©dĂ©ration de France, en passant par les quelques membres des rĂ©seaux europĂ©ens de porteurs de valises », qui partagent Ă  Fresnes les conditions de dĂ©tention de ceux dont ils Ă©pousĂšrent la cause. 45Cette maison d’arrĂȘt est au cƓur d’une tentative de poursuite du combat politique en dĂ©tention, essentiellement symbolique au demeurant, la militance active restant cantonnĂ©e au sein de la prison et portant sur les conditions d’incarcĂ©ration. Fresnes est ainsi le lieu central des luttes destinĂ©es Ă  les amĂ©liorer et c’est souvent de ses cellules et de ses cours de promenades que partirent les grandes initiatives ayant trouvĂ© une rĂ©sonnance nationale. On peut considĂ©rer qu’à cet Ă©gard, les dĂ©tenus remportĂšrent une certaine forme de victoire politique face Ă  la France, parvenant Ă  arracher Ă  l’administration pĂ©nitentiaire des prĂ©rogatives toujours croissantes, aboutissant Ă  Fresnes Ă  une quasi-autogestion sous l’égide du comitĂ© de dĂ©tention. 46Pour autant, la politisation des AlgĂ©riens au cours de leur dĂ©tention resta limitĂ©e, le FLN se montrant mĂȘme rĂ©ticent aux dires de plusieurs tĂ©moignages, et les dirigeants de l’infirmerie annexe se trouvĂšrent largement marginalisĂ©s au sein de l’organisation, et donc en situation de dĂ©faite sur le front algĂ©rien. 47Enfin, le FLN n’hĂ©sita pas Ă  utiliser et mettre en scĂšne la figure du dĂ©tenu politique, qui devint un vecteur emblĂ©matique de communication et de propagande internationale. Haut de page Bibliographie Amiri Linda, 2013, La FĂ©dĂ©ration de France du FLN, des origines Ă  l’indĂ©pendance, 1926-1962, ThĂšse de doctorat, Sciences Po, Paris. 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TrĂšs rĂ©cemment collectĂ© et encore en cours d’inventaire, il est conservĂ© aux archives dĂ©partementales du Val-de-Marne. 3 . Un instrument de recherche trĂšs complet est en cours d’élaboration. 4 . L’administration centrale ayant traitĂ© directement un certain nombre de dossiers sensibles dont les grĂšves de la faim de l’étĂ© 1959. 5 . Elle est le seul Ă©tablissement Ă  y dĂ©passer le seuil des mille places thĂ©oriques et le surpeuplement y est chronique. Le taux d’occupation des cellules est de 158% au 1er juin 1959. Source Direction de l’Administration pĂ©nitentiaire, Rapport gĂ©nĂ©ral sur l’exercice 1959. 6 . Zeggagh Mohand, 2012, Prisonniers politiques FLN en France pendant la guerre d’AlgĂ©rie, 1954-1962, Paris, Publisud 7 . Ahmed Doum, 2012, De la Casbah d’Alger Ă  la prison de Fresnes, 1945-1962, Alger, Casbah Éd 8 . Voir notamment Charby Jacques, 1961, L’AlgĂ©rie en prison, Paris, Éd. de Minuit, 110 p. et Rispal Jacques, 1990, De la DST Ă  Fresnes ou trente et un mois de prison, Fresnes, ÉcomusĂ©e de Fresnes, 85 p. 9 . Voir notamment Lemoisson Lucien, 2009, ItinĂ©raire d’un pĂ©nitentiaire sous les Trente Glorieuses, Paris, L’Harmattan, 188 p. 10 . A. D., M. H., M. G., M. S. M., S. O. Y. 11 . B. D., M. B. 12 . B. D. 13 . A. D. 14 . M. S. M., S. O. Y. 15 . D. M. 16 . Les dĂ©tenus algĂ©riens incarcĂ©rĂ©s pour des faits en lien avec le combat pour l’indĂ©pendance en sont d’emblĂ©e exclus par l’Administration pĂ©nitentiaire. 17 . 1 342 places sont recensĂ©es au 1er juin 1959. Direction de l’administration pĂ©nitentiaire DAP, Rapport gĂ©nĂ©ral sur l’exercice 1959. Ponctuellement, il arrive que la SantĂ©, entre deux dĂ©lestages, dĂ©passe les effectifs de Fresnes, mais elle est en thĂ©orie destinĂ©e Ă  incarcĂ©rer un nombre infĂ©rieur de dĂ©tenus. 18 . Les archives de Jean-Jacques de Felice montrent ainsi des visites parfois trĂšs frĂ©quentes Ă  Fresnes, excĂ©dant manifestement les besoins de la seule dĂ©fense des dĂ©tenus concernĂ©s. BDIC, F delta rĂ©s 882/3/1 et 882/3/3. 19 . Recensement des dĂ©tenus dont la nature d’inculpation laisse supposer que l’arrestation a un certain rapport avec les Ă©vĂ©nements d’AlgĂ©rie », 29 juin 1956. AD94, 564W 20. 20 . AD 94, 564W 20, dossier FLN 1956 ». 21 . Cf. notamment la circulaire du garde des Sceaux aux procureurs gĂ©nĂ©raux au sujet de la rĂ©pression de la criminalitĂ© nord-africaine dans la mĂ©tropole, 30 dĂ©cembre 1957 AN, 19960279/62, n° 826, se rĂ©fĂ©rant aux textes des 21 mars 1956 collectes de fonds et recrutement de volontaires pour la rĂ©bellion », 30 octobre 1956 rĂ©pression des attentats individuels », 8 et 10 aoĂ»t, 10 septembre et 19 novembre 1957 application de la loi sur les pouvoirs spĂ©ciaux et 5 novembre 1957 rĂ©pression des activitĂ©s sĂ©paratistes et terroristes ». 22 . Deux feuillets manquent Ă  cette liasse, correspondant aux mois d’avril 1958 et 1959, expliquant les interruptions du graphique. 23 . Lettre du sous-directeur de Fresnes au cabinet du garde des Sceaux, 30 aoĂ»t 1957. AD94, 564W 20. 24 . Lettre des dĂ©tenus du 2e Ă©tage de la 3e division au directeur de Fresnes, 16 janvier 1959. AD94, 564W 22. 25 . Lettre de Jean Albert-Weill, mĂ©decin pĂ©nitentiaire, au directeur de Fresnes, 15 mai 1960. AD94, 564W 22. 26 . Certificat mĂ©dical signĂ© par un interne de l’hĂŽpital de Fresnes, 4 avril 1960. AD94, 564W 22. 27 . Cette saturation atteint un tel point que le 6 mai 1961, le directeur rĂ©gional DR des services pĂ©nitentiaires de Paris annonce au Garde des Sceaux, qu’une nouvelle opĂ©ration de dĂ©sengorgement de Fresnes est impossible. AD94, 564W 23. 28 . AN, 19960279/62, n° 826. 29 . AD94, 565W 10, dossier 1958 ». 30 . Note du directeur de l’administration pĂ©nitentiaire DrAP au DR de Paris, 30 novembre 1958. AD94, 564W 21. 31 . Pour de plus amples dĂ©veloppements concernant le statut juridique des AlgĂ©riens mis en regard de la maniĂšre dont ils sont traitĂ©s par les institutions et leurs acteurs, en l’occurrence policiers, voir notamment Blanchard Emmanuel, 2008, Encadrer des citoyens diminuĂ©s ». La police des AlgĂ©riens en rĂ©gion parisienne 1944-1962, thĂšse de doctorat d’histoire, UniversitĂ© de Bourgogne chapitre 5. 32 . Note du DrAP au DR de Paris, 28 mai 1960. AD94, 564W 22. 33 . Pierre Orvain remplace Robert Schmelck en dĂ©cembre 1959. 34 . Dans le cadre des nĂ©gociations, le directeur de Fresnes dresse un Ă©tat des condamnĂ©s dĂ©finitifs de la catĂ©gorie A d’obĂ©dience FLN, Ă  la date du 18 janvier 1962, condamnĂ©s Ă  une peine perpĂ©tuelle ». AD94, 564W 23. 35 . Lettre de M. G. au nom des dĂ©tenus politiques du Front de LibĂ©ration Nationale et tous les dĂ©tenus AlgĂ©riens de FRESNES en gĂ©nĂ©ral », 9 novembre 1958. AD 94, 564W 21. 36 . Ahmed Doum, 2012, De la Casbah d’Alger Ă  la prison de Fresnes, 1945-1962, Alger, Casbah Éd., p. 142. 37 . Ibid. 38 . Entretien avec B. D., Alger, octobre 2011. 39 . Note de service du DrAP aux directeurs rĂ©gionaux des services pĂ©nitentiaires, 14 septembre 1957. Direction de l’Administration pĂ©nitentiaire DAP, Rapport gĂ©nĂ©ral sur l’exercice 1957. 40 . Lettres de dĂ©tenus adressĂ©es au directeur de Fresnes. AD94, 564W 20. 41 . Rapports de surveillants, 16 et 17 aoĂ»t 1957. AD 94, 564W 20. 42 . Rapports de surveillants, novembre 1957. AD94, 564W 20. 43 . Rapport du directeur de Fresnes Ă  la DAP, 2 janvier 1958. AN, 19960279/55. 44 . Rapport du directeur de Fresnes au bureau de l’application des peines de la DAP, 15 janvier 1958. AD94, 564W 21. 45 . Lettre anonyme d’un dĂ©tenu membre du MNA Ă  l’attention du directeur de Fresnes, 23 juin 1958. AN, 19960279/55. 46 . Entretien avec B. D., Alger, octobre 2011. 47 . Direction de l’administration pĂ©nitentiaire. Rapports gĂ©nĂ©raux sur les exercices 1955 Ă  1958. 48 . Lettres de dĂ©tenus MNA au directeur de Fresnes, AD94 564W 21. 49 . Note du DrAP au DR de Paris, 11 septembre 1957. AN, 19960279/55. 50 . Cinq plaintes adressĂ©es au garde des Sceaux par des dĂ©tenus suite Ă  la rixe du 2 janvier 1958. AN, 19960279/55. SĂ©rie de rapports d’incident, 9 mars 1959, AD94 564W 22. 51 . Plainte pour coups et blessures volontaires au procureur de la RĂ©publique de Paris, 10 avril 1959. AD94 564W 22. 52 . Rapport du directeur de Fresnes au DrAP, 2 aoĂ»t 1961. AN 19960136/56, F64. 53 . Tentative de prise du pouvoir Ă  Alger, le 21 avril 1961, par une partie de l’armĂ©e française, sous le commandement des gĂ©nĂ©raux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller, en rĂ©ponse Ă  ce qu’ils considĂšrent comme une trahison » de la part du pouvoir gaulliste. 54 . Entretiens avec M. S., Alger, avril 2012 ; S. O., Alger, octobre 2011 ; D. M., Paris, novembre 2018. 55 . En 1960 et 1961, les fouilles de retour de parloir n’étaient plus appliquĂ©es pour les dĂ©tenus politiques. Entretien avec D. M., Paris, novembre 2018. 56 . L’Organisation SpĂ©ciale, branche armĂ©e de la FĂ©dĂ©ration de France du FLN. À ce sujet, voir notamment Daho Djerbal, L’Organisation SpĂ©ciale de la FĂ©dĂ©ration de France du FLN – Histoire de la lutte armĂ©e du FLN en France 1956-1962, Alger, Chihab Éditions, 2012, 448 p. 57 . Entretiens avec S. O., Alger, octobre 2011 et D. M., Paris, novembre 2018. 58 . AD 94, 564W 20 et Doum Ahmed, 2012, p. 147. 59 . 45 dĂ©tenus font grĂšve en mars 1957 en guise de protestation de l’assassinat Ă  la prison d’Alger de Ben Mehidi sic » Lettre de Mohamed D. et Seddik B. au directeur de la prison de Fresnes, 28 mars 1957. AD 94, 564W 20 puis le lendemain, contre la mort d’Ali Boumendjel Lettre de Mohamed L. au directeur de la prison de Fresnes, 29 mars 1957. AD 94, 564W 20. 60 . Mention manuscrite du surveillant-chef en marge d’une lettre des dĂ©tenus algĂ©riens de la prison de Fresnes » au directeur de Fresnes, 25 juillet 1957, AD 94, 564W 20. 61 . Rapport du CD de Fresnes Ă  la fĂ©dĂ©ration de France du FLN, 24 mai 1959. CitĂ© dans Haroun Ali, 1986, La SeptiĂšme wilaya. La guerre du FLN en France, 1954-1962, Paris, Seuil, p. 145. 62 . Les comitĂ©s de dĂ©tention sont composĂ©s de dĂ©tenus dans un premier temps nommĂ©s par la direction de la fĂ©dĂ©ration de France du FLN, puis Ă©lus par les membres de l’organisation incarcĂ©rĂ©s. Ils se structurent Ă  compter d’avril 1958 au moins, autour de deux types de missions. D’une part, ils sont les interlocuteurs privilĂ©giĂ©s de la direction de la prison, exposant les revendications des dĂ©tenus et menant en leur nom les Ă©ventuelles nĂ©gociations. D’autre part, il s’agit d’une instance de gestion et de rĂ©gulation du groupe des dĂ©tenus, qui s’assure de la diffusion des informations, mots d’ordres et consignes, de l’organisation des cours et Ă©ventuelles activitĂ©s sportives, de la discipline collective, des Ă©ventuels projets d’évasion, qui doivent ĂȘtre avalisĂ©s par la fĂ©dĂ©ration de France et, Ă  compter de l’automne 1959, dans les prisons oĂč la direction l’autorise, du cantinage collectif des dĂ©tenus. 63 . Lettre du CD de Fresnes au garde des Sceaux, 18 juin 1959. CitĂ©e dans Kessel Patrick et Pirelli Giovanni, 1962, Le peuple algĂ©rien et la guerre. Lettres et tĂ©moignages 1954-1962, Paris, Maspero, p. 361. 64 . Lettres de Mahmoud Tlemsani sic, 20 juillet 1959 et de Moussa KhebaĂŻli, 11 juillet 1959, citĂ©es dans Kessel Patrick et Pirelli Giovanni, 1962, p. 370 et 377. 65 . Entretien avec B. D., Alger, octobre 2011. 66 . Roland Dumas, 1996, Le fil et la pelote, MĂ©moires, Paris, Plon, p. 112. 67 . Jean Albert-Weil, 1974, J’ai Ă©tĂ© seize ans mĂ©decin Ă  Fresnes, Paris, Fayard, p. 154. 68 . Rapport de Bachir Kernane Ă  la fĂ©dĂ©ration de France, 21 aoĂ»t 1959, citĂ© dans Haroun Ali, 1986, p. 147. 69 . Lettre de Bachir Kernane au garde des Sceaux, 17 juillet 1949, citĂ©e dans Kessel Patrick et Pirelli Giovanni, 1962, p. 374. 70 . Rapport de Bachir Kernane Ă  la fĂ©dĂ©ration de France du FLN, 21 aoĂ»t 1959, dĂ©jĂ  citĂ©. 71 . Entretien avec Ahmed Doum, Alger, octobre 2011, et Albert-Weil Jean, 1974, p. 162. 72 . Note de service du 4 aoĂ»t 1959. AN 19960279/60. 73 . Lettre de Ferhat Abbas au pape Jean XXIII, reproduite dans le numĂ©ro 45 d’El Moudjahid, 6 juillet 1959 ; adresse Ă  Nikita Khrouchtchev, 24 mars 1960, reproduite dans Boudaoud Omar, 2007, Du PPA au FLN, mĂ©moires d’un combattant, Casbah Éditions, Alger, p. 256. 74 . Entretien avec Ahmed Doum, Alger, octobre 2011. 75 . Lettre de Mohamed Lebjaoui au directeur de Fresnes, 3 mai 1957. AD94, 564W 20. 76 . Note de service du directeur de Fresnes, 4 juin 1957. AD94, 564W 20. 77 . Note du directeur de Fresnes au DrAP, 18 avril 1957. AD94, 564W 20. 78 . Note du DrAP au DR de Paris, 17 mai 1957. AD94, 564W 20. 79 . Les registres de surveillance de la 6e division de la SantĂ© permettent de constater que les visites d’avocats aux dirigeants incarcĂ©rĂ©s sont quotidiennes et durent plusieurs heures. AD75 3494W 95 Ă  105. 80 . Notes manuscrites en marge d’une demande de RDV adressĂ©e au directeur, 18 juin 1957. AD 94, 564W 20. 81 . Rapport du directeur de Fresnes au cabinet du garde des Sceaux, 25 juin 1957. AD 94, 564W 20. 82 . Note du directeur de Fresnes au bureau de l’application des peines, 5 dĂ©cembre 1957. AD 94, 564W 20. 83 . Rapport du surveillant-chef adjoint Boucard au directeur de Fresnes, 20 juin 1957. AD 94, 564W 20. 84 . Rapport du directeur de Fresnes au DrAP, 26 juin 1957. AD 94, 564W 20. 85 . Lettre des dĂ©tenus politiques de l’IA au directeur de Fresnes, 9 septembre 1957. AD 94, 564W 20. 86 . Missive Ă©manant du 1er Ă©tage » de la deuxiĂšme division Ă  destination de l’IA, saisie le 9 avril 1959 par un surveillant. AD94, 564W 22. 87 . Plusieurs tĂ©moignages Ă©voquent un certain isolement des dirigeants de l’IA dans leurs privilĂšges. Cf. notamment entretien avec D. M., Paris, novembre 2018. 88 . Entretien avec A. D., Alger, octobre 2011. 89 . Ibid. 90 . Voir notamment le relevĂ© des communications tĂ©lĂ©phoniques des pensionnaires » du chĂąteau d’Aunoy de janvier Ă  mars 1962 adressĂ© par le prĂ©posĂ© du ministĂšre de la justice au chĂąteau d’Aunoy au cabinet du garde des Sceaux. AN 19970394/5. 91 . Zeggagh Mohand, 2012, Prisonniers politiques FLN en France pendant la guerre d’AlgĂ©rie, 1954-1962, Paris, Publisud, p. 183. 92 . Bulletin d’information rĂ©digĂ© par un dĂ©tenu FLN, saisi par un surveillant le 20 octobre 1958. AD94 564 W21. 93 . Entretiens avec D. M., Paris, novembre 2018 et Mohamed S, Alger, avril 2012. 94 . Voir notamment le chapitre 21 de Hamon HervĂ© et Rotman Patrick, 1979, Les porteurs de valises, la rĂ©sistance française Ă  la guerre d’AlgĂ©rie, Paris, Albin Michel. 95 . Rapport d’enquĂȘte sur les conditions de dĂ©tention des prisonniers relevant de la catĂ©gorie A, janvier 1962. AN, 19970394/07. 96 . Entretien avec S. O. Y., responsable de l’enseignement, Alger, octobre 2011. 97 . Entretien avec M. G., Alger, octobre 2011. 98 . Zeggagh Mohand, 2012, Prisonniers politiques FLN op. cit., p. 183. 99 . Entretien avec D. M., Paris, novembre 2018. 100 . Dessins confisquĂ©s lors de fouilles de cellules, non datĂ©s, non signĂ©s. AD 94, 564W21. 101 . Cf. notamment le compte-rendu du surveillant Louis B. au directeur de Fresnes, 26 aoĂ»t 1958. AD 94, 564W 21. 102 . Paroles de plusieurs chants nationalistes saisies en 2e division. AD 94, 564W 21. 103 . Entretien avec M. G., Alger, octobre 2011. 104 . Entretien avec M. B., Blida, octobre 2011. 105 . Entretien avec B. D., Alger, octobre 2011. 106 . Entretien avec S. O., Alger, octobre 2011. 107 . Rapport du surveillant Charles T. au directeur de Fresnes, 1er janvier 1960. AD 94, 564W 22. 108 . Zeggagh Mohand, 2012, Prisonniers politiques FLN op. cit., p. 183. 109 . Compte rendu du surveillant-chef adjoint Pierre M. au directeur de Fresnes, 22 septembre 1959. AD 94, 564W de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Fanny Layani, Fresnes, prison algĂ©rienne »*? 1954-1962 », L’AnnĂ©e du Maghreb, 20 2019, 179-194. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Fanny Layani, Fresnes, prison algĂ©rienne »*? 1954-1962 », L’AnnĂ©e du Maghreb [En ligne], 20 2019, mis en ligne le 15 juin 2019, consultĂ© le 27 aoĂ»t 2022. URL ; DOI Haut de page Auteur Fanny Layani Doctorante Ă  l’UniversitĂ© Paris 1 - PanthĂ©on Sorbonne, Centre d’Histoire Sociale des Mondes de page
Leformulaire du Palais de Justice dument complété : Télécharger le formulaire de demande de permis de visite prévenu. P our un visiteur majeur : 2 photos d'identité identiques et de moins de 3 mois. Une photocopie recto-verso d'une piÚce d'identité en cours de validité (carte d'identité ou permis de conduire ou passeport ou du titre
CrĂ©dit photo StĂ©phane de Sakutin/AFPLe CGLPL avait rĂ©alisĂ© une deuxiĂšme visite de la maison d’arrĂȘt des homme du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes du 3 au 14 octobre 2016. Au regard des constats effectuĂ©s sur place, la ContrĂŽleure gĂ©nĂ©rale avait considĂ©rĂ© Ă©tablie une violation grave des droits fondamentaux des personnes incarcĂ©rĂ©es et publiĂ© au Journal Officiel du 18 novembre 2016 des recommandations en urgence, sans attendre la finalisation du rapport de visite, conformĂ©ment Ă  l’article 9 de la loi du 30 octobre rapport de visite a Ă©tĂ© communiquĂ©, conformĂ©ment Ă  la loi du 30 octobre 2007, aux ministĂšres de la justice et de la santĂ© auxquels un dĂ©lai de huit semaines a Ă©tĂ© fixĂ© pour produire leurs observations. A la date de publication de ce rapport, aucune observation n’a Ă©tĂ© Ă©quipe composĂ©e de onze contrĂŽleurs a visitĂ© du 3 au 14 octobre 2016 le centre pĂ©nitentiaire de Fresnes. Cette visite n’a concernĂ© que le quartier maison d’arrĂȘt des hommes dit grand quartier ». Le centre national d’évaluation CNE et la maison d’arrĂȘt des femmes MAF n’ont donc pas Ă©tĂ© visitĂ©s en raison, pour la MAF, des problĂ©matiques spĂ©cifiques aux femmes privĂ©es de libertĂ©, qui mĂ©ritent d’ĂȘtre traitĂ©es lors d’une visite rapport de constat a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© et envoyĂ© le 27 juin 2017 au chef d’établissement du centre pĂ©nitentiaire, au directeur du groupe hospitalier Paul Guiraud de Villejuif ainsi qu’au directeur du centre hospitalier universitaire de BicĂȘtre au Kremlin-BicĂȘtre ; tous trois ont rĂ©pondu. Leurs remarques apparaissent dans le corps du texte, les corrections purement factuelles qu’ils ont proposĂ©es ayant Ă©tĂ© la suite de la visite et au vu des constatations effectuĂ©es par l’équipe, la ContrĂŽleure gĂ©nĂ©rale des lieux de privation de libertĂ© avait, en application de l’article 9 de la loi du 30 octobre 2007, publiĂ© des recommandations en urgence au Journal officiel du 18 novembre – La surpopulation, cumulĂ©e Ă  l’état des locaux et au manque d’effectifs ne permet pas une prise en charge respectueuse des droits fondamentaux des personnes – Le niveau inacceptable de la surpopulation pĂ©nale entraĂźne des conditions d’hĂ©bergement 2 989 Ă©crous pour l’ensemble du centre pĂ©nitentiaire la population atteint des niveaux encore jamais constatĂ©s et connaĂźt depuis 2006 une augmentation de 52 %. La premiĂšre division hĂ©berge 614 personnes pour une capacitĂ© thĂ©orique de 386 places ; son taux d’occupation est donc de 159 %. Il est de 199 % pour la deuxiĂšme division 614 personnes pour 432 places et de 201 % pour la troisiĂšme 861 personnes pour 428 places.Les conditions d’encellulement sont dĂšs lors trĂšs dĂ©gradĂ©es. 296 cellules ne sont occupĂ©es que par une seule personne, 350 cellules le sont par deux personnes et 421 cellules par trois personnes. C’est donc seulement 13 % environ de la population qui bĂ©nĂ©ficie d’un encellulement individuel, 31 % qui partage une cellule Ă  deux et prĂšs de 56 % qui vit Ă  trois dans une s’agit de cellules de seulement 10 m2, une fois dĂ©duite l’emprise des lits, des toilettes et de la table, trois personnes doivent vivre dans un espace d’environ 6 m2. Cette situation est trĂšs en deçà des normes fixĂ©es par le ComitĂ© europĂ©en pour la prĂ©vention de la torture CPT.B – Les locaux inadaptĂ©s et l’hygiĂšne dĂ©sastreuse prĂ©sentent des risques avĂ©rĂ©s pour la santĂ© des personnes dĂ©tenues et des bĂątiment, de conception trĂšs ancienne, n’a manifestement pas bĂ©nĂ©ficiĂ© des investissements minimaux nĂ©cessaires aux exigences contemporaines et au respect de conditions d’hygiĂšne acceptables, fussent-elles sommaires. Les parloirs, constituĂ©s de boxes minuscules d’à peine 1,3 ou 1,5 mÂČ, sont de surcroĂźt dans un Ă©tat d’abandon total salpĂȘtre et crasse en font des lieux indignes tant pour les personnes dĂ©tenues, que pour le personnel et les familles. Les cours de promenades elles-aussi sont exiguĂ«s, dĂ©pourvues de bancs, d’abris et de c’est l’état d’hygiĂšne dĂ©plorable de l’établissement qui constitue l’anomalie la plus grave, pour les personnes dĂ©tenues comme pour le rats Ă©voluent en masse au pied des bĂątiments, dans les cours de promenade et aux abords des bĂątiments tout au long de la journĂ©e. Ils ne s’effraient pas de la prĂ©sence d’ĂȘtres humains ; on ne peut Ă©viter de piĂ©tiner leurs excrĂ©ments ; ils sont prĂ©sents jusque dans la cour d’honneur de l’établissement. L’odeur persistante de leur pelage, de leurs excrĂ©ments et de leurs cadavres, s’ajoute Ă  celle des amas d’ordures qui jonchent le pied des conditions de vie sont indignes et portent directement atteinte Ă  la santĂ© des personnes, personnel et dĂ©tenus, en particulier lorsque ces derniers sont affectĂ©s Ă  un travail de nettoyage comme les auxiliaires abords » sans aucune prĂ©caution d’hygiĂšne et de est Ă©galement infestĂ© par les punaises de lit. Entre mars et octobre 2016, 281 cas ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©s Ă  l’unitĂ© sanitaire, dont 63 % dans la troisiĂšme division, la plus surpeuplĂ©e. L’unitĂ© sanitaire considĂšre que les piqĂ»res des punaises sont Ă  l’origine d’environ 10 % des visites effectuĂ©es pour les soins somatiques. Comme la prĂ©sence des rats, celle de ces insectes porte donc Ă  la fois atteinte Ă  la dignitĂ© et Ă  la santĂ© des personnes dĂ©tenues et des professionnels prĂ©sents dans l’ – L’insuffisance de l’effectif du personnel, de sa formation et de son encadrement rend impossible le respect des droits fondamentaux des personnes la base de l’état des effectifs prĂ©sents au 1er octobre 2016, l’établissement connaĂźt une insuffisance de personnel, au regard de son effectif thĂ©orique, pour tous les grades ; directeurs moins 25 % ; officiers moins 30 % ; surveillants et gradĂ©s moins 4 %. Par rapport Ă  la situation de 2012, la dĂ©gradation observĂ©e est significative l’effectif des surveillants et gradĂ©s est quasi stable alors que celui de la population incarcĂ©rĂ©e a augmentĂ© de prĂšs de 20 % sur la pĂ©riode. En revanche, l’effectif de l’encadrement, directeurs et officiers, a connu une baisse trĂšs significative qui n’est pas sans consĂ©quence sur la prise en charge de la population contrĂŽleurs ont Ă©tĂ© en permanence tĂ©moins du travail effrĂ©nĂ© des surveillants soumis Ă  une pression constante qui les empĂȘche de faire face Ă  leur programme et aux multiples sollicitations des personnes – La faiblesse du pilotage de l’établissement laisse se dĂ©velopper des pratiques attentatoires aux droits fondamentaux des personnes dĂ©gradation des conditions de dĂ©tention est manifeste. Elle repose notamment sur des causes objectives l’accroissement de la surpopulation, la baisse de l’effectif du personnel et le vieillissement du bĂątiment. Mais le fonctionnement actuel de l’établissement semble cependant ĂȘtre Ă©galement la consĂ©quence d’un poids insuffisant de la est historiquement marquĂ© par une conception particuliĂšrement rigide de la discipline, adaptĂ©e Ă  la gestion du trĂšs grand nombre de personnes dĂ©tenues. Les difficultĂ©s d’effectifs de l’établissement, la faible expĂ©rience d’une part importante du personnel et l’insuffisance de l’encadrement ont profondĂ©ment modifiĂ© le caractĂšre de cette discipline. Autrefois objective et ferme elle est apparue, tant Ă  travers les entretiens effectuĂ©s par les contrĂŽleurs que par leur constatations directes, illisible et – Un climat de tension permanente suscite un usage banalisĂ© de la force et des contrĂŽleurs ont reçu de nombreux tĂ©moignages faisant Ă©tat d’un usage banalisĂ© et immĂ©diat de la force sans que la nĂ©cessitĂ© de son utilisation soit toujours avĂ©rĂ©e et sans que des mesures tendant Ă  l’éviter aient Ă©tĂ© prises actes de violence de la part de certains membres du personnel ont Ă©galement Ă©tĂ© rapportĂ©s au cours de plus de 10 % des 190 entretiens confidentiels que les contrĂŽleurs ont effectuĂ©s pendant les deux semaines de visite. Des entretiens avec des professionnels, y compris parmi le personnel de surveillance, l’ont confirmĂ©. La frĂ©quence avec laquelle des violences sont allĂ©guĂ©es est telle qu’il est impossible de douter de leur violences entre personnes dĂ©tenues sont Ă©galement frĂ©quentes. Des zones de risque sont clairement identifiĂ©es les douches dans lesquelles les personnes dĂ©tenues sont enfermĂ©es sans surveillance, les salles d’attente oĂč rĂšgnent saletĂ© et promiscuitĂ© et les cours de existe au sein de la maison d’arrĂȘt de Fresnes un rĂ©el climat de tension » et d’affolement » dont les contrĂŽleurs ont pu ĂȘtre Ă  maintes reprises les tĂ©moins. Cette ambiance se traduit par des cris constants et un manque de respect envers les personnes dĂ©tenues, qui confine Ă  la violence verbale. Le personnel Ă©tant en nombre insuffisant, il se trouve dans une situation de tension et de faiblesse incompatible avec un usage serein et proportionnĂ© de la mesures disciplinaires trĂšs lourdes ont Ă©tĂ© rĂ©cemment prononcĂ©es Ă  l’encontre de trois surveillants. NĂ©anmoins, cela ne saurait suffire Ă  rĂ©soudre une difficultĂ© qui ne repose pas seulement sur des comportements individuels. Des mesures d’organisation, de formation et d’encadrement sont – Des pratiques locales attentatoires aux droits fondamentaux subsistent qui sont contraires aux textes lĂ©gislatifs et aux recommandations du CGLPLDe nombreux dysfonctionnements dĂ©jĂ  signalĂ©s auraient dĂ» trouver remĂšde sans qu’il soit nĂ©cessaire d’engager des dĂ©penses ou d’attendre des mesures relevant d’autoritĂ©s externes. La pratique des fouilles intĂ©grales et l’utilisation de locaux dĂ©nommĂ©s salles d’attente » sont les cas les plus graves en termes de respect des droits fondamentaux des personnes anomalies grossiĂšres ont inexplicablement Ă©chappĂ© Ă  la vigilance des responsables locaux affichage de la liste des patients bĂ©nĂ©ficiant de traitements de substitution aux opiacĂ©s, utilisation encore trop frĂ©quente de la langue crĂ©ole pour les Ă©changes professionnels, tutoiement des personnes dĂ©tenues quasi gĂ©nĂ©ralisĂ©, rĂŽle des assistants-sanitaires » surveillants pĂ©nitentiaires portant blouse blanche trĂšs ambivalent.*****La visite rĂ©alisĂ©e Ă  la maison d’arrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes a montrĂ© que cet Ă©tablissement ne prĂ©sentait pas les conditions structurelles permettant d’accueillir la population pĂ©nale dans le respect de ses droits fondamentaux. La surpopulation exceptionnelle empĂȘche un hĂ©bergement dans des conditions conformes aux normes retenues par le CPT, qui prĂ©voient que les dĂ©tenus doivent bĂ©nĂ©ficier, hors espace sanitaire, de 6 m2 au moins pour une cellule individuelle, 10 m2 pour deux et 14 m2 pour trois. L’insuffisance numĂ©rique et l’inexpĂ©rience du personnel ne lui permettent pas de faire face au minimum de tĂąches nĂ©cessaires au respect de l’article 22 de la loi du 24 novembre 2009[1]. Les conditions d’hygiĂšne, que l’invasion des rats et des punaises suffit Ă  caractĂ©riser, constituent une violation de l’article 3 de la convention europĂ©enne des droits de l’ de telles conditions, des tensions importantes existent, tant parmi les personnes dĂ©tenues qu’entre le personnel et la population pĂ©nale. Un climat de violence constant rĂšgne dans l’établissement, selon des tĂ©moignages abondants corroborĂ©s par les constats directs des contrĂŽleurs, et l’usage de la force n’est ni maĂźtrisĂ© ni CGLPL considĂšre en consĂ©quence que la maison d’arrĂȘt du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes doit faire l’objet, d’une part, de mesures urgentes concernant la surpopulation pĂ©nale, la rĂ©novation de l’immobilier et l’effectif des surveillants, et d’autre part, d’une reprise en mains du fonctionnement de l’établissement, notamment aux fins de faire cesser le climat de violence.[1] L’administration pĂ©nitentiaire garantit Ă  toute personne dĂ©tenue le respect de sa dignitĂ© et de ses droits. »Source 13 mai 2018 Auteur CatĂ©gorie ActualitĂ©s juridique pĂ©nale
Lesparloirs de la maison d’arrĂȘt de Grasse ont repris le mercredi 13 mai 2020 avec des mesures particuliĂšres. Nos agents restent Ă  votre disposition pour tout renseignement complĂ©mentaire au 0 805 121 122 (service et appel gratuits) . Nous vous remercions par avance pour votre comprĂ©hension. Permis de visite Pour rendre visite Ă  une personne dĂ©tenue vous
Table des matiĂšres Quelle diffĂ©rence entre maison d'arrĂȘt et centre de dĂ©tention ? Qui va en maison d'arrĂȘt ? Comment se passe un parloir Ă  Fresnes ? Comment faire pour envoyer de l'argent Ă  un dĂ©tenu ? Quels sont les diffĂ©rents types de prisons ? Quelles sont les 6 maisons centrales en France ? Comment se passe la vie en maison d'arrĂȘt ? Qui va en maison centrale ? Comment savoir si votre demande de parloir a Ă©tĂ© acceptĂ© ? Qui peut aller voir un dĂ©tenu au parloir ? Comment envoyer des mandat ? Qui peut envoyer de largent Ă  un dĂ©tenu ? Quelles sont les 6 prisons centrales ? C'est quoi le milieu carcĂ©ral ? OĂč sont les prisons en France ? Comment se passe la journĂ©e d'un dĂ©tenu ? Comment sont habillĂ©s les prisonniers en France ? Quels sont les prisons de France ? Comment retrouver un dĂ©tenu en France ? Pourquoi refuser un permis de visite ? Quelle diffĂ©rence entre maison d'arrĂȘt et centre de dĂ©tention ? DiffĂ©rences. Le centre de dĂ©tention doit ĂȘtre distinguĂ© d'autres prisons, et notamment de la maison d'arrĂȘt, qui accueille les dĂ©tenus qui ne sont pas encore jugĂ©s dĂ©tention provisoire ou qui sont condamnĂ©s Ă  des peines infĂ©rieures Ă  2 ans. de la maison centrale, qui accueille les dĂ©tenus les plus difficiles. Qui va en maison d'arrĂȘt ? En France, une maison d'arrĂȘt est un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire qui reçoit les personnes prĂ©venues en dĂ©tention provisoire dĂ©tenues en attente de jugement ou dont la condamnation n'est pas dĂ©finitive, les personnes condamnĂ©es dont la peine ou le reliquat de peine n'excĂšde pas deux ans et les condamnĂ©s en attente d' ... Comment se passe un parloir Ă  Fresnes ? À Fresnes, les parloirs se dĂ©roulent dans de minuscules boxs souterrains d'environ 4 mÂČ. On y enferme le dĂ©tenu et son visiteur durant 45 minutes. Sept requĂȘtes dĂ©posĂ©es par des dĂ©tenus de la maison d'arrĂȘt de Fresnes sont actuellement pendantes devant la Cour europĂ©enne des droits de l'Homme. Comment faire pour envoyer de l'argent Ă  un dĂ©tenu ? Il est possible d'envoyer de l'argent Ă  une personne dĂ©tenue par virement bancaire. Attention le virement se fait par l'intermĂ©diaire du Centre pĂ©nitentiaire, de sa RĂ©gie des comptes nominatifs des dĂ©tenus. Il faut se rendre au guichet de votre banque ou sur internet si vous avez un compte en ligne. Quels sont les diffĂ©rents types de prisons ? Elles sont Ă  ce jour au nombre de 94.i Les Centres pĂ©nitentiaires » ... ii Les Centres de dĂ©tention » CD ... iii La Maison centrale » MC ... iv Les Établissements pĂ©nitentiaires pour mineurs » EPM ... v Les Centres de semi-libertĂ© » CSL et les Centres pour peine amĂ©nagĂ©es » ... vi Le transfert. Quelles sont les 6 maisons centrales en France ? Maisons centralesMaison centrale d'Arles Bouches-du-RhĂŽne, 209 centrale de Clairvaux Aube, 240 centrale d'Ensisheim Haut-Rhin, 205 centrale de Poissy Yvelines, 230 centrale de Saint-Maur Indre, 260 d'Ă©lĂ©ments... Comment se passe la vie en maison d'arrĂȘt ? Les personnes dĂ©tenues en maisons d'arrĂȘt et en maisons centrale sont, en principe, soumises Ă  un rĂ©gime fermĂ© » les portes des cellules sont constamment closes. ... Toutefois, au sein de quelques maisons d'arrĂȘt, des modules dit Respect » ont Ă©tĂ© mis en place. Qui va en maison centrale ? Une maison centrale est, en droit français, un type de prison. Elle prend en charge les dĂ©tenus condamnĂ©s Ă  de longues peines et accueille Ă©galement les dĂ©tenus les plus difficiles, ou ceux dont on estime qu'ils ont peu de chances de rĂ©insertion sociale. Comment savoir si votre demande de parloir a Ă©tĂ© acceptĂ© ? Comptez trois semaines pour obtenir une rĂ©ponse. Mais la dĂ©cision peut prendre beaucoup plus de temps, notamment si une enquĂȘte de police est faite sur vous. N'hĂ©sitez pas Ă  tĂ©lĂ©phoner rĂ©guliĂšrement, soit au bureau du juge d'instruction, soit Ă  la prison, afin de connaĂźtre la dĂ©cision. Qui peut aller voir un dĂ©tenu au parloir ? Seuls les mineurs de plus de 16 ans peuvent ĂȘtre autorisĂ©s Ă  se rendre seuls au parloir, Ă  condition que le dĂ©tenu visitĂ© soit titulaire de l'autoritĂ© parentale ce qui exclut par exemple la possibilitĂ© de visiter, sans accompagnant, un frĂšre ou une sƓur. Comment envoyer des mandat ? Le mandat-cash doit ĂȘtre dĂ©livrĂ© dans un bureau de poste environ 6 € de frais et doit impĂ©rativement mentionner le nom, le prĂ©nom et le numĂ©ro d'Ă©crou du dĂ©tenu bĂ©nĂ©ficiaire. Ce type de mandat est Ă  envoyer par courrier normalement affranchi Ă  l'Ă©tablissement pĂ©nitentiaire. Qui peut envoyer de largent Ă  un dĂ©tenu ? RĂšgles gĂ©nĂ©rales. Seules les personnes bĂ©nĂ©ficiant d'un permis de visite ou les personnes ayant fait une demande et obtenu une autorisation peuvent envoyer de l'argent Ă  une personne dĂ©tenue. Quelles sont les 6 prisons centrales ? Maisons centralesMaison centrale d'Arles Bouches-du-RhĂŽne, 209 centrale de Clairvaux Aube, 240 centrale d'Ensisheim Haut-Rhin, 205 centrale de Poissy Yvelines, 230 centrale de Saint-Maur Indre, 260 d'Ă©lĂ©ments... C'est quoi le milieu carcĂ©ral ? CarcĂ©ral est un adjectif utilisĂ© pour dĂ©signer ce qui est relatif Ă  une prison ou Ă  la vie des prisonniers. L'univers carcĂ©ral caractĂ©rise le monde des prisons. Exemple Ces hĂŽpitaux sont plongĂ©s dans une ambiance carcĂ©rale. OĂč sont les prisons en France ? Direction interrĂ©gionale des services pĂ©nitentiaires de DijonStructureVilleType d'Ă©tablissementMise en serviceMontargisCentre de semi-libertĂ© CSL2000Nevers*Maison d'arrĂȘt MA1857OrlĂ©ans-Saran*Centre pĂ©nitentiaire MA/CD201417 lignes supplĂ©mentaires Comment se passe la journĂ©e d'un dĂ©tenu ? Les personnes inoccupĂ©es peuvent se rendre en promenade de 08h30 Ă  11h15 si elles le souhaitent, et prendre une douche quotidienne durant les horaires 07h30-08h30 et 10h30-11h30 3 par semaine en temps normal, du lundi au samedi. Comment sont habillĂ©s les prisonniers en France ? Les vĂȘtements en cuir, doublĂ©s ou matelassĂ©s, qui protĂ©geraient suffisamment pour franchir des dispositifs de sĂ©curitĂ© et faciliter une Ă©vasion », sont interdits, ainsi que les chaussures munies d'une structure mĂ©tallique » boucle, tige, etc.. Quels sont les prisons de France ? Elles sont Ă  ce jour au nombre de 94.i Les Centres pĂ©nitentiaires » ... ii Les Centres de dĂ©tention » CD ... iii La Maison centrale » MC ... iv Les Établissements pĂ©nitentiaires pour mineurs » EPM ... v Les Centres de semi-libertĂ© » CSL et les Centres pour peine amĂ©nagĂ©es » ... vi Le transfert. Comment retrouver un dĂ©tenu en France ? Le ODLS exĂ©cute une recherche correspondante exacte. C'est-Ă -dire que pour trouver une dĂ©tenue, vous devez entrer le A-Number exact de la personne ou bien son prĂ©nom et nom de famille comme il figure sur son dossier de dĂ©tention. Pourquoi refuser un permis de visite ? Les refus de permis, pour les membres de famille, ne sont possibles que pour des motifs liĂ©s au maintien du bon ordre et de la sĂ©curitĂ© ou Ă  la prĂ©vention des infractions ». Lamaison d’arrĂȘt de Fresnes, infestĂ©e par les rats : l’OIP saisit la justice. 3 octobre 2016 . temoignage HĂŽpital pĂ©nitentiaire de Fresnes (94) : la compagne d’un malade en fin de vie voit son permis de visite suspendu pour AccueilDĂ©marches et outilsDemande de permis de visite prison MinistĂšre chargĂ© de la justice - Cerfa n° 13960*02Pour demander Ă  rendre visite Ă  une personne dĂ©tenue dans un Ă©tablissement au formulaireVĂ©rifiĂ© le 02 janvier 2020 - Direction de l'information lĂ©gale et administrative Premier ministre À qui transmettre ce formulaire ?Pour toute explication, consulter les fiches pratiques Besoin d'aide ? Un problĂšme ? aGhtu.
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